Forum Tunisien de Discussions Libres et Constructives |
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| Crise sociale | |
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+11trainspotting asdrubaal tatoum Ghoul chidd-min-ghadi Shad' Ow Krishna's Child bellyassine El_Manchou lilia Kahéna 15 participants | |
Auteur | Message |
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Max Maitre du Monde
Nombre de messages : 6294 Age : 104 Date d'inscription : 30/06/2007
| Sujet: Re: Crise sociale 22/2/2011, 15:15 | |
| - asdrubaal a écrit:
- TUNISIA ---->████████████████ : 100% Done
EGYPT ------>████████████████ : 100% Done
LIBYA ------->████████████░░░░ : Loading ........................... ALGERIA ---->████░░░░░░░░░░░░ : Loading
YEMEN ------>██████░░░░░░░░░░ : Loading
BAHRAIN --->███████████░░░░░ : Loading Genial !!!!! | |
| | | Max Maitre du Monde
Nombre de messages : 6294 Age : 104 Date d'inscription : 30/06/2007
| Sujet: Re: Crise sociale 22/2/2011, 15:23 | |
| on va bientot rajouter la france a cette liste ... | |
| | | El_Manchou Homo Genius
Nombre de messages : 4435 Localisation : Damous el Hajja Emploi : Chasser le 5wenji et la voilée Date d'inscription : 29/07/2007
| Sujet: Re: Crise sociale 23/2/2011, 04:03 | |
| - Kahéna a écrit:
- and Morocco ( pas assez de leechers) !
le roi momo6 descend du prophète, le renverser c'est du kofr | |
| | | Kahéna Homo Addictus
Nombre de messages : 1913 Age : 107 Localisation : Behind you Emploi : legal Date d'inscription : 22/02/2008
| Sujet: Re: Crise sociale 24/2/2011, 18:20 | |
| Je ne pense pas qu'ils le verront pendant longtemps comme un descendant du prophete, Louis XVI était aussi l'équivalent de Dieu sur Terre.
Et maintenant ces manifestations à la Kasba, quelle légitimité elles ont? Ils veulent quoi à la place de Ghannouchi et d'Mbazza? J'ai du mal à les comprendre à moins que des personnes ne prouvent la nocivité du PM actuel. | |
| | | Kahéna Homo Addictus
Nombre de messages : 1913 Age : 107 Localisation : Behind you Emploi : legal Date d'inscription : 22/02/2008
| Sujet: Re: Crise sociale 3/3/2011, 19:30 | |
| - Spoiler:
MEDIAPART Parmi les revendications, justement, il y en a une qui revient avec régularité, également portée par des partis de gauche et des syndicats, dont la puissante centrale UGTT : l'élection d'une assemblée constituante. « Nous sommes contre la tenue d'élections sur les bases de l'actuelle constitution », estime Nizar Hamami, porte-parole de l'UGTT. « Nous voulons gérer la phase de transition démocratique avec un gouvernement de technocrates et un premier ministre indépendant, jusqu'à ce que le peuple puisse reconquérir son pouvoir par le biais d'une assemblée constituante et ensuite d'une nouvelle constitution. » Les manifestants d'El Menzah© Thomas Cantaloube Dans un autre quartier de Tunis, El Menzah 1, plus riche et plus bourgeois, plusieurs milliers de manifestants ont décidé depuis le début de la semaine de se rassembler tous les soirs à partir de 17h et de la sortie du travail. Ils se sont autoproclamés « la majorité silencieuse », et l'on ne saurait les confondre avec les révoltés de la Casbah. Bien habillés, très éduqués, venus en famille ou en couple, ce sont les Tunisois des classes favorisées : médecins, universitaires, chefs d'entreprise. Eux aussi veulent défendre les acquis de la révolution, n'envisagent pas de retour en arrière, mais ils désirent surtout que le pays se remette au travail. « Avant, nous avions 11 millions de Tunisiens qui se préoccupaient de football. Maintenant, nous en avons 11 millions qui font de la politique. C'est trop ! », lance Faouzi, un délégué médical de 55 ans venu défiler devant le palais des sports en costume-cravate. « Nous avons un gouvernement provisoire, il faut le laisser travailler. C'est compliqué de se défaire de 23 ans de dictature. » Les slogans sur les pancartes sont sans équivoque : « Tous au travail ! », « Arrêtez de détruire, il faut construire ! », « Ma liberté de pensée, c'est ma révolution tranquille ». « Il y en a marre de la “dégage-mania” », se plaint Leila Lajmi, la trentaine, pharmacienne et femme d'affaires. « Nous avons besoin de transparence et de clarté, mais aussi de nous remettre à travailler et de dépasser cette phase de ferveur populaire. Les manifestants de la Casbah et nous, nous avons la même finalité, nous voulons sauver la révolution, mais leurs demandes sont plus extrêmes et plus radicales. Ici, nous pensons qu'il faut être souples. » En clair, il y a les révolutionnaires, ceux qui veulent faire table rase du passé, comme on aurait dit à une autre époque, et les réformistes, qui entendent préserver leur liberté nouvelle, mais qui ne veulent pas voir leurs vies trop chamboulées. Manifestante d'El Menzah© Thomas Cantaloube Et puis, il y a la question de la sécurité. La plupart des Tunisiens n'étaient pas habitués à la violence, en tout cas pas celle qui explose dans la rue à coups de pierres, de barres de fer ou de pillage. Ils l'ont découverte en décembre-janvier et pensaient qu'elle avait disparu. Or, sa réapparition lors de la dernière semaine de février a choqué nombre de gens. « Ce ne sont pas des Tunisiens, non, pas des Tunisiens, je n'ai jamais vu cela de ma vie ! », se lamente Ahmed, le propriétaire d'un entrepôt d'électroménager de Ben Arous, dans la grande banlieue de Tunis. Samedi 26 février, deux cents jeunes venus d'un autre quartier ont déboulé armés de bâtons et de sabres et s'en sont pris à son local et à d'autre boutiques. L'armée a dû intervenir et tirer en l'air – la police étant absente. Ahmed, dans un récit corroboré par d'autres, parle de jeunes, pour beaucoup mineurs, qui ont été saoulés et payés plusieurs dizaines de dinars (quelques dizaines d'euros) pour venir casser. Ce genre de scène s'est reproduit à d'autres endroits dans le pays et même jusque devant le ministère de l'intérieur à Tunis. Alors que les manifestations organisées par les différentes coalitions en défense de la révolution ont toujours été pacifiques, pourquoi ces soudains débordements, et toujours ces témoignages de jeunes payés pour provoquer et détruire ? « Nous avons des preuves et des noms », avance Mahmoud Ben Romdhane d'Ettajdid. « Ce sont les forces du RCD (l'ancien parti de Ben Ali) qui s'en prennent aux institutions de l'État. Ils veulent déstabiliser le pays et créer un sentiment de panique chez les gens, en faisant passer les défenseurs de la révolution pour des gens dangereux. » Dans un café de Tunis, Momo, un Franco-Tunisien résidant à Dreux, dans l'Hexagone, repose son pied plâtré sur une chaise. La semaine dernière, il a refusé 100 dinars que lui proposait un policier en civil pour aller rejoindre un groupe de casseurs dans une manifestation, avec pour seule consigne : « Détruisez un maximum de vitrines ! » Quelques minutes plus tard, alors qu'il s'éloignait, il a été projeté dans une ruelle et tabassé, récoltant un pied cassé. « Ce sont les types de la police politique qui continuent les basse manœuvres de l'ancien régime », explique Momo. « Ils savent que si les choses changent, ils perdent tout. Alors ils donnent du fric à des jeunes paumés pour faire porter le chapeau aux manifestants et aux opposants au premier ministre. » © Thomas Cantaloube L'opacité qui entourait les manœuvres de l'ancien régime perdure. C'est le sens d'une remarque de Denys Robiliard, délégué d'Amnesty International en Tunisie, chargé d'un rapport sur les violences étatiques durant les manifestations de décembre et janvier : « Il y a quelques années, je me suis rendu au ministère de l'intérieur tunisien et j'ai demandé à connaître le nombre de policiers. On m'a répondu que personne ne savait. La police politique est une réalité connue de tous les Tunisiens, mais officiellement elle n'existe pas : quelle est le nom de l'unité, qui la dirige, quel est l'organigramme des forces de l'ordre ? Il y a un réel besoin de transparence en Tunisie, pour mettre fin à l'impunité. Non seulement pour la période Ben Ali, mais surtout pour l'avenir du pays. » Tout en disant cela, Denys Robiliard souligne un événement historique : il prononce ces paroles dans la salle de conférence d'un grand hôtel de Tunis, à l'occasion d'une conférence de presse. « Avant le 14 janvier 2001, nous n'avons jamais rendu public un rapport d'Amnesty depuis la Tunisie. C'est un événement qui aurait été inimaginable. » Autre lieu, autre bouleversement « inimaginable » il y a peu. Dans des bureaux modernes proches du marché central de Tunis, des hommes tombent dans les bras les uns des autres, se félicitent, chantent l'hymne national et se servent des rasades de jus de fruits pour célébrer un événement de taille : quelques heures plus tôt, mardi 1er mars, leur mouvement, Ennahda, a été légalisé. Après trente ans de lutte et de répression, les islamistes tunisiens vont enfin avoir pignon sur rue. Ils accueillent les visiteurs étrangers avec chaleur et se prêtent au jeu des questions sans hésitation. « Mon père était membre du bureau exécutif d'Ennahda, ce qui m'a donné l'occasion de visiter toutes les prisons du pays », sourit amèrement Mohamed Amin Hajjem, 25 ans. « Aujourd'hui, nous avons le droit d'exister et nous n'allons pas nous mettre à imposer notre point de vue et à exclure ceux qui n'ont pas les mêmes idées que nous. » Ajmi Lourimi© Thomas Cantaloube Les islamistes ont longtemps servi de repoussoir au régime de Ben Ali et s'ils ne sont pas forcément accueillis à bras ouverts par l'ensemble de la population, la plupart des Tunisiens trouvent normal qu'ils aient le droit de plonger dans l'arène politique. Ajmi Lourimi, membre du bureau exécutif d'Ennahda, qui a passé seize ans de sa vie en prison, se veut rassurant : « La crainte des islamistes n'est pas justifiée. Nous n'allons pas revenir sur les droits acquis, notamment ceux des femmes. Nous voulons juste participer à la réorganisation politique dans une période de grande métamorphose du pays, sans être pressés. Nous ne sommes même pas encore sûrs de concourir aux élections. » Un mois et demi après la fuite de Zine Ben Ali et de son clan corrompu, les lendemains de révolution s'avèrent difficiles à négocier. Entre des figures liées à l'ancien régime, complétées par celles de l'opposition légale, qui veulent réformer doucement et ne pas sortir trop de squelettes du placard ; et des jeunes révolutionnaires, appuyés par la gauche et des branches syndicales, qui entendent bien se débarrasser pour toujours de l'ancien système ; le dialogue se révèle compliqué. Dans les jours qui ont suivi le 14 janvier 2011, tous les Tunisiens semblaient unis dans le soulagement de s'être défaits d'un poids immense qui pesait sur leurs existences, tous regardaient l'avenir avec les yeux écarquillés. Aujourd'hui, maintenant qu'il s'agit de modeler cet avenir, de lui sculpter une forme qui tienne debout, les divergences sont à nu. Ces tensions sont sans doute inévitables, mais elles inquiètent ceux qui se retrouvent pris en leur cœur.
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| | | El_Manchou Homo Genius
Nombre de messages : 4435 Localisation : Damous el Hajja Emploi : Chasser le 5wenji et la voilée Date d'inscription : 29/07/2007
| Sujet: Re: Crise sociale 4/3/2011, 04:36 | |
| les 9nannou d'el menzah pro-ghannouchi et les 3orbène d'el 9asba anti-ghannouchi... | |
| | | ben radhia Australopithecus
Nombre de messages : 78 Date d'inscription : 25/06/2008
| Sujet: Re: Crise sociale 11/3/2011, 00:32 | |
| Heu merci LILIA mais c est pas possible ce ke je lis par la?? vous oubliez le geste de bouazizi mohamed? c est pas un geste qui demande UNE VOITURE OU UN PORTABLE? DITE: meritait il un chatiment si douloureux? au nom de qui? de ces etres de pourritures et de viscosites! qui grouille comme les syllabes ki les nomment?ces etres qui ruinent le ( et ) de l énumération, en frappant d impossibilité le ( en ) ou se repartissent les choses énumérés! ces soit disant musulmant? d ici j imaine une triste image? une vision horrible? des plus invraissemblable des plus irremediable?une toile qui au regard sucite le froid et l effroie!; un tableau qui s anime, au fond et bien au FOND , je distingue un HOMME, un homme inspiré par la LIBERTé, REVOLTé par l injustice.. aux sentiment aiguisés et acérés par LA HAINE, par la haine de la DICTATURE !un homme qui soudainement a decidé de quitter le FOND du tableau pour se rendre au devant de la scene! et brusquement dans une clarté et lueur rougeoyante, vouloir DISPARAITRE de ce pourtour sans ESPOIR dont il a tant parcouru la volute??? paix a son ame et que sa recompense aupres de Dieu ne soit jamais interrompu § VOILA DE KOI IL S AGIT | |
| | | Krishna's Child Homo Addictus
Nombre de messages : 1540 Age : 60 Date d'inscription : 31/10/2007
| Sujet: Re: Crise sociale 11/3/2011, 09:57 | |
| Il faut remettre les choses a leur place. Tout psychologue te dira qu'un homme qui s'immole ne le fait pas parce qu'il veut la democratie. C'est un acte desespere, d'un homme qui qui a atteint les limites de la depression et qui n'espere plus rien de la vie.
Les heros, ce sont ceux qui ont ete scandalises par ce qui lui est arrive, et ont puise dans son geste les forces necessaires pour marcher sur la capitale, ou pour ceux qui y vient, pou marcher sur l'Avenue Bourguiba.
Les revolutions ont besoin de symboles, Bouazizi fait l'affaire, mais cest assez cynique en realite. | |
| | | chidd-min-ghadi Homo Habilis
Nombre de messages : 857 Age : 39 Localisation : l'olympe Date d'inscription : 18/08/2009
| Sujet: Re: Crise sociale 12/3/2011, 23:21 | |
| Bouazizi n'est pas un choix de marketing.
Le mal qu'éprouvait Bouazizi est devenue une peste collective ,c'est une réalité indéniable. Camus écrit à propos du révolté :" je me révolte ,donc nous sommes" . On peut extrapoler à la tunisie et dire : "Bouazizi s'est révolté ,alors nous somme. "
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| | | tatoum Homo Habilis
Nombre de messages : 988 Date d'inscription : 11/09/2007
| Sujet: Re: Crise sociale 13/3/2011, 12:29 | |
| - chidd-min-ghadi a écrit:
- Bouazizi n'est pas un choix de marketing.
Le mal qu'éprouvait Bouazizi est devenue une peste collective ,c'est une réalité indéniable. Camus écrit à propos du révolté :" je me révolte ,donc nous sommes" . On peut extrapoler à la tunisie et dire :
"Bouazizi s'est révolté ,alors nous somme. ". j'y adhere tout à fait! | |
| | | Kahéna Homo Addictus
Nombre de messages : 1913 Age : 107 Localisation : Behind you Emploi : legal Date d'inscription : 22/02/2008
| Sujet: Re: Crise sociale 16/6/2011, 13:56 | |
| - Citation :
- Sidi Bouzid, épicentre de la révolution tunisienne, entre fierté et désenchantement
Manifestation le 27 décembre 2010 à Sidi Bouzid Fethi Belaid AFP/Archives
Six mois après le geste désespéré de Mohamed Bouazizi dont l'immolation a fait de Sidi Bouzid l'épicentre d'un séisme qui a amorcé la révolution tunisienne avant de gagner le monde arabe, sa région natale hésite entre fierté et désenchantement."La révolution de la dignité et de la liberté est celle du 17 décembre (date de l'immolation) et non du 14 janvier", date de la fuite du président Ben Ali, lit-on sur un mur avenue Habib Bourguiba à Sidi Bouzid, 270 km au sud-ouest de Tunis.En face du gouvernorat de Sidi Bouzid, devant lequel Mohamed Bouazizi, jeune marchand de fruits excédé par des humiliations policières s'était immolé, les étals en plein air se succèdent. "Depuis des mois, les journalistes du monde entier défilent, et ma situation n'a pas changé pour autant", déplore Youssef un vendeur de légumes, approuvé par plusieurs autres jeunes gens. "Avant, je me faisais 100 dinars (50 euros) par semaine, depuis la révolution, une vingtaine (10 euros)", se plaint-il, en cachant à peine son regret du temps de "ZABA" acronyme de l'ex-président Zine el Abidine Ben Ali. "Il parait qu'il pleut des milliards sur Sidi Bouzid. Je n'ai pas vu un centime", lâche un autre. Ces "sans-diplômes" comme ils se présentent, se sentent, à nouveau, oubliés. Ils attendent encore de voir ce que la révolution va "leur apporter".Dans la Maison des Jeunes, toute proche, trois membres de l'association Al-Karama, la dignité en arabe, sont réunis pour élaborer des solutions de développement. Après le 14 janvier, "les critiques ne sont valables qu'assorties d'alternatives" tranche Hichem Daly, un enseignant de 36 ans. Son groupe propose ainsi "un projet de +comité de développement régional+ réunissant des représentants de l'Etat, des communes et de la société civile qui débattront en public des priorités pour leur région". Pour Hichem Daly, il faut "impliquer ceux qui ont des problèmes pour qu'ils puissent les résoudre eux-mêmes". L'euphorie s'évanouit toutefois avec l'évocation d'une récente visite de huit ministres du gouvernement provisoire. "C'est une trahison: ils sont venus annoncer des mégaprojets sans consulter" les locaux, dit Hichem, amer, "ces choix arbitraires ont causé des tensions entre les habitants de la région". Au delà de Sidi Bouzid, de nombreux Tunisiens trouvent que les choses ne vont pas assez vite. Mais, selon un baromètre de l'institut Sigma conseil, plus de 70% de la population se dit confiante dans l'avenir, même si une liberté retrouvée ne fait pas oublier toutes les difficultés. Dans la colonne positive du bilan des six derniers mois, Pierre Vermeren, historien spécialiste du Maghreb, note: "une vie politique s'est mise en place avec la création de nombreux partis, le pays n'a pas basculé dans la guerre civile ou un degré de violence trop grand et il ressent une grande fierté nationale d'avoir été à l'origine du processus" du Printemps arabe. Au plan politique, après de longues tergiversations les autorités, les partis et la commisssion électorale se sont entendus pour fixer au 23 octobre la date des élections qui désigneront l'assemblée chargée d'élaborer une nouvelle constitution pour la Tunisie. La scène politique est toutefois extrêmement morcelée avec l'apparition de plus de 90 partis que les futurs électeurs ne connaissent pas ou très peu et aucun leader ne se dégage pour le moment. Seuls les islamistes du mouvement Ennahda apparaissent comme relativement organisés.Côté négatif, la crainte du marasme d'une économie tirée vers le bas par la baisse considérable d'une de ses principales ressources, le tourisme, assombrit le paysage. La guerre en Libye pèse aussi sur la Tunisie avec les quelque 500.000 réfugiés qu'elle a dû accueillir et la tension à sa frontière sud.La blogueuse Lina Ben Mhenni tire pour sa part un bilan simple mais éloquent des six derniers mois en Tunisie: "On s'est débarrassé de la peur".
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| | | El_Manchou Homo Genius
Nombre de messages : 4435 Localisation : Damous el Hajja Emploi : Chasser le 5wenji et la voilée Date d'inscription : 29/07/2007
| Sujet: Re: Crise sociale 16/6/2011, 18:49 | |
| à ce qui parait bouazizi était un soulard bac-5 qui battait ses parents et qu'ils étaient malvus dans la ville | |
| | | tatoum Homo Habilis
Nombre de messages : 988 Date d'inscription : 11/09/2007
| Sujet: Re: Crise sociale 16/6/2011, 18:57 | |
| alors ca serait un génie! tu imagines qu'il etait (que Dieu ait son ame) , le précurseur, le fil conducteur de la revolte arabe, en tout cas l'etincelle, sans jeu de mots ! quand on écrira plus tard l'histoire de la revolte arabe, tunisie, égypte, lybie, syrie, et j'espere du fond du coeur bientot, saoudie, et pleins d'autres, on ne pourra pas passer à coté du nom de mohamed bouazizi, si on est un historien serieux ! | |
| | | Kahéna Homo Addictus
Nombre de messages : 1913 Age : 107 Localisation : Behind you Emploi : legal Date d'inscription : 22/02/2008
| Sujet: Re: Crise sociale 16/6/2011, 19:19 | |
| - El_Manchou a écrit:
- à ce qui parait bouazizi était un soulard bac-5 qui battait ses parents et qu'ils étaient malvus dans la ville
Ohhhh!!!Mais ça c'était pas à mettre à dans la rubrique xxnnard politiques? | |
| | | Belial Homulus Administratus
Nombre de messages : 1722 Age : 68 Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Crise sociale 17/6/2011, 06:43 | |
| J'ai entendu ça à propos de Bouazizi depuis décembre. Bon pas le côté "battre ses parents", mais le fait d'être un ivrogne ou un "clochard" (pour reprendre le terme de Rajhi). Mais finalement ça m'importe peu, personnellement. | |
| | | El_Manchou Homo Genius
Nombre de messages : 4435 Localisation : Damous el Hajja Emploi : Chasser le 5wenji et la voilée Date d'inscription : 29/07/2007
| Sujet: Re: Crise sociale 17/6/2011, 16:22 | |
| il n'a mêm pas été giflé, lisez cet article :
http://www.liberation.fr/monde/01012342664-la-revolution-de-la-gifle
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| | | Krishna's Child Homo Addictus
Nombre de messages : 1540 Age : 60 Date d'inscription : 31/10/2007
| Sujet: Re: Crise sociale 17/6/2011, 16:40 | |
| He oui, tout ca pur un geste qui n'a meme pas existe, mais l'histoire est faite de ca! | |
| | | Kahéna Homo Addictus
Nombre de messages : 1913 Age : 107 Localisation : Behind you Emploi : legal Date d'inscription : 22/02/2008
| | | | Krishna's Child Homo Addictus
Nombre de messages : 1540 Age : 60 Date d'inscription : 31/10/2007
| Sujet: Re: Crise sociale 17/6/2011, 18:48 | |
| Ha ha Manchou qui s'encanaille a lire libe, on aura tout vu. Tu te boboises?
Bon week-end bande d'alternautes (enfin ce qu'il en reste) | |
| | | El_Manchou Homo Genius
Nombre de messages : 4435 Localisation : Damous el Hajja Emploi : Chasser le 5wenji et la voilée Date d'inscription : 29/07/2007
| Sujet: Re: Crise sociale 17/6/2011, 23:40 | |
| - Krishna's Child a écrit:
- Ha ha Manchou qui s'encanaille a lire libe, on aura tout vu. Tu te boboises?
Bon week-end bande d'alternautes (enfin ce qu'il en reste) je lis libé et rue89, ils ont de vrais journalistes mais leurs journaux sont parfois trop à gauche, gauche caviar bo(no)bo | |
| | | Kahéna Homo Addictus
Nombre de messages : 1913 Age : 107 Localisation : Behind you Emploi : legal Date d'inscription : 22/02/2008
| Sujet: Re: Crise sociale 21/10/2011, 09:34 | |
| Une situation à Gafsa toujours aussi alarmiste, c'est vraiment triste à voir! - Citation :
- oom sur dix mois de révoltes arabes : la Tunisie
Publié le 17-10-11 à 18:30 Modifié le 20-10-11 à 11:12 par Le Nouvel Observateur 7 réactions
- Citation :
- Alors que le pays va connaître son premier scrutin libre après la "révolution du jasmin", affrontements tribaux, grèves et manifestations se multiplient. Un reportage de Christophe Boltanski.
Des Tunisiens au chômage devant le siège de la Compagnie des Phosphates de Gafsa. (FETHI BELAID / AFP) RÉAGIR De notre envoyé spécial en Tunisie, dans la région de Gafsa
Sa mort filmée avec un téléphone portable passe de main en main dans son salon. Ses trois frères sont là, ainsi que ses deux fillettes, âgées respectivement de 5 mois et de 1 an et demi, que personne n’a songé à éloigner. Tous regardent, sans doute pour la énième fois, ses agresseurs applaudir, crier victoire. L’ambulancier gît sur la chaussée. Son corps n’est plus qu’une grande tache rouge. "Pin-pon ! Pin-pon !", hurle par dérision la foule massée autour de lui. "Bravo les hommes ! lance avec rage une voix féminine. Enlevez-lui son pantalon !" Le plan se resserre. On distingue un couteau planté dans son œil gauche, laissé bien en évidence, comme un trophée.
Ali Kalthoum a été assassiné le 5 juin dernier par une populace ivre de haine alors qu’il accourait au secours d’une prétendue blessée. "Ils lui avaient tendu un piège. Ils ont téléphoné aux urgences pour le faire venir et se sont jetés sur lui dès qu’il est descendu de l’ambulance", raconte son frère, Ibrahim. La famille a dû attendre quatre heures avant de pouvoir récupérer sa dépouille. "Dès qu’on s’approchait, ils nous tiraient dessus." Rien que dans le dos, il a reçu 40 coups de couteau. La raison de ce déchaînement de violence ? "Ils étaient de la tribu Jeridiya et voulaient venger deux des leurs tués la veille. Nous faisons partie des Ouled Bou Yahya."
Dans le Nouvel Observateur du 19 octobre 2011. (DR) Affrontements sanglants entre tribus
A Metlaoui, une cité minière de l’ouest de la Tunisie, la peur se lit encore sur les visages. Durant l’été, ses deux principales tribus se sont massacrées à coup de pierres, de haches, de fusils de chasse. Il a suffi d’un tract anonyme apposé sur un mur pour dresser une partie de la ville contre l’autre. Le texte annonçait que la Compagnie des Phosphates de Gafsa, la CPG, l’unique employeur de la région, allait enfin aider à résorber un chômage devenu endémique, mais comptait réserver les deux tiers des postes aux Ouled Bou Yahya, considérés comme autochtones par opposition aux autres clans originaires des oasis de Nefta ou de Tozeur. Des affrontements ont aussitôt éclaté. Dix-neuf maisons ont été incendiées, parfois même rasées au bulldozer. Le local syndical a brûlé, lui aussi. Bilan : treize morts et des dizaines de blessés.
Une vieille ligne de chemin de fer, parcourue par des wagons remplis de minerais et doublée d’un mur de béton, marque la frontière entre les deux camps désormais ennemis. "On a déchiré l’affiche et ils nous ont attaqués", s’écrie un homme aux cheveux blancs, assis à la terrasse d’un café. Un "Jeridiyen", comme la plupart des habitants du quartier Tripoli. Debout, derrière lui, un plombier désigne la balafre qui lui barre le visage. "Un tir de chevrotine", dit-il. Son voisin soulève son tee-shirt. Une cicatrice s’étale sur son ventre émacié. Un troisième brandit son bras entouré d’un pansement. Alors que retentit l’appel à la prière, chacun tient à montrer sa blessure, la photo d’un "martyr" ou des images d’horreur capturées sur un mobile.
Tunisie: à Gafsa, seul le parti islamiste est... par Nouvelobs
Le chômage, la racine du mal
A la veille des premières élections libres de la Tunisie, le bassin minier de Gafsa et ses environs s’apparente à un chaudron prêt à exploser. Grèves, manifs et maintenant luttes tribales. La cause ? Toujours la même. Le chômage qui frappe un actif sur deux. Une contrée délaissée par le pouvoir central, malgré les richesses que son sous-sol génère. A Metlaoui, toujours sous couvre-feu nocturne, des blindés protègent le siège local de la Compagnie des Phosphates pendant que des retraités en mobylette bloquent, à deux pas de là, un train afin d’obtenir une revalorisation de leur pension. "Nous ne partirons pas d’ici tant que nous n’aurons pas obtenu de réponse positive, prévient Amara Lakhel, un ancien chef syndicaliste. Avec tout ce micmac électoral, nous ne voulons pas être oubliés."
A Redeyef, près de la frontière algérienne, au bout d’une route en lambeaux, des jeunes occupent depuis juillet le site minier. Tous diplômés chômeurs. Des "maîtrisables", comme on dit ici. Ils se relaient dans la salle des machines encombrée de matelas. "Cela fait des années que l’on réclame du travail, dit Omar, licencié en gestion, 28 ans. On vit toujours chez nos parents, on ne peut pas se marier." Dans le coin, il n’y a que la Compagnie qui peut leur offrir un avenir. Fondée par les Français en 1896, elle a employé jusqu’à 15 000 ouvriers, contre 5 000 aujourd’hui. A part une fabrique de textile, la bourgade ne compte aucune autre usine. Et rien ne pousse dans ce paysage désertique piqueté de broussailles. Le peu d’eau disponible sert à nettoyer le phosphate et part ensuite polluer les terres et les nappes phréatiques.
"Voter ? Pour quoi faire "
Comme ses compagnons, Omar n’a plus qu’un seul "rêve" : immigrer en Europe. "Avec le bateau, mais c’est dangereux." Dix mois après la chute de Ben Ali, ces laissés-pour-compte déclarent ne rien attendre des élections à la Constituante. "Voter ? Pour quoi faire ? s’exclame Galloul Kleifi, 30?ans, chômeur diplômé en maintenance industrielle. Les partis font plein de promesses. Ce ne sont que des blagues." Au total, soixante-deux listes se disputent les sept sièges du gouvernorat. Jusqu’à ce jour, aucun candidat ne leur a rendu visite. "Nous sommes ceux qui avons provoqué l’étincelle de la révolution et nous n’avons rien récolté", soupire Sliman.
C’est ici, en effet, dans cette petite ville entourée de stériles, de pontons, de rampes métalliques que la première révolte contre la dictature a éclaté. Un conflit social violemment réprimé. Trois morts dont deux par balles, des centaines de blessés, une région tout entière placée en état de siège. Une fois encore, la politique de recrutement de la Compagnie a servi de déclencheur. Le 5 janvier 2008, la population explose à l’annonce des résultats du concours. Les caciques locaux, cadres du parti, syndicalistes maison, directeurs de la CPG, ont distribué les postes à leurs proches. Manifs, sit-in. Pendant plus d’un an, le bassin résiste aux assauts répétés de la police.
Sentiment d'abandon
"Tout peut recommencer, avertit Adnan Hajji, l’un des leaders du mouvement de 2008. Car les revendications sociales, qui étaient à l’origine de la révolution, n’ont pas été satisfaites." Arrêté à deux reprises, condamné à dix ans de prison, il a été libéré après une année, grâce à la pression de la rue. Selon lui, rien n’a changé depuis l’effondrement du régime : "Les policiers qui nous ont torturés n’ont jamais été poursuivis. On a juste muté leurs chefs ailleurs. Le gouvernement a décidé d’indemniser les martyrs du 14 janvier [jour de la fuite de Ben Ali, NDLR], mais, ici, nos victimes n’ont pas touché un dinar. Quant au PDG de la Compagnie, il refuse de négocier et continue de gérer l’entreprise comme si c’était sa propriété personnelle." L’homme dénonce un lâchage des autorités. "A Redeyef, il n’y a plus aucun responsable de l’Etat. Le délégué [sorte de sous-préfet, NDLR] s’est replié sur Gafsa, à 70 kilomètres d’ici. Nous n’avons que quatre policiers qui ne sont même pas capables d’empêcher une bagarre. Résultat : les vols et les braquages se multiplient."
Même sentiment d’abandon à Metlaoui. "Nous connaissons l’identité des assassins de notre frère, dit Ibrahim Kalthoum en sortant une liste d’une vingtaine de noms. Mais nous n’avons pas confiance dans la justice. Nous leur avons fourni des vidéos. Une seule personne a été détenue parce qu’elle s’était accusée afin de protéger les autres." Abdessalam Zeybi, un instituteur, habite une villa à l’entrée du quartier de Tripoli. Le 4 juin, en voyant les émeutiers arrivés, il a composé le 179, le numéro de la police. "Ils ne sont venus que des heures après et ils n’ont rien fait. Comme s’ils avaient reçu la consigne de ne pas intervenir. J’ai dû moi-même défendre ma maison." Ce syndicaliste ne comprend pas cette fureur subite. "Nous avons toujours vécu ensemble, sans problème. Et voilà qu’ils nous appellent des étrangers. J’habite ici depuis ma naissance. Mon père était chef de service à la Compagnie !"
Des caciques de l'ancien régime montrés du doigt
L’avocat et défenseur des droits de l’homme Ridha Raddaoui en est convaincu : cette guerre entre Ouled Bou Yahya et Jeridiyens a été délibérément provoquée. "C’était une tentative pour perturber la transition démocratique." D’autres affrontements à caractère tribal ont secoué récemment le bassin minier. A El-Mdhilla, à cause d’un simple verre de vin bu en plein jour dans un café. A Essned, à la suite d’une dispute entre deux écoliers. Des hiérarques de l’ancien régime suscitent, selon lui, des troubles afin "de créer le chaos et d’obtenir la protection de leur clan". Un avis partagé par un directeur de la Compagnie des Phosphates : "Ce sont des anciens du RCD [l’ex-parti au pouvoir, ] qui ont diffusé ces rumeurs de quotas d’embauches par famille, dit-il sous couvert de l’anonymat. Ils veulent nous faire regretter l’époque de Ben Ali."
Du fait des grèves à répétition, des blocages multiples, l’entreprise ne tourne plus qu’au tiers de sa capacité. Pour calmer le jeu, son PDG, Kais Dali, un ex-RCDiste, avait annoncé en mars dernier le recrutement de 3.000?personnes supplémentaires. D’après son porte-parole, Ali Houchati, il aurait bien accepté à cette occasion d’accorder 64% des emplois aux Ouled Bou Yahya. "Sous la pression des citoyens", dit-il, sans autre précision. L’homme fait lui-même partie de la tribu et ne cache pas une certaine nostalgie pour l’ancien régime : "Ben Ali a laissé le pays en bon état, souligne-t-il. Sans la mafia de sa belle-famille, nous étions sur la bonne voie."
Christophe Boltanski - Le Nouvel Observateur | |
| | | Kahéna Homo Addictus
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| Sujet: Re: Crise sociale 21/10/2011, 09:42 | |
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| | | Kahéna Homo Addictus
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| Sujet: Re: Crise sociale 17/1/2012, 10:21 | |
| - Citation :
- Tunisie: le désenchantement des jeunes de Kasserine
LE FIGARO MAG
Par Arielle Thedrel
Mis à jour le 15/01/2012 à 21:41 | publié le 15/01/2012 à 17:49 Réactions (56)
Le marché central de Kasserine. Dans cette ville de 100.000 habitants, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière algérienne, une bonne partie des revenus provient de l'économie grise.
REPORTAGE - Tandis que Tunis connaissait samedi une mobilisation populaire sans précédent et que des milliers de manifestants étaient descendus sur l'avenue Habib-Bourguiba pour célébrer, dans la capitale, le premier anniversaire de la révolution, à Kasserine, une petite ville de 100.000 habitants au sud-est du pays, le manque de perspectives est criant, un an après la chute du régime de Ben Ali.
Sur la route de Kasserine, les contrebandiers ont pignon sur rue. Les vendeurs de bidons d'essence y sont devenus plus nombreux que les méchouias, ces troquets où des carcasses de mouton font office d'enseigne. Le carburant vient d'Algérie. La frontière n'est qu'à une cinquantaine de kilomètres, juste derrière le mont Chaambi, le pic le plus élevé du pays (1 545 mètres). La police ne bronche pas. En Tunisie, l'économie grise représenterait 30 % du PIB. Ici, elle frôlerait plutôt les 50 %. Une soupape de sécurité. Car la région est l'une des plus déshéritées du pays. Des terres arides où même les oliviers peinent à se plaire.
Kasserine compte environ 100.000 habitants. Peu ou prou d'activités industrielles à l'exception d'une usine de cellulose qui ne cesse de péricliter (1 200 employés il y a dix ans, 400 aujourd'hui), d'une cimenterie et d'une entreprise de sous-traitance pour Benetton (environ 150 ouvriers).
Le taux de chômage avoisine les 40 %, soit le double de la moyenne nationale. Et ici comme ailleurs, il frappe surtout les jeunes diplômés. Kasserine exhibe fièrement deux instituts d'enseignement supérieur tout en reconnaissant que ce sont des «fabriques à chômeurs». La ville dispose aussi d'un hôpital. Il est déliquescent. Pour se faire soigner, raconte Samir Rabhi, un enseignant militant des droits de l'homme, «il faut aller à Sfax», la ville la plus proche, à quelque 200 km.
Kasserine se flatte pourtant d'un passé glorieux. Le gouvernorat représenterait le plus gros réservoir de ruines romaines du pays. Mais personne ou presque ne vient les visiter. En 1943, elle fut aussi le théâtre d'une fameuse bataille entre le maréchal nazi Rommel et les forces américaines. Kasserine s'enorgueillit surtout d'avoir été à l'avant-garde de la révolution du jasmin. À l'entrée de la ville, des graffitis en arabe et en anglais s'arrogent des droits d'auteur sur le printemps arabe, proclamant fièrement «We are the révolution».
Vingt et un morts en trois jours Après l'immolation de Mohammed Bouazizi dans la cité voisine de Sidi Bouzid le 17 décembre, le soulèvement de Kasserine a été «un catalyseur de la révolte», confirme Sadok Mahmoudi, membre du bureau régional du puissant syndicat UGTT. «L'incendie s'est répandu à Tala puis Kasserine. Le 8 janvier, la ville s'est embrasée. La répression a été féroce: vingt et un morts en trois jours, tous âgés d'une vingtaine d'années. Ben Ali avait mesuré le danger. Deux jours avant de fuir, il avait ordonné de bombarder la ville.»
Kasserine s'est toujours affiché comme une ville frondeuse. «En 1984 déjà, la révolte du pain avait commencé ici», rappelle Samir Rabhi. La chute du régime Ben Ali n'a pas mis fin à la contestation. Le 8 janvier dernier, quelques centaines de jeunes ont conspué le président Moncef Marzouki et le premier ministre islamiste Hamadi Jebali venus rendre hommage aux «martyrs» de la révolution. «Ils réclamaient du travail et criaient: dégage!», raconte Haithem, au chômage depuis dix-huit ans, c'est-à-dire depuis toujours. «Marzouki n'a même pas pu commencer son discours. La colère des manifestants était telle qu'il a été aussitôt exfiltré par son service d'ordre.»
Dans la cité Ezzouhour (cité des Fleurs), un des quartiers les plus pauvres de Kasserine, la tension est toujours palpable. «Rien n'a changé», constate Jamel, 27 ans, diplômé d'anglais et bien sûr sans emploi. Comme tout le monde, Jamel passe son temps dans un des cafés bondés de la ville à jouer aux cartes et à fumer des cigarettes ou des joints venus d'Algérie. «On attend», dit-il.
Pour son ami Nizar, 24 ans, «la situation a même empiré. Les braquages se sont multipliés et même si la police connaît le voleur, elle n'agit pas. L'État est faible. Comment voulez vous attirer des investisseurs dans un tel climat d'insécurité?» À en croire Haithem, la corruption demeure elle aussi endémique. «Le seul moyen de trouver du boulot, ce sont les chantiers» (un système d'emplois à durée déterminée dans la fonction publique hérité de l'ère Ben Ali). Mais pour en bénéficier, «il faut avoir des relations ou payer un bakchich». Pour Jamel, «les nadhaouistes n'ont pas tenu leurs promesses. Nous les avons élus, mais nous pouvons aussi les destituer».
À Kasserine, un an après la chute du régime Ben Ali, l'heure est au désenchantement. Le gouvernement en est conscient, mais semble jusqu'ici impuissant. «Les attentes sont énormes et les nerfs sont à vif», a reconnu il y a quelques jours le ministre des Affaires sociales Khalil Zaouia. La situation économique «s'est notablement aggravée», confirme l'économiste Mahmoud Ben Romdhane et les régions les plus pauvres sont les premières à en subir les conséquences. «Le nouveau pouvoir a hérité de l'ancien régime une déconnexion dramatique entre des structures de production fondées sur des emplois moyennement qualifiés et un système éducatif qui génère près de 70.000 diplômés chaque année.»
Le nombre de chômeurs est passé de 500.000 à 800.000
Un peu partout dans le pays, les grèves - plus de 500 depuis la chute de Ben Ali - ont déjà entraîné la fermeture de plus d'une centaine d'entreprises. Le secteur touristique est en berne et les exportations de produits manufacturés pâtissent déjà de la crise en Europe.
En à peine un an, le nombre de chômeurs est passé de 500.000 à 800.000. Plus d'un tiers des jeunes diplômés sont aujourd'hui sans emploi. «Le pire, poursuit Ben Romdhane, est qu'après avoir passé deux mois à discuter sur la répartition des portefeuilles ministériels, le gouvernement de coalition n'a envisagé aucune mesure d'urgence. Il n'essaie même pas d'envoyer un signal susceptible de redonner un peu d'espoir.»
Une absence de perspectives qui n'en finit pas d'inquiéter la plupart des observateurs. «Les islamistes ont connu la prison, la torture. C'est un CV qui mérite la compassion, mais qui ne les habilite pas à diriger le pays, estime un éminent représentant de la société civile. Distinguer les grèves légitimes des débrayages arbitraires comme vient de le faire le porte-parole du gouvernement, c'est de la foutaise! La vérité est que ces dirigeants n'ont aucune vision économique, qu'ils brillent par leur incompétence. [color=red]Vous connaissez un pays où l'on adopte un projet de budget en quarante-huit heures? Qui plus est, un texte préparé par le précédent gouvernement avant le début de la crise en Europe et qui prévoit une croissance de 4,5 % cette année. C'est surréaliste!»[/color]
Samedi, à Kasserine, Jamel, Nizar, Haithem et les autres ont passé comme d'habitude la journée au café. À fumer encore et toujours en rêvant tout haut d'«une révolution non stop».
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| Sujet: Re: Crise sociale 17/1/2012, 10:22 | |
| - Citation :
- Tunisie : Sit-in et arrêt de la circulation devant … le palais présidentiel de Carthage!
16 JANVIER, 2012 À 23:46 Des jeunes âgés entre 25 et 35 ans, venant de Kasserine, Thala, sidi bouzid et d’autres gouvernorats, observent, ce lundi, 16 janvier 2012, un sit-in devant le palais présidentiel de Carthage.
Les sit-inneurs demandent la satisfaction de leurs demandes et le respect de leur droit au travail et le dédommagement des familles desMartyrs de la Révolution.
En outre, la police a du bloquer le chemin qui mène vers le palais de 1 km, et dans les deux sens de la circulation, pour que le sit-in reste toujours passif sans aucune confrontation. | |
| | | Kahéna Homo Addictus
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| Sujet: Re: Crise sociale 17/1/2012, 16:23 | |
| [quote] sur NAWAT SOS bébé en détresse devant l’indifférence du Palais présidentiel.
Faites passer l’info svp c’est Urgent - Citation :
Jolanare | Jan 17, 2012
Je viens de rentrer du palais présidentiel à Carthage, où un groupe de personnes a décidé de faire sit-in pour que le gouvernement daigne enfin les écouter. Les médias ne parlent pas d’eux.
La police en arrivant m’empêche au départ de me joindre à eux. Elle me demande une carte de presse que je n’ai pas vu que je suis bloggeuse. Ils me disent qu’on ne peut pas laisser les gens venir comme ça. Je leur dis que ce sont des Tunisiens, et en tant que Tunisienne, leurs revendications m’intéressent. Ils ne veulent toujours pas me laisser. Je leur dis que c’est mon droit et que Marzouki a dit que son palais est ouvert à tout le monde et que je me considère comme tout le monde. Ils refusent toujours. Je leur dis alors que je vais faire un sit-in moi aussi et qu’ils ne peuvent pas m’en empêcher. Ils acceptent enfin en me disant si tu veux faire un sit-in c’est ton droit. C’était le mot de passe en fait !
Je gare la voiture et me joins au groupe. Je leur demande la permission de m’asseoir. Il me demande qui je suis. Je dis que je suis bloggeuse. Ils me disent c’est quoi bloggeuse. Je leur explique que c’est une personne qui écrit librement sur Internet et qui n’est attaché à aucun journal. Ils sont rassurés. Ils me disent nous on est zawawla, mais toi t’as vraiment pas l’air zawalya… qu’est ce que tu viens faire parmis nous ? nous on est des pauvres ou enti machalah… je leur dit que je me suis faite belle pour eux et que je me suis bien habillée par respect pour eux. Ma réponse les fait sourire. Ils me disent que ça fait longtemps qu’ils n’ont pas souri et qu’ils sont contents que je sois là.
Je m’assois et je vois une jeune femme tenant dans ses bras un bébé de quelques mois, emmitouflé dans une couverture. Le pauvre a reçu le gaz des bombes lacrymogènes et souffre d’une insuffisance respiratoire. Sa maman demande le droit à ce que son bébé soit pris en charge par l’Etat; c’est un dommage collatéral de la révolution qui n’a pas eu lieu et des 9anassa qui n’existent pas, et qui, sans que personne ne les voit, ont rattrapé des manifestants chez la jeune femme qui s’appelle Thouraya Ghodhabani. Son enfant s’appelle Anis Nasri. Je lance un appel ce soir, pour se mobiliser et relayer l’information, puisque la police a refusé de laisser la presse s’approcher, d’après ce que m’ont dit les sittnneurs.
Ils sont là bas depuis mercredi soir et dorment dans le froid, dans la rue, devant le palais (qui est fermé à ces gens malgré ce que Marzouki a dit sur Shems FM et que j’ai entendu de mes propres oreilles. Il a dit que son palais est ouvert à tout le monde. Or ils ont demandé un refuge pour le bébé mais ils ont refusé. Des policiers sur place ont ramené une couverture et ont donné un blouson au bébé). Il est inadmissible de laisser un petit bébé dans cette situation précaire face à l’indifférence générale. C’est sûr que ce gouvernement, en libérant les pédophiles, a d’autres priorités que le bien être des enfants…
Quand ils sont arrivés (tous originaires de Kasserine), un fonctionnaire au palais les a insultés en leur disant qu’ici, on ne fait pas la charité. Isma3 ya cha3b tounes ya thawri, comment les blessés de la révolution sont traités par l’entourage de notre Président qui a été le premier à reconnaître la valeur des martyrs et des blessés avant les élections. Mais après les élections, tala3a el badrou 3aleyhi….
Le jeudi matin, ils sont reçus par le conseiller du président, M.Samir Ben Amor, qui leur promet d’examiner la situation lundi. Hier, il leur a dit qu’il n’a pas eu le temps, occupé qu’il était aux festivités…c’est normal, l’Emir de Qatar est prioritaire par rapport au peuple qui crève de misère….
Mohamed Ali Nasri, chômeur après la fermeture de son usine au lendemain de la révolution, demande une prise en charge de ses parents pour qu’ils puissent être soignés
Thouraya Ghodhbane, Samia Nasri, Cherifa Nasri, Salwa Nasri, Marwa Nasri demandent toutes une régularisation de leurs situations de travail, pour celles qui travaillent et du travail pour celles qui sont au chômage. Leurs familles n’ont aucun revenu. Certaines travaillent sous un contrat qui s’appelle “Ely 16″. Elles travaillent 9 mois, puis retournent au chômage puis on les appelle pour travailler à nouveau. Il y a d’après ce qu’elles disent, moyen de régulariser leurs situations vu que certaines personnes partent à la retraite et que d’autres viennent de débarquer et ont été embauchées (Mairie de la Sokra par exemple)
Abed Gasmi, blessé de la révolution handicapé partiel, a une mère accidentée et demande juste que “yama” puisse accéder aux soins.
Ils ne demandent pas la charité, juste vivre dignement et assurer à leurs proches une prise en charge décente. Les blessés de la révolution devraient être prioritaires pour l’emploi. Et non Monsieur, qui travaillez au palais de la présidence, ils ne demandent pas la charité, c’est leur droit, et si vous êtes là aujourd’hui c’est grâce à des gens comme eux; enboussoulhom sa9ihom ou chowaya fihom...
SVP, si vous pouvez les soutenir, même en passant, leur dire bonjour, les écouter, leur faire sentir qu’ils existent, faites-le. J’ai discuté avec eux, on a beaucoup rigolé de la politique, eux avec beaucoup plus d’amertume que moi. J’ai un emploi stable, je n’ai pas l’indécence de me plaindre…
Je vous prie de diffuser le message, le bébé est vraiment dans une situation précaire…3ib.Je me demande comment Marzouki peut dormir la nuit quand il voit en sortant cette pauvre maman avec son enfant asthmatique sur les bras.
Une seule chose les tue…comme ils me l’ont dit ” el 7ogra ya Jolanare… el 7ogra…”
PS: J’ai oublié de prendre mon appareil photo malheureusement. Mais SVP allez y ou publiez l’info.
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