Forum Tunisien de Discussions Libres et Constructives |
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| tahayûj | |
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+6Zoubeïr Hyperion OverDrive Shad' Ow Sword Phidias 10 participants | |
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Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 26/9/2007, 22:25 | |
| "Avec l’adolescence et la neuve vigueur de nos membres, voici que fermente, en nous, la liqueur séminale. Pour s’émouvoir, se mettre en branle, toute chose a besoin d’un objet propre à l’exciter ; pour faire jaillir la semence humaine du corps humain, il faut, impérativement, l’attraction d’un autre être humain. Voilà donc la semence chassée de ses demeures : elle part, elle traverse toutes les parties du corps, membres, veines, organes, elle les abandonne pour se concentrer précisément dans les zones sensibles ; c’est son but : éveiller, aussitôt, le sexe même. Excité, il se gonfle de ce sperme ; naît alors le désir de l’éjaculation, l’envie de le répandre dans l’objet vers lequel nous transporte un terrifiant désir, car ce que veut le corps, c’est rejoindre l’objet qui a blessé le cœur d’amour."
Lucrèce, La Nature des choses (-1er siècle), Livre IV | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 30/9/2007, 16:24 | |
| Je vis rougir son blanc poli ivoire Et cliner plus humainement sa vue, Quand je lui dis : Si ta rigueur me tue, En auras-tu, cruelle, quelque gloire ?
Lors, je connus, au moins je veux le croire, Qu’amour l’avait atteinte à l’imprévue : Car elle, éprise, et doucement émue, Par un souris me promit la victoire.
Et me laissant baiser sa blanche main, Me fit recueillir si tendrement humain, Que d’autre bien depuis je n’ai vécu.
Mais éprouvant un trait d’œil, sa douceur Si vivement me vint toucher au cœur, Que, pensant vaincre, enfin je fus vaincu.
Pontus de Tyard (1521-1605) | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 1/10/2007, 22:12 | |
| Stances écrites de la main gauche
Sur un feuillet des mêmes tablettes, Qui regardait un miroir mis devant l’ouverture
Quand je me plaindrais nuit et jour De la cruauté de mes peines, Et quand du pur sang de mes veines Je vous écrirais mon amour,
Si vous ne voyez à l’instant Le bel objet qui l’a fait naître, Vous ne le pourrez reconnaître, Ni croire que je souffre tant.
En vos yeux, mieux qu’en mes écrits, Vous verrez l’ardeur de mon âme, Et les rayons de cette flamme Dont pour vous je me trouve épris.
Vos beautés vous le feront voir Bien mieux que je ne le puis dire : Et vous ne sauriez bien lire Que dans la glace d’un miroir.
Vincent Voiture (1597-1648) | |
| | | Phidias Homo Pacificus
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| Sujet: Re: tahayûj 14/10/2007, 19:27 | |
| Stances amoureuses
"Nos deux corps sont en toi, je ne sers plus que d’ombre ; Nos amis sont à toi, je ne sers que de nombre. Las ! puisque tu es tout et que je ne suis rien, Je n’ai rien, ne t’ayant, ou j’ai tout au contraire. Avoir et tout et rien, comment se peut-il faire ? C’est que j’ai tous les maux et je n’ai point de bien. […]
Clair soleil de mes yeux, si je n’ai ta lumière, Une aveugle nuée ennuite ma paupière, Une pluie de pleurs découle de mes yeux. Les clairs éclairs d’amour, les éclats de sa foudre, Entrefendent mes nuits et m’écrasent en poudre : Quand j’entonne mes cris, lors j’étonne les cieux.
Belle âme de mon corps, bel esprit de mon âme, Flamme de mon esprit et chaleur de ma flamme, J’envie à tous les vifs, j’envie à tous les morts. Ma vie, si tu vis, ne peut être ravie, Vu que ta vie est plus la vie de ma vie. Que ma vie n’est pas la vie de mon corps !
Je vis par et pour toi, ainsi que pour moi-même ; Je vis par et pour moi, ainsi que pour toi-même ; Nous n’aurons qu’une vie et n’aurons qu’un trépas. Je ne veux pas ta mort, je désire la mienne, Mais ma mort est ta mort et ma vie est la tienne ; Ainsi je veux mourir, et je ne e veux pas ! …"
Marguerite de Navarre (1492-1549) | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 26/11/2007, 21:33 | |
| j'aime cette écriture simple et émouvante ...
Je t’aime
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues Je t’aime pour tous les temps où je n’ai pas vécu Pour l’odeur du grand large et l’odeur du pain chaud Pour la neige qui fond pour les premières fleurs Pour les animaux purs que l’homme n’effraie as Je t’aime pour aimer Je t’aime pour toutes les femmes que je n’aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu Sans toi je ne vois rien qu’une étendue déserte Entre autrefois et aujourd’hui Il y a eu toutes ces morts que j’ai franchies sur de la paille Je n’ai pas pu percer le mur de mon miroir Il m’a fallu apprendre mot par mot la vie Comme on oublie
Je t’aime pour ta sagesse qui n’est pas la mienne Pour la santé Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas Tu crois être le doute et tu n’es que raison Tu es le grand soleil qui me monte à la tête Quand je suis sûr de moi
Paul Eluard (1895-1952) |
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| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 2/12/2007, 20:07 | |
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Eloge de l’amour
Tout l’Univers obéit à l’amour ; Belle Psyché, soumettez-lui votre âme. Les autres dieux à ce dieu font la cour, Et leur pouvoir est moins doux que sa flamme. Des jeunes cœurs c’est le suprême bien : Aimez, aimez ; tout le reste n’est rien.
Sans cet amour, tant d’objets ravissants, Lambris dorés, bois, jardins, et fontaines, N’ont point d’appas qui ne soient languissants, Et leurs plaisirs sont moins doux que ses peines Des jeunes cœurs c’est le suprême bien : Aimez, aimez ; yout le reste n’est rien.
Jean de La Fontaine (1621-1695) |
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| | | Get27 Homo Habilis
Nombre de messages : 323 Age : 47 Localisation : Entouré de ... glaçons ! Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 2/12/2007, 21:13 | |
| Sujet, taquin et osé, sans pour autant tomber dans l'insolence ... Maître Phidias ... toujours à l'honneur ! Loin de rivaliser avec la pléiade de gens cités dans ce topic, voici une petite contrib' bacchusienne (le terme dyonisienne, ayant été réservé pour d'autres fins = outrage), une contrib' que je qualifierai de ... High'Coup : Devant un sein ferme, une lèvre, frémit ... | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 2/12/2007, 23:28 | |
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- Get27 a écrit:
- Sujet, taquin et osé, sans pour autant tomber dans l'insolence ...
Maître Phidias ... toujours à l'honneur !
Loin de rivaliser avec la pléiade de gens cités dans ce topic, voici une petite contrib' bacchusienne (le terme dyonisienne, ayant été réservé pour d'autres fins = outrage), une contrib' que je qualifierai de ... High'Coup :
Devant un sein ferme, une lèvre, frémit ... petite contrib', c'est vrai mais je retrouve bien l'esprit léger, grivois et coquin qui te caractérise d'ailleurs à quand la poursuite de l'oeuvre de Roméo et de créer ton sujet pour nous faire partager de nouveau tes créations ... dans l'attente
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| | | Get27 Homo Habilis
Nombre de messages : 323 Age : 47 Localisation : Entouré de ... glaçons ! Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 2/12/2007, 23:40 | |
| - Phidias a écrit:
- Get27 a écrit:
- Sujet, taquin et osé, sans pour autant tomber dans l'insolence ...
Maître Phidias ... toujours à l'honneur !
Loin de rivaliser avec la pléiade de gens cités dans ce topic, voici une petite contrib' bacchusienne (le terme dyonisienne, ayant été réservé pour d'autres fins = outrage), une contrib' que je qualifierai de ... High'Coup :
Devant un sein ferme, une lèvre, frémit ... petite contrib', c'est vrai mais je retrouve bien l'esprit léger, grivois et coquin qui te caractérise d'ailleurs à quand la poursuite de l'oeuvre de Roméo et de créer ton sujet pour nous faire partager de nouveau tes créations
... dans l'attente
Tes compliments me vont droit au coeur ... quant à la poursuite des gribouillis du Rom's ... ça viendra | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 3/12/2007, 01:41 | |
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J’allais par des chemins…
J’allais par des chemins perfides, Douloureusement incertain, Vos chères mains furent mes guides.
Si pâle à l’horizon lointain Luisait un faible espoir d’aurore ; Votre regard fut le matin.
Nul bruit, sinon son pas sonore, N’encourageait le voyageur. Votre voix me dit : « Marche encore ! »
Mon cœur craintif, mon sombre cœur Pleurait, seul sur la triste voie ; L’amour, délicieux vainqueur,
Nous a réunis dans la joie.
Paul Verlaine (1844-1896) |
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| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 20/12/2007, 12:44 | |
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Le cœur innombrable
Janân a pris mon cœur, dont il ne reste rien : Les deux tiers de mon cœur et les deux tiers du reste Et les deux tiers du dernier reste. Au serveur leste, Le tiers du tiers. Six parts pour les amants enfin.
Abû Nuwas, Perse (750-815) Traduction Vincent Mansour-Monteil |
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| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 19/1/2008, 15:02 | |
| SONNET
Il n’est rien de si beau comme Caliste est belle : C’est une œuvre où Nature a fait tous ses efforts ; Et notre âge est ingrat qui voit tant de trésors, S’il n’élève à sa gloire une marque éternelle.
La clarté de son teint n’est pas chose mortelle ; Le baume est dans sa bouche, et les roses dehors ; Sa parole et sa voix ressuscitent les morts, Et l’art n’égale point sa douceur naturelle.
La blancheur de sa gorge éblouit les regards ; Amour est en ses yeux, il y trempe ses dards, Et la fait reconnaître un miracle visible.
En ce nombre infini de grâces, et d’appas, Qu’en dis-tu, ma raison ? crois-tu qu’il soit possible D’avoir du jugement, et ne l’adorer pas ?
François de Malherbe (1555-1628) | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 23/1/2008, 02:10 | |
| LA MAIN TOUCHE UNE JUPE
La main touche une jupe, Muguets fanés, je me souviens, Tiède comme un début de peau, Un feu de sang brûle les os.
Les joncs craquent sous le corps souple, Et le miel bout dans l’œillet pourpre, Sur le brasier de myosotis Là-haut où les oiseaux s’étirent.
Carrière de braise rouge, Près d’une eau non doublée de tain, Où toute pudeur expire Au vent venu de si loin.
Sous août bruissant, la fièvre est fraîche, Et la brûlure encore glacée Des lèvres fanées de soif, Et du corps torride de sang.
Voici la baie de tes jambes, Avant cette île foudroyée Où peut-être un peu de neige Attend ma tête sans pensée.
Alain Borne, (1915 – 1962) Terre de l’été (1946) | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 2/2/2008, 14:56 | |
| "Autrefois, îlots isolés de la cité, j’avais connu luxe et orgies, festins festifs de la vie. De gloires et parfums divins, ambroisie et nectar olympiens, je savais suavement m’enivrer. En ces temps anciens, rêves évanouis, sur l’amour de femmes félines et câlines, monde illimité, je régnais. Salomé, Roxane et reines de Saba, elles, nobles et élevées, ondulaient salacement devant moi. D’autres, lubriques et soyeuses, de leur vol léger de charmeuses, se glissaient, brûlants duvets, sous mes draps braisés. Mais, dureté de la durée, seulement entrevoir, jeux hasardeux de mon regard hagard, les voluptueux desseins de leurs seins et, galbes divins, le bas de leurs reins, fendu, ne me suffisait plus. Durant d’élogieux ébats, humides baisers et doux entrelacs, il me fallait, idylles aux dix mille éclats, tremplin qui tressaille d’émoi, éperdument pénétrer plus encore leur chair pour, dans les hautes régions de l’esprit, pouvoir m’inspirer à satiété, impitoyable congrès, des poisons roses de ces secrets de vie. Pour d’envoûtantes étreintes, libertines et coquines, nuits torrides surchauffés aux charmes assurés de mes hôtesses agitées, j’embrassais, feu insurmontable, toutes les indécentes flammes de la volupté. Foudre des éthers, fou ivre des éclairs, le désir brûlait ma destiné."
Phidias | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 9/2/2008, 03:47 | |
| "Autour de ses beaux atours, tour de poitrine et tour de hanche, entre roulis et tangage, turbulence dans son sillage, de nombreux prétendants chahutaient chaudement la très soupirée sirène de Cythère. Sculpture de miel et de chair, ambre du ciel, elle, mélusine et mistelle, semblait hors d’atteinte des barbares beuveries des affreux soudards. Bleu regard plongé dans le lointain doré de l’océan, cheveux aux vents, déesse papesse accoudée au bastingage, frictions et sueurs salaces attisées, à grands fouets d’eau froide, Salomé douchait les feux cendrés de sa peau, flammes de son corps beau, trop beau, et avec lui, feu insurmontable du désir infini, bûcher de mon incandescente destinée, je me consumais."
Phidias | |
| | | Hyperion Homo Pacificus
Nombre de messages : 3432 Age : 46 Date d'inscription : 01/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 9/2/2008, 11:51 | |
| Un poème écrit par un ami : - Citation :
En toi, Mousse noire luisante comme la soie, herbe divine.
En toi, Cœur profond, cœur ouvert, Bouton de nacre dans une coupe de sang clair Coupe divine
En toi, Source d’écume rose aux senteurs marines, Source divine.
Je veux boire. En toi.
En toi, Mousse noire luisante comme la soie, herbe divine.
En toi, Cœur profond Cœur qui s’ouvre, Petite coupe de nacre et de sang clair , Coupe divine
En toi, Source d’écume rose aux senteurs marines, Source divine.
Je veux boire.
En Toi, Mousse noire, Luisante comme la soie, herbe divine,
Coeur profond, Cœur qui s’ouvre, Coupe de nacre et de sang clair.
En toi, Eclat de rose, Cristal dans sa corolle marine. Source divine.
En toi. Y boire. | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 9/2/2008, 12:18 | |
| trés beau... j'adore - Citation :
- Coeur profond,
Cœur qui s’ouvre, Coupe de nacre et de sang clair. | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 2/3/2008, 09:45 | |
| Pierre Louÿs (1870 – 1925) est l’écrivain de l’amour et du plaisir. Sa rencontre précoce avec les parnassiens (notamment JM de Heredia dont il épousa une fille en 1899) détermina sa vocation poétique. Un siècle après Sade, il est l’auteur le plus érotomane de la littérature française, ne cessant d’écrire dans le genre érotique durant trois décennies. S’inspirant de la littérature grecque érotique (il avait traduit notamment des poésies de Méléagre, 1893), son premier texte important est Les Chansons de Bilitis, poèmes en prose sensibles et raffinés et surtout éloge du saphisme, qu’il fait publier confidentiellement en 1895.
Le désir "Elle entra, et passionnément, les yeux fermés à demi, elle unit ses lèvres aux miennes et nos langues se connurent … Jamais il n’y eut dans ma vie un baiser comme celui-là. Elle était debout contre moi, tout en amour et consentante. Un de mes genoux, peu à peu, montait entre ses cuisses chaudes qui cédaient comme pour un amant. Ma main rampante sur sa tunique cherchait à deviner le corps dérobé, qui tour à tour onduleux se pliait, ou cambré se raisissait avec des frémissement de la peau. De ses yeux en délire elle désignait le lit ; mais nous n’avions pas le droit d’aimer avant la cérémonie des noces, et nous nous séparâmes brusquement."
Pierre Louÿs, Les Chansons de Bilitis (1895) | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 13/3/2008, 14:50 | |
| ... suite de l'érotomane lettré Pierre Louÿs
Le sonnet « Les Nymphes », daté du 25 mars 1890, appartient au recueil La Femme, publié en 1938. il est inséré dans un court ensemble intitulé La Vulve, qui constitue un « blason » du sexe féminin, avec les autres poèmes suivants : « Les Poils », « Le Mont de Vénus », « Le Clitoris », « L’Hymen » …
Les nymphes Oui, des lèvres aussi, des lèvres savoureuses Mais d’une chair plus tendre et plus fragile encor Des rêves de chair rose à l’ombre des poils d’or Qui palpitent légers sous les mains amoureuses. Des fleurs aussi, des fleurs molles, des fleurs de nuit, Pétales délicats alourdits de rosée Qui fléchissent, pliés sur la fleur épuisée, Et pleurent le désir, goutte à goutte, sans bruit. Ö lèvres, versez-moi les divines salives La volupté du sang, la chaleur des gencives Et les frémissements enflammés du baiser
Ö fleurs troublantes, fleurs mystiques, fleurs divines, Balancez vers mon cœur sans jamais l’apaiser, L’encens mystérieux des senteurs féminines.
Daté du 25 mars 1890, La Femme. | |
| | | l'aigle Homo Habilis
Nombre de messages : 378 Date d'inscription : 31/08/2007
| Sujet: Borhen al assal: De la littérature érotique arabe 7/4/2008, 08:52 | |
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رواية اباحية جريئة، مكتوبة بأسلوب أنيق وفيها اضاءات مهمّة على التراث الإباحي العربي. هذا التراث الذي يجهله أغلب العرب والمسلمين والذي يراد لنا ان نتجاهل وجوده ونجهل مضمونه...
هي موجودة ايضا علي الأنترنات، ويمكن تحميلها ومطالعتها
هنا
ولإقتنائها:
http://www.neelwafurat.com/itempage.aspx?id=lbb151874-113375&search=books | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 26/4/2008, 08:52 | |
| L’ombre de certains dessins représentant des cuisses de femmes s’obtient à l’aide de traits incurvés, à la façon des cercles de différentes couleurs des bas d’autrefois ; c’est ainsi que j’aimerais que l’on se représentât la partie dénudée des cuisses de Querelle. Ce qui en tait l’indécence c’est de pouvoir être reproduites selon ce procédé de traits incurvés qui en précisent la rondeur volumineuse avec le grain de la peau et le gris un peu sale des poils bouclés. La monstruosité des amours masculines est contenue dans la découverte de cette partie du corps et son encadrement de veste et de pantalons retroussés. Avec ses doigts, habilement, Norbert enduisit de salive sa queue. - c’est comme ça qu’tu m’plais. Querelle ne répondit pas. L’odeur de l’opium posé sur le lit l’écoeurait. Et déjà la verge faisait son œuvre. A sa mémoire se rappela le souvenir de l’Arménien qu’il avait étranglé à Beyrouth, sa douceur, la gentillesse d’orvet ou d’oiseau. Querelle se demanda si lui-même devait essayer de plaire à l’exécuteur par des caresses. N’étant pas sensible au ridicule, il eût accepté d’avoir la douceur du pédé assassiné. « C’est quand même ce zigue qui m’a collé les plus jolis blazes de ma vie. Et qu’a été l’plus doux », pensa-t-il. Mais quels gestes faire de douceur ? Quelles caresses ? Ses muscles de fer ne savaient pas de quel côté fléchir pour obtenir une courbe. Norbert l’écrasa. Il pénétra tranquillement, jusqu’à la base de la verge, jusqu’à ce que son ventre touchât les fesses de Querelle qu’il amenait contre soi de ses deux mains soudain effroyables et puissantes, passées sous le ventre du marin dont la queue, cessant d’être écrasée sur le velours du lit, se redressa, battit la peau du ventre auquel elle était enracinée et les doigts de Norbert indifférent à ce contact. Querelle bandait comme bande un pendu. Doucement, Norbert fit quelques mouvements appropriés. La chaleur de l’intérieur de Querelle le surprenait. Il s’enfonça davantage avec beaucoup de précautions, afin de mieux sentir son bonheur et sa force. Querelle s’étonnait de si peu souffrir. « I’m’fait pas mal. Y a pas à dire, i’sait y tater » Il sentait venir en lui et s’y établir une nouvelle nature, il savait exquisément que se produisait une altération qui faisait de lui un enculé. Jean GENET, Querelle de Brest (1947) | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 3/8/2008, 13:55 | |
| « Pauvre Lélian ». Brouillant les lettres de son nom, Paul Verlaine clarifie ainsi son état : pauvre ! Pauvre d’argent quand l’absinthe eut tout bu. Pauvre individu lorsqu’il frappe sa mère, sa femme enceinte … Pauvre hère lorsque avec Rimbaud il s’enfuit vers le nord, la Belgique, l’Angleterre. Pauvre criminel puisqu’il tire sur Rimbaud qu’il aime. Mais riche en poésie, de la plus tendre qui soit, et qui touche le plus réfractaire à la caresse des mots.
Il bacio Baiser ! rose trémière au jardin des caresses ! Vif accompagnement sur le clavier des dents Des doux refrains qu’Amour chante en les cœurs ardents Avec sa voix d’archange aux langueurs charmeresse !
Sonore et gracieux Baiser, divin Baiser ! Volupté nonpareille, ivresse inénarrable ! Salut ! l’homme, penché sur ta coupe adorable, S’y grise d’un bonheur qu’il ne sait épuiser.
Comme le vin du Rhin et comme la musique, Tu consoles et tu berces, et le chagrin Expire avec la moue en ton pli purpurin … Qu’un plus grand, Goethe ou Will, te dresse un vers classique.
Moi, je ne puis, chétif trouvère de Paris, T’offrir que ce bouquet de strophes enfantines : Sois bénin et, pour prix, sur les lèvres mutines D’Une que je connais, Baiser, descends, et ris.
Paul Verlaine, Poèmes saturniens, 1866. | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 8/8/2008, 02:39 | |
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C’est l’extase langoureuse … C’est l’extase langoureuse, C’est la fatigue amoureuse, C’est tous les frissons des bois Parmi l’étreinte des brises, C’est, vers les ramures grises, Le chœur des petites voix.
O le frêle et frais murmure ! Cela gazouille et susurre, Cela ressemble au cri doux Que l’herbe agitée expire … Tu dirais, sous l’eau qui vire, Le roulis sourd des cailloux.
Cette âme qui se lamente En cette plainte dormante, C’est la nôtre, n’est-ce pas ? La mienne, dis, et la tienne, Dont s’exhale l’humble antienne Par ce tiède soir, tout bas ?
Paul Verlaine, Romance sans paroles, 1874. | |
| | | kaaboura Homulus Kaaborus
Nombre de messages : 646 Date d'inscription : 06/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 8/10/2008, 18:35 | |
| J'ai découvert un ancien livre arabe du célèbre et très respectable Imam Jalal Addine Al Siouti (mrt en 911 de l'hégire, vers le 16ème siècle après J-C) intitulé " نواضر الأيك في معرفة النيك " (Nawadher Al-Ayk fi maarifat An-nayk), parlant de sexualité! Il est à noter que le mot "nayk" (considéré comme gros mot de nos jours) est utilisé sans problème par le célèbre imam qui en propose même une définition: | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: tahayûj 3/2/2009, 00:32 | |
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Maîtresse, embrasse-moi …
Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi, Haleine contre haleine, échauffe-moi la vie, Mille et mille baisers donne-moi,je te prie ; Amour veut tout sans nombre, Amour n’a point de loi.
Baise et rebaise-moi ; belle bouche, pourquoi Te gardes-tu, là-bas, quand tu seras blêmie, A baiser de Pluton ou la femme ou l’amie, N’ayant plus ni couleur, ni rien de semblable à toi ?
En vivant presse-moi de tes lèvres de roses ; Bégayes en me baisant, à tes lèvres demies clore, Mille mots tronçonnés, mourant entre mes bras.
Je mourrai dans les tiens, puis, toi ressuscitée, Je ressusciterai ; allons ainsi là-bas ; Le jour, tant soit-il court, vaut mieux que la nuitée.
(Les Amours, Sonnets pour Hélène, 1578) | |
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| Sujet: Re: tahayûj | |
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| | | | tahayûj | |
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