Krishna's Child Homo Addictus
Nombre de messages : 1540 Age : 60 Date d'inscription : 31/10/2007
| Sujet: Les nouvelles libertes des femmes 2/6/2008, 12:45 | |
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Age du premier rapport, nombre de partenaires, pratiques érotiques... Les Françaises ont fait leur révolution, comme le montre la dernière enquête nationale, menée par l'Inserm et l'Ined. De là à « jouir sans entraves »... Si, quarante ans après Mai 68, Internet a balayé bien des tabous, être une femme libérée, ce n'est pas toujours si facile.
Carrie, Samantha, Charlotte et Miranda sont de retour. Les quatre New-Yorkaises délurées de la série Sex and the City déboulent le 28 mai dans les cinémas du Vieux Continent. Leurs fans se rongent les ongles : le film, suite de leurs tribulations sentimentalo-sexuelles, sera-t-il à la hauteur des 94 épisodes télévisés, de leurs répliques cultes - « Baise-moi mal une fois, honte à toi. Baise-moi mal deux fois, honte à moi » - et de leurs débats mémorables sur les vertus comparées de leurs sex toys (gadgets érotiques) favoris, entre le MagicRabbit de Samantha et le JackRabbit de Charlotte ? Le suspense est insoutenable.
Après la série télévisée Sex and the City, lancée en 1998 par une chaîne américaine, voici le film. Il sort dans les salles françaises le 28 mai. Lancée en juin 1998 par la chaîne américaine HBO, la série a fait un malheur : pour la première fois, des femmes parlaient crûment de leur sexualité. Les Françaises, comme tant d'autres, ont adoré. « Leur parole s'est libérée depuis cinq ans, juge Fabien Baumann, journaliste au mensuel masculin FHM. Je viens de faire un micro-trottoir devant l'Aquaboulevard, à Paris, sur les sex toys : en trois heures, j'ai réalisé dix interviews avec des filles qui ont toutes accepté d'être photographiées. Il y a trois ans, j'avais eu beaucoup plus de difficultés à faire une enquête sur les Françaises et le sexe... »
Internet a balayé bien des pudeurs. Les filles peuvent y déballer leur vie sexuelle sur leur blog, faire leur shopping d'accessoires coquins à la « boutique sexy » de La Redoute ou draguer leur prochain amoureux sur un site de rencontres. 36 % des 18-19 ans et 28 % des 20-24 ans se sont déjà connectées à un tel site, selon la très complète Enquête sur la sexualité en France, publiée au début de cette année par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l'Institut national d'études démographiques (Ined). « Entre 4 et 6 % des femmes de 18 à 34 ans ont déjà eu des rapports avec des partenaires rencontrés sur le Web », précise Michel Bozon, directeur de recherche à l'Ined et coresponsable scientifique de l'étude.
Maïa Mazaurette, 29 ans, sex-blogueuse et coauteure du livre La Revanche du clitoris (la Musardine), est convaincue que « la révolution sexuelle ne fait que commencer. Il manquait l'information : désormais, grâce au Web et aux blogs, les pratiques et les fantasmes les plus divers peuvent se propager ». Sur son blog, Sexactu, dont la devise est : « Parler de sexe sans parler de cul », elle aborde avec humour des sujets aussi variés que le string, les films pornos, la fellation et, bien sûr, les sex toys.
Les sex-blogs comme celui de Maïa et les sites érotiques conçus par des femmes se multiplient. En octobre dernier, Sophie Bramly, 48 ans, ex-responsable Internet chez Universal Music, a ouvert SecondSexe. com, en hommage à Simone de Beauvoir. « Pour apporter des réponses aux questions que les femmes se posent sur leur sexualité, dit-elle. Pour leur offrir, aussi, un lieu de plaisir, à travers des nouvelles, des enregistrements audio de textes libertins et des films "sexplicites" tournés par des femmes. » Celles (et ceux) qui le désirent peuvent aussi faire leurs emplettes de livres, DVD, lingerie sexy ou sex toys. Inutile, désormais, de franchir la porte d'un sex-shop bien glauque ou de passer commande par correspondance pour s'offrir un vibromasseur ou un godemiché : ces accessoires sont en vente sur Internet, en parapharmacie et dans une poignée de boutiques branchées.
De quoi donner des vapeurs à toutes celles qui n'ont pas eu la chance d'avoir 20 ans après 1968... La sexualité des 20-50 ans n'a plus grand-chose à voir avec celle de leurs mères ou de leurs grand-mères, comme le montre, statistiques à l'appui, l'Enquête sur la sexualité en France, réalisée auprès de 12 000 personnes. « Leurs pratiques sexuelles ressemblent de plus en plus à celles des hommes », souligne Nathalie Bajos, directrice de recherche à l'Inserm, qui a coordonné le dossier avec Michel Bozon. Les plus jeunes font l'amour pour la première fois au même âge que les garçons (17 ans et des poussières pour celles âgées de 18 à 19 ans) ; les femmes pratiquent assidûment cunnilingus et fellation ; le nombre de leurs partenaires augmente. « Une célibataire de 30 ans vivant dans une grande ville a déjà eu, aujourd'hui, entre 20 et 30 amants, estime Philippe Brenot, psychiatre et directeur de l'enseignement de sexologie à l'université Paris V. Avant les années 1970, les deux tiers des femmes ne connaissaient qu'un homme dans leur vie. » Celles qui multiplient les expériences l'assument sans complexes. « Chaque histoire m'apprend à mieux me connaître, plaide Clémence, 24 ans. Et personne ne m'a jamais fait de réflexion sur mes nombreux ex ! »
Autre nouveauté : la vie sexuelle des femmes ne s'échoue plus sur le récif de la ménopause. Alors que la moitié des plus de 50 ans vivant en couple menaient une existence monacale en 1970, elles ne sont que 10 % aujourd'hui. « Mes patientes de 50-60 ans revendiquent une sexualité satisfaisante, observe le Dr Gérard Salama, qui publiera, début juin, la suite de ses Confidences d'un gynécologue (Plon). Quitte à aller la chercher ailleurs que dans leur couple, voire à divorcer. »
Pour autant, les femmes de 2008 jouissent-elles « sans entraves », comme leurs aînées le réclamaient avec force sous le soleil du printemps 1968 ? Pas vraiment. Josette Sainte-Marie, 68 ans, ancienne chercheuse en biologie cellulaire et militante du Planning familial depuis trois décennies, est même persuadée du contraire. « Les entraves sont toujours là et d'autres sont apparues, soupire-t-elle. Bien sûr, il est loin, le temps où mes amies se mariaient parce qu'elles étaient enceintes, se faisaient avorter en Suisse ou, clandestinement, en France. Néanmoins, nous recevons encore beaucoup de mineures qui nous demandent un test de grossesse, malgré les campagnes d'information dans les établissements scolaires. Elles sont aussi nombreuses que celles qui viennent faire un test de dépistage du sida... » Résultat : trente-trois ans après l'adoption de la loi Veil légalisant l'avortement, le nombre d'interruptions volontaires de grossesse ne recule pas. Chaque année, quelque 200 000 Françaises se font avorter.
Si la diffusion de la contraception a permis de dissocier sexualité et maternité, ce n'est pas si simple dans la tête des femmes. « Le jour où j'ai appris que je n'aurais pas d'enfant sans recours à la science, j'ai brutalement perdu tout désir pour mon mari, confie Elisabeth, 43 ans. Cela a duré quelques semaines. Comme si l'acte sexuel était devenu inutile... »
La femme n'est décidément pas (encore) un homme comme les autres. Ni un don Juan au féminin. « Dans les périodes où j'étais célibataire, raconte Elisabeth, j'ai eu beaucoup d'amants. Mais ce n'était jamais totalement déconnecté de l'affectif. Il y avait toujours quelque chose de l'ordre du sentiment, même pour une nuit. » Les enquêteurs de l'Inserm et de l'Ined le confirment : pour les femmes, sexe et c?ur font la paire. 74 % d'entre elles continuent à penser qu'il faut s'aimer pour faire l'amour - seul 1 homme sur 2 partage cette opinion. « Les positions féminines évoluent très peu au fil des générations, traduisant la pérennité du modèle qui inscrit prioritairement la sexualité féminine dans le registre du sentiment », remarque Nathalie Bajos (Inserm).
Entre 18 et 24 ans, les garçons sont deux fois plus nombreux que les filles à dissocier sexe et affect. Tous les dimanches soir, sur la Libre Antenne de Fun Radio, le sexologue Alain Héril le vérifie : aux filles les interrogations sur la relation, aux garçons les questions techniques et anatomiques. A croire que le couple et la famille sont inscrits dans le code génétique des jeunes femmes. « L'idée de vivre toute ma vie avec le futur père de mes enfants me séduit », avoue Charlotte, 23 ans, célibataire.Reste que les vieux clichés ont la vie dure. Ainsi, 73 % des femmes sont-elles convaincues que leurs compagnons ont, par nature, plus de besoins sexuels qu'elles. « Dans 99 % des cas, c'est mon mari qui est demandeur, témoigne Véronique, 45 ans. Ce n'est pas compliqué : il suffit que je le touche et il est partant ! » Plus de la moitié des femmes avouent passer à l'acte pour faire plaisir à leur partenaire, même si elles n'en ont pas envie. « Pourtant, la sexologie a démontré que la sexualité s'apprend, notamment, par le biais de l'autoérotisme, explique Philippe Brenot (Paris V). Or les femmes ont encore du mal à accéder facilement au plaisir et au désir parce que, contrairement aux hommes, beaucoup ont une expérience limitée de la masturbation. » Entre 18 et 24 ans, 1 femme sur 2 ne s'est jamais touchée. Elles n'osent pas. C'est sale, c'est mal. «
La moitié des femmes dessinent leur sexe sans clitoris, pointe Alain Héril, qui exerce à Draveil (Essonne). Elles sont victimes d'excision psychique : cette partie de leur corps est encore taboue et elles n'acceptent pas l'idée de s'en servir seules. » Voilà ce qui a poussé Rosemonde Pujol, 91 ans, ex-journaliste économique, à écrire l'an dernier son « manuel de clitologie », Un petit bout de bonheur (Jean-Claude Gawsewitch). Un réjouissant « procès en réhabilitation » qui a rencontré un joli succès : 20 000 exemplaires vendus !
Malgré les cours d'éducation sexuelle dispensés à l'école, nombre de femmes connaissent mal leur corps et leur sexualité. « Dans nos réunions de vente de sex toys à domicile, les questions liées à l'anatomie féminine et à la sexologie fusent, remarque Anne-Charlotte Desruelle, 32 ans, fondatrice de Soft Paris, un site de vente en ligne de "produits coquins". Certaines se demandent si elles sont normales parce qu'elles n'ont pas plusieurs orgasmes lors de chaque rapport ! »
Il faut dire qu'il n'est pas facile de « jouir sans entraves » quand les magazines, même destinés aux plus jeunes, façonnent à longueur de colonnes les canons d'une sexualité épanouie. Une manipulation dont la journaliste Anne Steiger démonte les rouages dans un ouvrage décapant, La Vie sexuelle des magazines. Comment la presse manipule votre libido et celle des ados (Michalon). « Alors que vivre sa sexualité n'a rien d'une évidence puisqu'elle est liée à l'histoire de chacune et à l'alchimie de la rencontre, nous sommes victimes d'un nouveau diktat : celui de la jouissance impérative », s'insurge pour sa part Régine Lemoine-Dhartois, 64 ans, sociologue et coauteure du livre Un âge nommé désir. Féminité et maturité (Albin Michel). Tant pis pour celles qui n'atteignent pas ce nouveau nirvana. « Il y en a marre des espèces de normes que nous imposent les médias ! s'énerve Claire, 38 ans. Ne pas s'éclater sexuellement, aujourd'hui, c'est pire qu'être au chômage ! » A en croire l'Enquête sur la sexualité en France, 85 % des femmes, tous âges confondus, jugent la sexualité importante, voire indispensable à leur équilibre personnel. Sauf que leurs ébats ne ressemblent pas à ceux que décrivent leurs magazines favoris. « Un chiffre résume à lui seul le décalage, indique le gynécologue parisien Sylvain Mimoun : 70 % des femmes pensent que leurs congénères ont des pratiques sexuelles libérées. Pourtant, elles sont aussi nombreuses à affirmer que ce n'est pas leur cas à elles. »
La normalisation n'épargne pas les corps. Les femmes doivent être belles, lisses... Et dotées d'une vulve de rêve, quitte à recourir à la chirurgie esthétique si tel n'est pas le cas (voir l'encadré page 56). « Aux Etats-Unis, certaines se font refaire le sexe, comme naguère la poitrine, note Marie Chevret, psychiatre et sexologue à Lyon. En France, cela commence. Une de mes patientes m'a dit : "Tant que je n'aurai pas les deux lèvres exactement pareilles, je ne pourrai pas faire l'amour correctement." »
En prime, l'époque est à la performance, au boulot comme au lit. Dur pour les jeunes femmes actives, emportées par l'épuisante sarabande métro-boulot-marmot et priées, en plus, de « ré-érotiser [leur] couple » et de « devenir une bombe sexuelle ». « Elles doivent réussir leur vie professionnelle, bien s'occuper de leurs enfants et de leur compagnon, faire du sport et la cuisine, relève Sophie Bramly (secondsexe. com). Pas étonnant que leur libido en pâtisse !
Si les mères ont conquis le droit de dire « oui », leurs ados, elles, se demandent comment dire « non » à des garçons qui ne connaissent de la sexualité que les films pornos à portée de clic sur Internet. « Des jeunes filles nous interrogent pour savoir si elles doivent accepter une fellation ou un rapport anal, constate Josette Sainte-Marie. Nous leur disons que c'est à elles de choisir. Quant aux garçons, ce qui les inquiète est de ne pas avoir un pénis de la taille de celui de l'acteur porno Rocco Siffredi, de ne pas faire hurler leur copine et de ne pas tenir une heure ! » Reste à expliquer aux filles qu'elles seules peuvent dénouer les nouvelles chaînes que forgent injonction de performance et devoir de sexualité. A cette condition seulement, elles pourront, peut-être, jouir sans entraves.
Source : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sexualite/les-nouvelles-libertes-des-femmes_502659.html C'est extraordinaire que le sexe et le plaisir ne soient plus tabous (du moins en France ). Mais cet article me met mal a l'aise. Avant, l'attitude reservee des femmes creait un equilibre avec celle des hommes, qui etaient dans l'action, en reorientant la relation vers plus de romantisme. Si aujourd'hui les femmes rejoignent les hommes dans la recherche d'un plaisir sans entrave, ils seront tous les deux perdants. Personnellement je n'ai jamais connu que des femmes qui me rejoignaient dans un juste milieu de la recherche du plaisir, de l'erotisme dans une relation emotionnellement forte et durable... Bref toujours privilegier la qualite a la quantite Ce n'est pas un choix, je suis simplement comme ca et ne suis tombe amoureux que de personnes qui me rejoignaient la-dessus. Je me sens mal a l'aise autant avec des personnes conservatrices qui ont peur du sexe qu'avec des femmes "liberees" au sens de l'article (pour moi ce n'est pas une libration mais une forme d'alienation, comme la recherche de la richesse, de la gloire etc.)... Je ne peux ressentir du plaisir, me sentir bien, qu'avec une personne qui est speciale pour moi et pour qui je suis quelqu'un de special | |
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