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| Aimé CESAIRE | |
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Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Aimé CESAIRE 12/4/2008, 10:02 | |
| L'actualité de ce grand poète martiniquais (annoncé mourrant), et homme politique français, est un bon prétexte pour re découvrir ses oeuvres et ses engagements, ses combats culturels et politiques. - Citation :
- L'état de santé du poète martiniquais Aimé Césaire est "préoccupant"
samedi 12 avril 2008 06h19
L'état de santé du poète Aimé Césaire est "préoccupant", selon le CHU de Fort-de-France en Martinique. Agé de 94 ans, il est hospitalisé depuis mercredi après-midi. Il s'est notamment battu contre le colonialisme et le racisme. C'est Aimé Césaire qui, dans un poème, a employé pour la première fois le terme de "négritude", qui était en fait la conscience d'être noir.
nquiétude autour de l'état de santé d'Aimé Césaire. Hospitalisé depuis mercredi après-midi à Fort-de-France en Martinique pour des raisons cardiaques, son état de santé s'est aggravé et est désormais qualifié de "préoccupant", selon les termes du CHU.
C'est sur fond de rumeurs alarmistes sur son état de santé que son hospitalisation est intervenue. Une hospitalisation annoncée jeudi soir par son successeur à la mairie de Fort-de-France, Serge Letchimy, indiquant alors que son état de santé "nécessitait un certain nombre d'explorations".
Chantre, avec le Sénégalais Léopold Sédar Senghor et le Guyanais Léon-Gontran Damas du célèbre concept de "négritude" - la conscience d'être noir - Aimé Césaire a consacré sa vie à la poésie et à la politique. Infatigable promoteur de l'automonie, et non de l'indépendance, de la Martinique, Aimé Césaire a été de tous les combats contre le colonialisme et le racisme. Maire honoraire de Fort-de-France, il a administré cette "ville-capitale" de 1945 à 2001. Il a été député de Martinique durant plus d'un demi-siècle. Un de ses poèmes que je préfère : Prophétie Là où l'aventure garde les yeux clairs là où les femmes rayonnent de langage là où la mort est belle dans la main comme un oiseau saison de lait là où le souterrain cueille de sa propre génuflexion un luxe de prunelles plus violent que des chenilles là où la merveille agile fait flèche et feu de tout bois là où la nuit vigoureuse saigne une vitesse de purs végétaux là où les abeilles des étoiles piquent le ciel d'une ruche plus ardente que la nuit là où le bruit de mes talons remplit l'espace et lève à rebours la face du temps là où l'arc-en-ciel de ma parole est chargé d'unir demain à l'espoir et l'infant à la reine, d'avoir injurié mes maîtres mordu les soldats du sultan d'avoir gémi dans le désert d'avoir crié vers mes gardiens d'avoir supplié les chacals et les hyènes pasteurs de caravanes je regarde la fumée se précipite en cheval sauvage sur le devant de la scène ourle un instant la lave de sa fragile queue de paon puis se déchirant la chemise s'ouvre d'un coup la poitrine et je la regarde en îles britanniques en îlots en rochers déchiquetés se fondre peu à peu dans la mer lucide de l'air où baignent prophétiques ma gueule ma révolte mon nom. Aimé Césaire | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Aimé CESAIRE 12/4/2008, 10:22 | |
| Aime Cesaire au bout du petit matin-13/04/2006 Retour sur l’itinéraire de l’un des plus grands poètes du 20ème siècle, dont la vision du Monde et l’énergie créatrice ont marqué à jamais la littérature antillaise et mondiale. Aime Cesaire au bout du petit matin envoyé par hopto
Dernière édition par Phidias le 18/4/2010, 10:04, édité 1 fois | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Aimé CESAIRE 17/4/2008, 18:34 | |
| ... nous nous y attendions, il n'a pas déçu, le poète de 94 ans est mort ce matin. Il aura des funérailles nationales. - Citation :
- Le poète Aimé Césaire est mort
LEMONDE.FR avec AFP | 17.04.08 | 13h01 • Mis à jour le 17.04.08 | 14h16
Le poète martiniquais Aimé Césaire, 94 ans, chantre de la "négritude", est mort, jeudi matin 17 avril, au CHU de Fort-de-France, en Martinique, où il était hospitalisé depuis le 9 avril, a-t-on appris de source gouvernementale. Depuis son hospitalisation, pour des affections "de nature cardiologique", à l'hôpital Pierre Zobda-Quitman de Fort-de-France, des rumeurs alarmistes circulaient sur son état de santé, qualifié de "préoccupant" par ses médecins.
Le cabinet de la ministre de l'intérieur et de l'outre-mer Michèle Alliot-Marie a annoncé que des funérailles nationales lui seraient réservées. La date n'a pas été précisée.
Aimé Césaire fut, avec le Sénégalais Léopold Sédar Senghor et le Guyanais Léon-Gontran Damas, l'un des chantres du courant de la "négritude". L'auteur du Cahier d'un retour au pays natal avait consacré sa vie à la poésie et à la politique. Principale figure des Antilles françaises, il fut depuis les années 1930 de tous les combats contre le colonialisme et le racisme.
"MESSAGE DE PAIX, DE TOLÉRANCE ET D'OUVERTURE"
Les Martiniquais attendaient ces derniers jours avec sérénité et dans la discrétion l'évolution de l'état de santé d'Aimé Césaire, notamment à Fort-de-France, la ville dont il fut le maire pendant cinquante-six ans, de 1945 à 2001. Le président Nicolas Sarkozy avait salué le 26 juin 2007 en Aimé Césaire le poète et "homme d'action", "porteur d'un message de paix, de tolérance et d'ouverture", à l'occasion du 94e anniversaire de l'écrivain, dans une lettre rendue publique par l'Elysée.
Après avoir refusé de rencontrer M. Sarkozy lors d'un voyage prévu, puis annulé, aux Antilles en 2005, le poète martiniquais avait finalement reçu en mars 2006 celui qui était alors ministre de l'intérieur. Poète et homme engagé, il restera de lui une voix forte tout au long du XXe contre le racisme et le colonialisme. | |
| | | Max Maitre du Monde
Nombre de messages : 6294 Age : 104 Date d'inscription : 30/06/2007
| Sujet: Re: Aimé CESAIRE 18/4/2008, 00:46 | |
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| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Aimé CESAIRE 19/4/2008, 23:11 | |
| Un excelent article qui nous raconte Aimé CESAIRE : - Spoiler:
Aimé Césaire, le grand poète de la "négritude" LE MONDE | 18.04.08 | 09h27 • Mis à jour le 18.04.08 | 09h27
Fou de sa langue, de Rimbaud, de Breton, enfant caraïbe de Shakespeare et Brecht, né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe (Martinique), député de la Martinique de 1945 à 1993, proche de De Gaulle et de Mitterrand, maire de Fort-de-France de 1945 à 2001, conseiller général à deux reprises (1945-1949; 1955-1970), Aimé Césaire, hospitalisé mercredi 8 avril 2008, est mort le 17 avril à Fort-de-France. Il était âgé de 94 ans.
Ses écrits26 juin 1913 Naissance à Basse-Pointe (Martinique; il est le quatrième d'une famille de sept enfants
1939 Cahier d'un retour au pays natal 1946 Les Armes miraculeuses 1947 Soleil cou coupé 1950 Corps perdu. Discours sur la négritude 1960 Ferrements 1994 Moi, laminaire 17 avril 2008 Mort à Fort-de-France (Martinique)
Le 23 mars 1964, face à De Gaulle en visite en Martinique : "On ne pourra pas éluder davantage un problème qui obsède notre jeunesse, le problème de la refonte de nos institutions pour qu'elles soient plus respectueuses de notre particularisme, plus souples et plus démocratiques." Il aura ainsi admonesté tous les présidents de la République d'une voix nette, timbrée, en porte-parole de son peuple et de son devenir. C'est cette parole, politique et poétique, qui impressionne le plus dans un corps sûr et si timide.
Un poète s'écoute à ses titres : Cahier d'un retour au pays natal (1939), Les Armes miraculeuses (1948), Soleil cou coupé (1948), Corps perdu (1949), Ferrements (1960), Noria (1976), Cadastre (1981). Sans compter des essais historiques et des discours violents : Esclavage et colonisation (1958), Discours sur le colonialisme (1962), Toussaint Louverture, La Révolution française et le problème colonial (1962).
Il ne fera plus désormais son tour quotidien de l'île avec chauffeur, "je ne m'en lasse pas, la faune, la flore, le peuple martiniquais, la cabane martiniquaise, les pauvres gens", tout ce qu'il aimait par cœur.
Son grand-père fut le premier enseignant nègre, on reviendra sur ce mot, de l'île. Sa grand-mère Eugénie, "Maman Ninie", rare femme lettrée pour l'époque. Le père est contrôleur des contributions, la mère, couturière.
Boursier, il est admis au lycée Victor-Schœlcher de Fort-de-France : "J'étais si curieux de connaître la France, de connaître Paris. Nous aimions ce que nous lisions, le journal du matin, le journal du soir, les livres qui venaient de paraître, le latin, le grec : tiens, dans un texte on trouve tel mot, hop je le reconnais en créole."
En septembre 1931, il prend le bateau pour la France. En 1931, la France n'a qu'une idée approximative des Nègres.
"PAS ANTIFRANÇAIS, D'ABORD MARTINIQUAIS"
Césaire entre en hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand. Huit jours de bateau. Le premier camarade qu'il rencontre dans les couloirs est un Nègre comme lui. Il s'appelle Léopold Senghor. Ils intégreront ensemble l'Ecole normale supérieure avec Georges Pompidou. Ensemble, sans Pompidou toutefois, ils fréquentent les surréalistes et fondent l'idée de "négritude" : "Mais c'est normal. Il était nègre, moi aussi, nous comparions nos expériences. C'est un Africain, je suis un Martiniquais, nous avions des points de rencontre, mais nous avions aussi des interrogations. (…) On s'enseignait l'un l'autre. La réponse était africaine."
Lors de l'élection présidentielle de 2007, Césaire reçoit Laurent Fabius, soutient la candidature de Ségolène Royal et bondit contre la "loi de la honte", l'amendement voulu par la droite qui prétend marquer les aspects positifs de la colonisation (décembre 2005) : "Cela me ramenait cinquante ans en arrière. Qu'est-ce que ça venait foutre ? Il est clair qu'en aucune manière je ne pouvais approuver ce point scandaleux." Avait-il changé ? Pas d'un poil.
En septembre 1934, avec Léon Gontran Damas, élégant danseur de jazz, ce qu'il n'est certainement pas, lui, si fragile, avec une bande d'étudiants antillo-guyanais, ils fondent le journal L'Etudiant noir. Gigantesque travail de mémoire culturel (le politique suivra) contre l'idéologie coloniale et raciale : "Ce qui m'intéressait, c'était l'identité nègre. Toi le Sénégalais, toi le Guyanais, qu'est-ce que nous avons en commun ? Pas la question de la langue, mais la question nègre. (…) Je n'ai jamais voulu faire du français une doctrine. Il y avait surtout des anglophones et des Américains, avec une littérature nègre, Langston Hughes, Richard Wright, and so on, c'était pour nous, Nègres et francophones, une révélation. Les premiers qui ont posé les bases, pour nous, c'étaient les Nègres américains."
Agrégé de lettres, il rentre avec sa compagne, Suzanne Roussi, enseigner au lycée Schœlcher. René Ménil, Georges Gratiant, le couple et d'autres énergumènes fondent la revue Tropiques (1941). Contre le régime de Vichy, les Etats-Unis décident du blocus de la Martinique. André Breton passe par là (Martinique, charmeuse de serpents). Il publie Césaire dans la revue Fontaine, dirigée par Max-Pol Fouchet. Au passage, il consacre Césaire en "Nègre fondamental".
En 1945, Césaire est appelé par les élus communistes de l'île à la mairie de Fort-de-France : "Sans le vouloir. On a fait de moi un porte-parole. Au sortir de la guerre, je suis un jeune homme de gauche, communisant, mais je n'y connais rien. Des copains de classe font une liste assez large pour avoir des chances. Je n'y crois pas une seconde. Je signe pour leur faire plaisir et la liste fait un triomphe !"
Voirie, caniveaux, ordures, merde, masures, il fonce : "Quelle prétention ! hein ? Quelle emphase ! – L'argent, nous le trouverons ! Voilà comment est née ma carrière. Je ne suis pas antifrançais : je suis d'abord martiniquais."
Après l'effondrement économique de la Martinique, Césaire demande pour son pays un statut de département. Vieille revendication, au demeurant, peu entendue des exigences gauchistes d'indépendantisme. Il crée la revue Présence africaine avec Alioune Diop. Sartre préface l'Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache.
Son action pour la ville, le logement social, l'urbanisme, la politique culturelle de l'île (Service municipal d'action culturelle et Centre martiniquais d'action culturelle, à la rivalité très productive) reste aussi soutenue que contestée. Son autoritarisme et son népotisme, très discutés.
CRI NOIR DE LA RAISON
L'action politique de Césaire n'a de sens qu'au regard de l'œuvre. En France, Aimé Césaire reste aussi méconnu que ses Antilles natales. Le Nègre inconsolé, ouvrage de Roger Toumson et Simonne Henry-Valmore (Syros, 1993), peut encore servir d'introduction : "On ne naît pas Noir, on le devient." Et encore plus récemment : "Nègre je suis, Nègre je resterai" (entretiens avec Françoise Vergès, Albin Michel, 2005).
Et si le Discours sur le colonialisme, (1950) nous mettait encore aujourd'hui sur la voie : "Pousser d'une telle raideur le grand cri nègre, que les assises du monde en seront ébranlées." Il est un poète de langue française, son Orphée noir, la parole "belle comme l'oxygène naissant", sur qui Sartre, Leiris et Breton se sont entendus : Aimé Césaire. Césaire, cri noir de la raison.
La Martinique, soleil, cocotiers, sable fin, robes madras, anneaux créoles ? Soleil, oui, là-haut, vertical, sans absence – mais aussi "une petite maison qui sent très mauvais dans une rue étroite, une maison minuscule qui abrite en ses entrailles de bois pourri des dizaines de rats et la turbulence de mes frères et sœurs."
L'Antillais lui paraît un Africain déporté, pire qu'un Nègre parce que privé de langue, sans religion ni histoire propre, somnolent et soumis dans une île "désespérément obturée à ses bouts". Dans l'ignorance parfaite de la "métropole". La France.
Le virage, c'est sa descente aux enfers personnelle, aux bords de la raison, qui aboutit à l'un des textes de la poésie du siècle face aux Antilles, "cul-de-sac innommable de la faim, de la misère et de l'oppression". Ce cri qu'il est seul à pousser, contre l'imitation, l'expérimental, ou le négrisme. Contre le silence d'être nègre. Ce qu'il dira plus tard de Frantz Fanon (Les Damnés de la terre, 1961) : "Peut-être fallait-il être antillais, c'est-à-dire si dénué, si dépersonnalisé, pour partir avec une telle fougue à la conquête de soi et de la plénitude."
Sa parole éclatée en "une fleur énorme et noire" (Sartre) prend le sens, il le dit, d'une parole pour les idiots et les bêtes. Non qu'elle s'adresse d'abord à eux, mais parce qu'elle parle à leur place, "ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir".
Entendez-vous le silence qui a accompagné les longues dernières années du lion malicieux des Antilles ? Ce n'est pas faute d'avoir, dans le même temps pour faire écran, répété qu'il n'y avait plus de poète, plus d'intellectuel engagé, plus d'homme qui s'avance…
Car il s'en trouvait un, on a fait semblant de l'ignorer, c'est ce qui arrive lorsqu'un silence crie fort, on ne va pas manquer, maintenant qu'il n'y a plus rien à craindre, de "redécouvrir" celui que l'on couvrait d'indifférence, ou de déboulonner la statue qu'il n'eut pas : c'est tout un. Et très compréhensible. De toute façon, Aimé Césaire avait pris les devants : "Accommodez-vous de moi. Je ne m'accommode pas de vous.
Redécouvrir l'oeuvre et l'engagement de cet homme est nécessaire pour la France et les pays de ses ex colonies, donc la Tunisie, pour mieux comprendre ces relations particulières, ces sourdes crises et dettes sociales qui nous unissent par l'Histoire et le Présent, ces racines emmêlées et ces feuillages touffus, mais aussi ces horizons à construire ensemble, dans le respect et l'épanouissement de chacun. Aimé est mort. Vive Aimé | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Aimé CESAIRE 26/4/2009, 18:03 | |
| Un an après la mort du poète, le 17 avril 2008, l'anthologie "Cent poèmes d'Aimé Césaire" célèbre son univers © ROUDEIX SANDRINE/GAMMA/Eyedea Pr Il y a un an, le 17 avril 2008, le poète Aimé Césaire nous quittait. L'anthologie "Cent poèmes d'Aimé Césaire" nous entraîne à la découverte de son univers. - Citation :
HOMMAGE - Cent poèmes pour aimer lire Césaire Par Valérie Marin La Meslée
Bien sûr, on trouve la poésie de Césaire au format de poche, mais avec l'anthologie thématique proposée par le grand ami de Césaire, l'écrivain guadeloupéen Daniel Maximin, s'ouvre une véritable invitation au voyage, en mots et en images, dans l'imaginaire du poète, député de Martinique, disparu le 17 avril 2008. Il met à l'honneur le premier grand poème de Césaire paru dans la revue Volontés en 1939, Cahier d'un retour au pays natal, mais nous oriente surtout dans cet archipel à découvrir : sur la jeunesse du poète partagée entre l'île natale et la France des études, puis ce que le poète nomme ensuite les "armes miraculeuses", celles de l'écriture.. Au chapitre "Histoire", voici des vers comme de puissantes stèles aux grandes figures de l'histoire africaine et caribéenne, tels Louis Delgrès, libérateur de Guadeloupe, Patrice Lumumba au Congo... et, bien sûr, le roi Christophe en Haïti, figures qui inspireront aussi son théâtre. D'autres présences, intenses, surgissent de ces pages, Éluard, Damas, le peintre Wilfredo Lam ou encore Saint-John Perse... Le livre est aussi une promenade dans ces paysages insulaires et volcaniques, où la flore explose. L'album qui forme une sorte de parcours biographique, s'arrête dans cette Afrique que Senghor lui fera découvrir comme mère. Et au chapitre sobrement intitulé "Elles", on ne manquera pas de s'attarder sur l'image de Suzanne Césaire, son épouse, mère de ses enfants et compagne des premiers combats de plume : au retour de leurs études à Paris, ils entrent tous deux en résistance en créant la revue Tropiques. Suzanne Césaire y écrit des articles que Daniel Maximin donnera à lire dans un petit volume à paraître le 7 mai : Le Grand Camouflage (Seuil). Cent poèmes d'Aimé Césaire, éditions Omnibus, 31 euros.
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| Sujet: Re: Aimé CESAIRE | |
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