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| LA PEINE DE MORT EN ECHEC EN TUNISIE (pays plus que jamais civilisé) | |
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SpongeBoooB Australopithecus
Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 10/06/2014
| Sujet: LA PEINE DE MORT EN ECHEC EN TUNISIE (pays plus que jamais civilisé) 30/7/2017, 10:52 | |
| Leaders ouvre le dossier de la peine de mort: faut-il l'abolir? Châtiment d’un autre temps, négation absolue des droits humains ou application stricte du droit divin : la peine de mort suscite en Tunisie un vrai débat au moment où s’écrit la nouvelle constitution. Si des crimes commis récemment ont attisé les émotions, plaidant en faveur de son application dans des cas extrêmes, quitte à ne pas procéder aux exécutions, une demande de plus en plus forte s’exprime pour son abolition. Même si, par esprit de compromis, certains politiques optent pour le maintien du statu quo actuel : condamnation, mais sans exécution.Suspendue depuis plus de vingt ans, aucune pendaison n’a été effectuée, la dernière remonte au 9 octobre 1991. Auparavant, la Tunisie a connu, depuis son indépendance, 135 exécutions dont 129 sous Bourguiba et 6 sous Ben Ali. Il s’agissait en majorité, sous Bourguiba, de condamnés dans des affaires de complot contre la sûreté de l’Etat. Au lendemain de la révolution, le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, abolitionniste, a accordé le 14 janvier 2012 sa grâce à 122 condamnés à mort, après appel et cassation, commuant leur peine en réclusion perpétuelle. Cependant, 11 personnes ont été condamnées à la peine capitale, mais elles n’ont pas encore épuisé tous les recours et attendent la décision finale. Amnesty International estime que «les chiffres 2012 confirment la tendance générale à l’abolition dans le monde, puisque seul un pays sur 10 a procédé à des exécutions durant l’année» et que «le recours à la sentence capitale demeure l’apanage d’un petit groupe de pays isolés, et la marche vers l’abolition est en route dans toutes les régions du monde. Seuls 21 États dans le monde ont procédé à des exécutions en 2012, chiffre inchangé par rapport à 2011, mais en net déclin par rapport à 2003». La situation en Tunisie fera l’objet d’un rapport qui sera présenté lors du 5e Congrès mondial contre la peine de mort devant se tenir à Madrid du 12 au 15 juin 2013, avec la participation de plus de 1 500 personnes (membres de la société civile internationale, politiques, juristes). L’élaboration a été confiée par le principal organisateur de cette manifestation, l’association Ensemble contre la peine de mort (ECPM), à une équipe conduite par Samy Ghorbal et fera l’objet d’un livre qui sera publié fin mai à Tunis. Comment se présente l’état des lieux de la peine capitale en Tunisie? Quelles sont les positions des différents acteurs politiques et composantes de la société civile? Dans quelles conditions vivent les condamnés à mort dans l’attente de l’exécution? Autant de questions traitées dans ce dossier exclusif avec : • une interview de Samy Ghorbal qui a accédé aux couloirs de la mort dans les prisons tunisiennes et passé trois semaines en immersion avec une trentaine de condamnés à mort, • le portrait d’Am Hassen, le dernier bourreau, • le récit d’une exécution, celle du tueur en série de Nabeul, Naceur Damergi, • un sondage d’opinion exclusif • et différentes positions exprimées ainsi que les derniers indicateurs recueillis. Un débat à enrichir. Aucune exécution depuis 1991, 120 condamnés à mort graciés Ils étaient entre 130 et 140 quand la Révolution a éclaté. Les plus anciens étaient détenus depuis la fin des années 1980. La peine capitale est matériellement suspendue en Tunisie depuis le 9 octobre 1991, date des dernières exécutions, ordonnées par Zine El Abidine Ben Ali. Mais les tribunaux ont continué à infliger des condamnations à mort. On a même assisté à une véritable inflation au cours des dernières années du régime, avec 22 condamnations en 2010. Puis, plus aucune en 2011. Quelques condamnés à mort se sont évadés de Kasserine, Sfax, Monastir et Messaadine, le 14 et le 15 janvier 2011. Ils ont été repris, pour la plupart. En février 2011, le ministère de la Justice a autorisé les visites, alors que jusque- là, les condamnés à mort étaient détenus au secret. Certains n’avaient plus aucune nouvelle de leurs familles depuis deux décennies. Le 14 janvier 2012, le président Moncef Marzouki a gracié les 122 condamnés à mort dont la condamnation était définitive, c’est-à-dire ceux qui avaient épuisé toutes les voies de recours (appel et cassation). Leur peine a été commuée en peine de réclusion à perpétuité. Ils n’en ont donc pas terminé avec la prison. Seuls les plus anciens, ceux qui ont passé 20 ans ou plus en captivité, ont un espoir tangible de libération. Au moins cinq d’entre eux ont été libérés le 14 janvier 2013. Aujourd’hui, la situation est la suivante : il y a environ 11 néo-condamnés à mort, c’est-à-dire des personnes qui ont été condamnées après janvier 2012, ou celles dont la peine est devenue définitive entre-temps. Ils sont répartis entre quatre prisons principales: la Mornaguia, la prison des femmes de la Manouba, celle de Sfax et celle du Sers. Lire aussi: Trois semaines en prison avec les condamnés à mort: Le témoignage choc de Samy Ghorbal | |
| | | tatoum Homo Habilis
Nombre de messages : 988 Date d'inscription : 11/09/2007
| Sujet: Re: LA PEINE DE MORT EN ECHEC EN TUNISIE (pays plus que jamais civilisé) 30/7/2017, 10:55 | |
| je ne me suis jamais senti aussi fier d'etre tunisien, mais aussi maghrebin que le fait que la tunisie mais aussi algérie et maroc je ne pratiquent plus le chatiment de la peine de mort ni de torture, vivement son abolisiton definitive ce jour la ca serait la victoire totale sur la barbarie, mais pour ca il nous faut des hommes qui ont des roupettes comme bourguiba et ben ali ! | |
| | | tatoum Homo Habilis
Nombre de messages : 988 Date d'inscription : 11/09/2007
| Sujet: Re: LA PEINE DE MORT EN ECHEC EN TUNISIE (pays plus que jamais civilisé) 18/8/2018, 10:35 | |
| EWS - 17.05.2013 Comment a été pendu le tueur en série de Nabeul «Lorsque nous avons ouvert la porte de sa cellule et nous nous sommes mis à trois sur lui pour lui mettre les mains derrière le dos et lui passer les menottes, Naceur Damergi, le tueur en série de Nabeul, était pris de surprise. Mais, rapidement, il a réalisé ce qui devait lui arriver, se souvient Am Hassen. En le soulevant, il avait les jambes qui flottaient et s’est mis à répéter sans cesse: Que Dieu me pardonne. Nous l’amenons au bureau du juge. Celui-ci était assis derrière son bureau accompagné de deux autres magistrats et d’un officier municipal d’Etat civil. Un imam et un médecin se tenaient prêts, tout comme le directeur de la prison, le directeur général des services pénitentiaires et une équipe dépêchée de l’hôpital pour recueillir la dépouille».
Le magistrat commence par demander au condamné à mort de décliner son identité puis lui rappelle la sentence prononcée à son encontre, suite à ses 13 assassinats reconnus, avant de lui demander ses dernières volontés. Et là, nous assistons à une scène hilarante. Damergi dira : «Je demande au Bon Dieu de me pardonner». Ce à quoi le magistrat répond, sur un ton pince-sans-rire: «Vous allez à sa rencontre, arrangez-vous directement avec Lui !». Abasourdi par la réplique, le condamné à mort me regarde et me dit : «Voulez-vous que je lui manque de respect?» (HAYYA ENTAYYAHLOU 9ADROU)Puis se reprend. Il demande à boire. D’une seule gorgée, il vide toute une grande carafe d’eau, puis se met à fumer une dernière cigarette.
Exécution! Avec mes deux autres collègues, je le conduis vers l’échafaudage, lui met un bandeau sur les yeux et une cagoule sur la tête, avant de lui passer la corde autour du cou. Il est 3h15 du matin. Un grand silence enveloppe la cour de la prison. L’émotion est vive. De loin, j’entends les rugissements des lions en cage au zoo du Belvédère. Le signal est donné. J’actionne. La trappe s’ouvre.
«D’habitude, il faut compter 4 à 5 minutes pour que le pendu rende l’âme. Le médecin lui tâte le pouls. Dix minutes passent, le cœur bat encore. Le médecin me regarde comme pour demander s’il va falloir recommencer. A la treizième minute, il passe à trépas. Comme si le Bon Dieu lui a déjà fait subir, minute par minute, chacun de ses treize abominables crimes.
Je monte sur une échelle spéciale pour desserrer et retirer la corde qui lui était mise autour du cou, récupérer le cadavre sur mes épaules et le descendre. Je le mets sur un brancard et l’équipe de l’hôpital l’emmènera alors à la morgue. On me rapportera que lorsqu’il devait être inhumé au carré des étrangers (Jabbanet el Ghorba) au cimetière du Jellaz, il a tellement plu ce jour-là que la tombe creusée pour lui était inondée. Certains y ont vu signe du destin. Le Bon Dieu refusait de l’accueillir déjà sous terre. y ont vu certains.
La voiture de service me ramène chez moi. Je fais mes ablutions et mes prières du matin et m’endort. Vers 8h30, on frappe à la porte, ce qui est inhabituel à cette heure-ci. C’est une voisine qui vient nous annoncer, comme pour nous rassurer, la pendaison du tueur en série de Nabeul. Elle venait de l’apprendre à la radio, car un communiqué était toujours publié après chaque exécution. Elle savait que je travaillais aux services pénitentiaires, mais ignorait tout de ma fonction exacte. Comme tous les miens».
Source : Leaders | |
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| Sujet: Re: LA PEINE DE MORT EN ECHEC EN TUNISIE (pays plus que jamais civilisé) | |
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