Les Tunisiens plus civilises

Je comprends la réaction de Dr Denfer. J'aurais pu avoir une réaction analogue. Je n'étais pas loin de ce qu'il dit en utilisant le terme "jboura" qui est loin d'être univoque. J'ai même entendu des supporter d'une équipe de foot traiter les supporteurs d'une autre équipe de "jboura". Je devrais en principe ménager les susceptibilités des uns et des autres. Je me rappelle même qu'il y'avait un sujet "Les jbouras du mac125". En plus je ne devrais pas laisser entendre que ma réaction va dans le même sens que celle des footeux excités.

Donc pour essayer d'être le plus rationnel possible. Il faudrait essayer de prendre de la distance. Le changement produit souvent une tension qui n'est pas toujours négative.
Je pense schématiquement que la force d'intégration des populations et d'acculturation est devenue défaillante. Je pense que les grandes villes ont été toujours un creuset d'intégration. Il ne s'agit pas de "sang pur" qui est une notion biaisée. Si de sang qu'il s'agit c'est une sève culturelle et civique. Les villes ont de tout temps rassemblé de tous les horizons. Les gens des cités n'étaient pas tous des bourgeois. Il y'avait toutes les classes: les pauvres, les riches, les petits et grands artisans et toutes les origines mais il y'avait aussi un minimum "d'ambiance", cette qualité indicible qui affecte les citadins pour arriver à un fond commun du "vivre ensemble".

Il y'a des décisions politiques plus ou moins heureuses mais le phénomène en lui-même est sociologique, due au changement, au choc de la modernité qui pousse les ruraux vers les villes de part le monde.

On remarque qu'il y'a un dysfonctionnement des mécanismes d'acculturation ou un changement au niveau culturel qui conduit à un malaise tangible.

Je vais essayer avec mon capital de maturité actuel de désamorcer les susceptibilités des uns et des autres. Je vais essayer de parler de "jboura" et "awled bled" cette opposition qu'il faut déchiffrer pour empêcher les tendances national socialiste des uns et des autres

On peut ainsi guérir une bonne fois pour toute les blessures dues à l'incompréhension ou des situations qui se créent dont personne en particulier n'est la cause.


heil !

oui mais qu'est ce qu'un "jabri" exactement , overdrive ? ta3ref marra j'ai posé cette question et tu sais ce qu'on m'a répondu ?

eh bien 9alouli : ya3ni jéy min wra el blayék ...voilà ou mal9it ma n3allé9 ...

reste à savoir , c'est quoi wra el blayék ...

J'y viens.
Je me rappelle une fois un copain prof qui m'a raconté une anecdote: Il enseignait à un groupe d'élèves pendant un cours particulier, d'un coups on entend la voix d'une femme avec "el galli gotlek" alors l'un des élèves très auto satisfait lui sort une réplique sur "jbouras". Il lui réponds: et toi avec ton nom "ayari" tu te crois né avec une une cuillère d'argent en bouche?

En fait, c'est compréhensible ce besoin de différentiation. On veut se mettre du côté des "awled el bled" en devenant plus royalistes que le roi. C'est plus digne des femmes non instruites qui mâchouillaient el loubena et qui focalisaient sur ces détails car elles tiraient leurs "valeur" de leur ascendance "noble". Un jeune instruit à notre époque devrait avoir d'autres voies d'affirmation.

C'est bas de se donner de la valeur en abaissant celle des autres, c'est un comportement indigne donc mouch mta3 awled bled

Je ne vais pas inventer un sens qui m'est propre pour le mot "jboura".
Pour moi du moins, jabri ne veut pas dire forcément "men wra el blayek" il y'a des gens venus de petites bourgades exemplaires dans "me5evt el 5ater" et des ch9aness soi-disant "awled bled" alors qu'ils n'ont aucun tact ou savoir vivre, des immatures quoi.

Cette notion de "me5evt el 5ater" que je vais essayer de développer plus tard.

"men wra el blayek" pour dire en patois tunisien des ploucs mais plouc ne devrait pas coller à la peau de toute personne "provençale", ça devrait être un qualificatif de comportement plus que d'origine.

Je pense que si on prétend la perfection on se rend la vie impossible car personne ne nous pardonnerait le moindre écart. Vaut mieux être humain pardonner et se faire pardonner en plus on rigole plus

OverDrive a écrit:

Je pense que si on prétend la perfection on se rend la vie impossible car personne ne nous pardonnerait le moindre écart. Vaut mieux être humain pardonner et se faire pardonner en plus on rigole plus

je vais surtout retenir ce paragraphe là ...

El_Manchou a écrit:

c'est une question d'éducation !!!

eh oui comme tu dis, car le niveau intellec..n'a rien à voir la dedans..récemment j'ai assisté à une bagarre dans notre cité...la cause un voisin à jeté sa"poubelle" prés de la maison d'un autre voisin...ce dernier avait mal pris ce geste ...et une bagarre s'est déclenché..il s'est avéré que le 1er voisin avait comme profession un enseignant dans l'enseignemnt sup. le 2eme directeur d'une société...alors c'est une question de CIVISME et d'education non ?

un article qui decrit de facon diplomatique ce que j'ai dit plus haut !

Citation :

LE Temps
Hammam-Lif : La cité Hached (Mellassine) déconnectée.

La cité Hached (Mellassine) à l'entrée de la ville d'Hammam-Lif constitue une plaie pour les banlieusards. Voilà une agglomération fortement peuplée par des familles aux conditions très modestes, et ce n'est ni un tort ni un reproche, mais qui est dépourvue de toutes sortes de commodités, fussent-elles les plus élémentaires :

crèche, école, lycée, marché, dispensaire, pharmacie, médecin, infirmerie, etc. Du coup, tout ce beau monde et tous âges confondus de se rabattre sur Hammam-Lif pour vaquer à leurs besoins et meubler leur quotidien. Ce faisant, la GP 1 et les rails des chemins de fer constituent un obstacle majeur à traverser et les accidents très souvent mortels sont déplorés. Un pont surplombant ces deux axes meurtriers reliant Mellassine à la ville ne nous paraît ni superflu ni encore moins techniquement difficile à réaliser.

berjouleyya y en a marre des nouzou7s qui viennent polluer nos villes et nos quartiers.
que chacun reste chez soi !!!

Le problème en Tunisie c'est que c'est la loi du plus fort, quand il faut faire la queue c'est celui qui pousse le mieux qui arrive en premier. En voiture les gens conduisent comme des porcs pour doubler les autres...Chacun se dit :"si je le fait pas un autre le fera et me passera devant".

Si les tunisiens raisonnaient d'une autre manière en se disant :" je ne veux pas que ça m'arrive donc je ne le fait pas subir aux autres " Là ce sera autre chose.

Mais pour arriver à changer les mentalités il faut passer par l'éducation et par les punition.

Par exemple, l'année dernière je bossais dans un centre d'animation ou on accueille des groupes scolaires. A midi, on avait parfois plus de 150 enfants à nourrir donc c'était le bordel à la fin. Ce qu'on leur disait c'est :" est ce que c'est plus agréable d'arriver dans un endroit propre ou sale pour manger ?" bien évidemment ils disaient que propre c'était mieux. Donc on leur disait : chacun doit nettoyer ce qu'il a sali pour que ceux qui viennent après trouvent à leur tour un endroit propre. Et les élèves s'exécutaient même s'ils nous disaient que chez eux ils ne faisaient pas le ménage.

oui mais les enfants ne font que reproduire ce que font leurs parents, donc parents sales => enfants sales.....

El_Manchou a écrit:

oui mais les enfants ne font que reproduire ce que font leurs parents, donc parents sales => enfants sales.....

parents ... et autres référents adultes (dans la famille, à l'école, dans les milieux associatifs, dans la vie quotidienne, ...)

El_Manchou a écrit:

oui mais les enfants ne font que reproduire ce que font leurs parents, donc parents sales => enfants sales.....

ben là ou je bossais l'année dernière la politique c'était d'inculquer les bonnes manières aux enfants même si les parents n'accomplissent pas cette tache, et les enfants ne sont pas cons, quand on leur explique par la logique ils comprennent. Quand on leur dit que c'est égoïste de salir un endroit et de le laisser crado pour les autres et que c'est du manque de respect.