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Sujet: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 10/4/2012, 02:05
Sur la grande artère de Tunis, l'avenue Habib-Bourguiba, la manifestation n'avait pas duré plus d'une demi-heure avant que les premiers tirs nourris de lacrymogènes ne se fassent entendre. Les forces de l'ordre ont blessé au moins quinze personnes, lundi 9 avril, en dispersant une manifestation interdite, a-t-on appris de source hospitalière. Le ministère de l'intérieur a dénombré huit policiers blessés. Il dénonçait une "manifestation illégale" et "des violations délibérées et préméditées de la loi". Le président Moncef Marzouki a évoqué "un degré de violence inacceptable" en mettant en cause les manifestants comme les forces de l'ordre.
Les protestataires entendaient commémorer la journée des martyrs, en souvenir de la répression sanglante par les troupes françaises d'une manifestation à Tunis le 9 avril 1938. Ils dénonçaient l'interdiction de tout rassemblement sur l'avenue Habib-Bourguiba, lieu de toutes les luttes sociales à Tunis. L'artère est interdite aux protestataires depuis le 28 mars, à la suite d'incidents lors d'un défilé d'islamistes qui s'en étaient pris à des artistes. Les quinze blessés soignés à l'hôpital Charles-Nicolle, l'un des plus importants de la capitale, sont rentrées chez eux avant la nuit, a précisé un responsable des urgences.
"Les gens que la révolution a amenés au pouvoir sont aujourd'hui ceux qui nous empêchent de manifester", a affirmé l'ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, Mokhtar Trifi. En face, le ministère de l'intérieur professait sa fermeté : "On ne va pas laisser s'installer le chaos", déclarait le porte-parole du ministère, Khaled Tarrouche, sur la radio nationale.
"C'EST NOUS QUI AVONS LIBÉRÉ LA TUNISIE"
Les manifestants avaient investi l'avenue dès 8 heures du matin aux cris de "Dégage ! Dégage !" le slogan de la révolution, et "On n'a pas peur, la rue est au peuple !"Après avoir été chassés,ils ont rejoint un autre rassemblement sur l'avenue Mohamed V. Là encore, les policiers ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les gens. Dans les ruelles alentour, des policiers armés de matraques ont chargé des petits groupes de manifestants. D'autres policiers en civil chargeaient à mobylette.
Le 7 avril, des policiers tentent d'empêcher des chômeurs tunisiens d'accéder à l'avenue Habib-Bourguiba, pour manifester contre le gouvernement. | AFP/FETHI BELAID
"On est en train de dresser une liste des personnes qui ont été tabassées", a dit l'avocate et militante des droits de l'homme Radia Nasraoui, qui a participé aux manifestations et s'est déclarée "choquée par la sauvagerie" des policiers. La correspondante de l'hebdomadaire Le Point, Julie Schneider, a été prise à partie et frappée par des policiers, et son appareil photo fracassé sur le trottoir. Plusieurs personnes ont été interpellées sans ménagement et emmenées dans des fourgons policiers.
"On est venu aujourd'hui pour nos libertés, pour dénoncer la répression que nous infligent au quotidien les milices d'Ennahda [le parti islamiste tunisien]", dénonçait Raed Korbi, un jeune médecin. "Nous voulons dire au monde que nous n'acceptons pas le projet obscurantiste d'Ennahda." Le parti islamiste modéré Ennahda, qui a remporté les premières élections législatives de l'ère post-Ben Ali, subit les pressions de la part de formations laïques et des syndicats pour ne pas accorder trop de place à la religion dans la vie publique, mais aussi des salafistes qui prônent, à l'inverse, un retour à l'islam des origines.
Samedi, une manifestation de jeunes diplômés chômeurs qui tentaient de gagner l'avenue Habib-Bourguiba a aussi été violemment dispersée et plusieurs personnes ont été blessées. La chef du Parti démocrate progressiste, Maya Jribi, dans l'opposition, avait dénoncé l'interdiction de manifester et appelé à participer au rassemblement de lundi.
le monde avec A.F.P
Dernière édition par tatoum le 11/4/2012, 14:42, édité 2 fois
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 10/4/2012, 10:15
Les journaux TV tunisiens, que je ne regarde jamais sauf, hier soir, ont été vraiment très honnêtes, ils ont bien montré que les flics avaient été violents face à des citoyens très pacifiques venus en famille, et de tous âges. Par contre le "Président"PROVISOIRE Marzouki a été en dessous de tout, idem pour le caniche Ben Jaffar, et le Ministre de l'intérieur qui était très mal informé sur les événements et les brutalités. Cependant , quand j'en ai parlé avec des personnes ( à revenus très faibles) ils m'ont répondu que c'était normal que les flics frappent, qu'il y avait une interdiction à l'avenue Habib Bourguiba, à laquelle j'ai rétorqué que ce que j'ai répondu qu'il était aussi normal qu'on aille manifester pour les martyrs que c'est notre droit et qu'en plus, les flics avaient frappé dans les rues perpendiculaires à HB à savoir, rue de Marseille, Mohamed V etc...
Hier je me suis rendue à l'avenue Mohamed V alors que je comptais aller à l'avenue de la Liberté, mais comme j'ai vu devant moi une dizaine de fourgons Peugeot Berlingo de la POlice, j'ai préféré prendre Lafayette et placer la voiture du côté de la Banque Africaine de Développement..puis à l'avenue j'ai retrouvé des amis qui m'ont dit que tout devant, les policiers lançaient des lacrymo et qu'il fallait courir..un ami qui était derrière moi ,m'a dit que les militaires protégeant les anciens locaux du RCD lançaient aussi des lacrymo et que j'y avais échappé de très peu...
Dernière édition par Kahéna le 10/4/2012, 10:56, édité 2 fois
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 10/4/2012, 10:17
Un lundi noir POSTÉ PAR NADIACHAABANE ⋅ 9 AVRIL 2012 ⋅ LAISSER UN COMMENTAIRE
Citation :
J’étais avenue de la liberté à 10H45 vers place de république, une vingtaine de policiers étaient présents repoussant les jeunes et les moins jeunes qui voulaient remonter l’avenue et se diriger vers le centre de Tunis ; avec eux une dizaine de jeunes sans uniformes et portant des gourdins molester ceux qui insistaient et voulaient avancer.
La police demande à tout le monde de prendre par la rue de Ghana pour aller vers l’avenue Med V, on était une centaine à traverser la rue et à nous diriger vers l’av Med V, des femmes, des hommes, des jeunes et des moins jeunes et même des enfants. Une ambiance bon-enfant régnait et tous avaient un drapeau et avançaient fièrement. Tout le long du trajet, on a croisé plusieurs groupes venants des rues adjacentes et à qui on a demandé de changer de direction.
Arrivé-es avenue Mohamed V, des centaines de policiers étaient présents, ils ont empêché le cortège d’avancer dans l’avenue. Avec Samir Taib, on a essayé de négocier avec la police la possibilité d’aller jusqu’au bout de l’avenue et de nous arrêter au croisement de l’avenue Habib Bourguiba. Nous nous sommes heurtés à un refus catégorique de la part de la police. Leur réponse a été de dire : « vous vous arrêtez à hauteur des locaux du l’ex RCD». Aucune volonté d’apaisement et de conciliation, ils répétaient comme des automates une même phrase « hathi el awamir ».
A hauteur du local de l’ex-RCD, ils ont commencé à charger. Un premier jet de bombe lacrymogène, lancé à hauteur des poitrines et à moins de 5mètres de distance et sans aucune sommation. Des policiers et des civils munis de matraques se sont jetés sur la foule et ont commencé à passer à tabac systématiquement tous ceux et toutes celles qui croisaient leurs matraques. Une violence démesurée et d’une férocité inouïe accompagné de vulgarité, de mots orduriers qui visaient surtout les femmes. Les coups ciblaient la tête, le bas du ventre et les jambes… toutes et tous étaient visé-es jeunes et moins jeunes, hommes et femmes. J’étais comme tout le monde dans l’incapacité de voir quoique ce soit, aveuglée par les gaz et essayant de retrouver ma respiration. La gorge prise comme les autres et suffoquant. A côté de moi, une petite fille d’une dizaine d’année hurlait de panique, j’ai essayé de la calmer. Une demi-heure de panique et d’affolement devant tant de violence et le cortège s’est réorganisé, une deuxième salve de bombes lacrymogènes et des marcheurs toujours pacifiques et continuant à chanter et à scander des slogans pacifiques. Sur les bas côté de l’avenue, j’ai vu une fourgonnette de police s’arrêter et des civils sont descendus, venant en renfort, ce qui m’a surprise c’est de voir une première pierre jetée, elle ne venait pas des marcheurs mais de ces civils. Une deuxième phase de panique, des gens qui suffoquaient, couraient dans tous les sens, des enfants en sanglots séparés de leurs parents dans le mouvement de foule, des gens qui vomissaient et surtout des visages effrayés par tant de violence et les premiers blessés (des femmes, des jeunes,…). Les policiers se sont mis à courser les gens dans les rues adjacentes.
J’ai reçu plusieurs coups de fil me parlant de violences semblables sur l’avenue HB.
Je me suis ressaisie et j’ai marché toute seule vers l’avenue Habib Bourguiba pour voir de mes propres yeux, j’ai croisé un autre élu qui a pris la même décision et arriver devant le ministère de l’intérieur au milieu de l’avenue il y avait une cinquantaine de personnes en civil qui ont commencé à nous insulter et à nous traiter de racaille du RCD. Une centaine de policiers était présents et pourtant ils les laissaient dire et ne sont pas intervenus. Les regroupements étaient interdits sur l’avenue et pourtant ils étaient là en toute impunité. J’ai préféré faire demi-tour, n’ayant pas envie de m’exposer à des insanités et à des vulgarités pareilles.
J’ai vu parmi les policiers, des groupes entiers en civil mais portant un gilet blanc avec écrit dessus police. Alors que les civils sur l’av Med V n’avaient aucun signe identifiant (pas de brassard, ni gilet, ni même un badge).
Un agent de sécurité s’est avancé vers moi et m’adit que des bus de touristes ont été visés dans la matinée par des groupes. Cela faisait 2 heures que j’étais dans le coin et je n’avais rien entendu de tel !
Je suis revenue vers l’av Med V et là j’avais l’impression d’être dans un état en guerre, des dizaines de bombes lacrymogènes jonchaient le sol, des femmes en sanglots, du sang, des hurlements,… une scène cauchemardesque. Les gens n’avaient d’autres solutions que de prendre les rues adjacentes et partir, sauf qu’ils étaient coursés par des policiers déchainés. Beaucoup se sont réfugiés dans des maisons, des jardins et même là ils étaient coursés.
En repartant toute seule par les petites rues, j’ai croisé des jeunes blessés ayant reçu des coups de matraques, j’ai essayé de rejoindre les locaux de Ettajdid, av de la liberté, j’ai constaté que plusieurs rues étaient bloquées, j’étais obligée de faire des détours, au croisement de la place de la république, la même scène, des jeunes coursés par des policiers et des civils avec des barres de fer donnant un coup de main aux policiers.
Je n’ai pas vu de cocktails Molotov avenue Med V, mais j’ai vu des civils se déchainaient sur la foule et l’insultant. Des policiers très très jeunes et tenant des propos d’une vulgarité inouïe ………
Un lundi noir…..
Plusieurs questions :
Qui sont ces hommes en civil équipé de gourdin et de barre de fer ?
Qui sont ces civils qui lançaient des bombes lacrymogènes sur les marcheurs ?
Pourquoi toute cette violence face à une marche pacifique ?
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 10/4/2012, 11:27
Dernière édition par Kahéna le 13/4/2012, 17:13, édité 12 fois
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 10/4/2012, 11:39
Autre témoignage http://carpediem-selim.blogspot.com/2012/04/tunisie-recit-dune-matinee-de-violences.html?spref=tw
[quote]09 AVRIL 2012
Citation :
Tunisie : récit d'une matinée de violences
Pour une fois que j'étais à Tunis et que j'avais la possibilité d'assister à une manifestation, celle de la fête des martyrs en l’occurrence, je me suis dis que je n'allais pas rater cette occasion.
A dix heure du matin, j'étais déjà au centre ville, sur mon chemin vers l'avenue Habib Bourguiba. J'ai croisé sur la route plusieurs groupes de manifestants, drapeaux en mains, se dirigeant tranquillement dans la même direction. L'ambiance était détendue et pacifique. Les slogans scandés honoraient la mémoire des martyrs.
Arrivé à l'Avenue, l'ambiance y était différente, électrique. J'y ai trouvé plus de policiers que de manifestants. Les passants étaient dubitatifs, ne comprenant pas réellement ce qui s'y tramait. Ils pressaient le pas, craignant probablement que la situation ne dégénère. Les rares voitures qui circulaient roulaient vite. Des groupes de policiers étaient placés au niveau de toutes les entrées principales de l'Avenue, particulièrement vers la Rue de Rome, l'Avenue de Paris et l'Avenue Mohamed V.
Très vite, j'ai aperçu du mouvement à l'intersection de la Rue de Rome. Des dizaines de policiers, dont certains étaient cagoulés, en bloquaient l'issue, scrutant de loin un premier groupe de manifestants qui tentaient d'accéder à l'Avenue H.B. Les gens commençaient à se rassembler à côté des policiers, qui laissaient paraitre des signes d'extrême nervosité. Les journalistes aussi ont accouru. Au bout de quelques minutes, sans aucun avertissement préalable, une dizaine de policiers ont chargé en direction des manifestants qui se rapprochaient lentement, après avoir lancé une ou deux bombes lacrymogènes. Leurs collègues restés derrières eux ont commencé à nous disperser aussi, en tapant avec leurs matraques dans leurs casques de protection et nous sommant de rentrer chez nous : "barra raoua7" criaient-ils (rentrez chez vous).
Il était 10h30 du matin, et j'avais compris que les policiers n’envisageaient pas du tout de laisser les manifestants atteindre l'Avenue. Il était clair que leur consigne était de ne permettre en aucun cas les rassemblements de manifestants. Je me suis alors rapproché de l'Avenue de Paris, d'où on entendaient de loin des slogans criés par d'autres manifestants qui avançaient. Ils étaient beaucoup plus nombreux et se rapprochaient lentement. Un groupe de quelques dizaines de policiers entouraient leur Chef, qui leur donnait manifestement de nouvelles consignes. Très vite, ils lancent la première charge. Une première rangée de policiers couraient vers les manifestants, suivis d'un camion chargé d'autres agents. Le gaz saturait l'air, et les foules venues assister au spectacle étaient dispersées par les flics restés à l'avenue.
Un premier jeune manifestant a été trainé par 4 flics. Ses amis ont accouru à son secours, et ont été spontanément suivis par des dizaines de personnes qui assistaient à la scène. Les policiers, surpris par un tel mouvement de foule et de solidarité, ont vite relâché le manifestant. Les gens ont commencé à applaudir cette libération, quand le gaz nous a obligé de courir dans tous les sens et de nous disperser.
Ce jeu du chat et de la souris a duré quelques dizaines de minutes, quand les renforts de flics sont arrivés et ont décidé de charger, cette fois dans toutes les directions et simultanément dans toutes les rues perpendiculaires à l'Avenue. J'ai été emporté par la foule dans l'Avenue de France. C'est là qu'on a compris que les policiers nous cernaient, par devant et par derrière, ce qui nous a obligé à prendre les premières ruelles qu'on croisait.
Les flics nous poursuivaient toujours en lançant du gaz. Je me suis alors réfugié avec une quinzaine de manifestants dans une cage d'escalier, ayant de plus en plus de mal à courir et respirer à cause du gaz. Nous avons pris les escaliers et étions tous dans un sale état. Certains n'arrivaient plus à bouger au bout de quelques marches, tellement ils suffoquaient. J'ai essayé d'ouvrir la fenêtre au niveau du premier étage de l'immeuble, mais elle était condamnée. L'air était de plus en plus concentré en gaz. J'ai réussi à monter au deuxième étage où la fenêtre était ouverte. J'ai respiré un peu d'air frais, les gens toussaient et pleuraient autour de moi. Une habitante de l'immeuble a ouvert sa porte et nous a proposé de l'aide. Je lui ai demandé de nous filer du citron pour nous soulager un peu.
Après avoir repris mes esprits, j'ai quitté l'immeuble. Les policiers étaient partout, bloquant surtout les issues vers l'Avenue HB et poursuivant toujours les gens. J'ai rencontré des gens affolés, entrain de tousser et de suffoquer. J'ai aperçu les premiers blessés secourus par des amis. J'ai réussi à me faufiler en direction de Passage où une bataille rangée opposait policiers et jeteurs de pierres. Je me suis dirigé vers l'avenue de Londres avec d'autres manifestants, quand 3 fourgons remplis de policiers nous ont poursuivi en zigzaguant et en percutant les voitures stationnées ou qui circulaient. La scène était invraisemblable. C'est là où ils ont cerné un groupe de jeunes, sont sortis de leurs véhicules et les ont matraqué avec une violence inouïe. Ils ont emporté deux jeunes, le troisième était à terre et ne bougeait plus. Il était apparemment gravement blessé. Quelques minutes après, une ambulance est venue le chercher.
Je n'ai Jamais de ma vie assisté à autant de violence et de déchainement de la part des policiers. Ils n'avaient aucune considération pour les gens qu'ils poursuivaient, leur seul objectif était de frapper, de faire du mal. Il est vrai que j'ai vu des jeunes jeter des pierres sur les flics, mais ils étaient minoritaires et isolés du reste des manifestants pacifiques. Je n'ai vu aucun cocktail Molotov. Je n'ai pas non plu aperçu de milices accompagnant les policiers.
Ce qui devait être une manifestation pacifique s'est transformée en une véritable chasse à l'homme. Les gens avaient peur, les passants rebroussaient chemin en courant, les voitures faisaient demi-tour. Les policiers ne se contentaient pas seulement de faire respecter l'interdiction de manifester à l'Avenue HB, ils pourchassaient les gens dans tout le quartier. On lisait la terreur dans le visage des manifestants et des passants. Aujourd'hui, j'ai mesuré à sa juste valeur la violence de l’État tunisien, et réalisé que l'État policier de Ben Ali est encore debout et en pleine forme.
Dernière édition par Kahéna le 11/4/2012, 10:53, édité 1 fois
tatoum Homo Habilis
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 10/4/2012, 12:33
merzouki connard , fais démissionner ton tortionnaire de l'intérieur !
disperser une manifestation , interdite soit ! mais pourquoi avec toute cette violence gratuite, des jeunes gens, des papas avec des gamins , des personnes d'un certain age ont eu droit aussi à la matraque, il est grand temps d'éduquer cette basse flicaille de merde et lui apprendre à respecter le citoyen ordinaire !
chui dégouté !
P.S: la photo signé elyes mkacher, la ou on voit un vieillard " veste vert bouteille" se faire malmener et mis à terre, ne me dites pas que ce monsieur a ete menaçant pour la basse flicaille tunarde !!!!!!
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 10/4/2012, 16:13
Malgré ma participation à plusieurs manifestations et marches, celle d’hier m’a particulièrement marqué. A-t-elle été la plus marquante vu que c’est la plus récente, ou l’a-t-elle été parce qu’on s’attendait tout simplement pas à un tel degré de violence ? … Pourtant ce Lundi 9 Avril, tout avait l’air de bien commencer …
Les « habitués » au rendez-vous À 10h à la place des droits de l’homme, l’ambiance était bon enfant une ambiance aux retrouvailles, il manquait presque des accolades … Des visages familiers, souriants pour la plupart. Beaucoup se sont connus dans les différentes marches auxquelles nous avons eu droit depuis un moment. Il y avait de tout, des blogueurs connus, des hommes et femmes politiques aux parfaits inconnus. On rigolait presque de la faible présence de la police à 10h, on se disait « ignorés » … Certains accrochés à leurs smartphones et leurs comptes Twitter, parlaient de « levée des barrières à l’Avenue Habib Bourguiba » et que plusieurs manifestants se sont dirigés directement face au ministère de l’Intérieur.
Entre-temps, à 10H aussi … Le mot d’ordre sur la plupart des réseaux hier soir était clair : rassemblement à 10h à la place des droits de l’homme et départ 11h vers l’avenue Habib Bourguiba … Il n’en fut rien. Suite aux tweets parlant de levée des barrières, le réseau Doustourna et d’autres manifestants ont pris l’initiative de partir directement sur l’avenue Habib Bourguiba dès 10h. Ils furent chargés par la police dès leur arrivée. Quasiment en même temps, d’autres manifestants furent empêchés d’entrer à ladite avenue du côté de la cathédrale et de la rue de Marseille. La police n’a pas hésité à jeter excessivement du gaz lacrymogène et à tabasser les manifestants tout en opérant des arrestations.
BOP, civils, et les autres … La police chargeait certes les manifestants, certains policiers en civil aussi étaient là, mais aussi et surtout d’autres inconnus … Certains barbus d’autres non, ils venaient accuser les manifestants de conspirationnistes, de RCD (prononcé « arcidi ») et s’en prenaient particulièrement aux icônes politiques, aux personnes connues mais aussi et surtout aux femmes.
Armés de bâtons ou de pierres, au meilleur des cas, ils vous agressaient verbalement … Le plus étonnant c’est que ces personnes étaient avec la police et souvent derrière eux, ils les regardaient jeter des pierres alors qu’ils lançaient leurs gaz nocifs.
Retour à l’avenue Mohamed V
À 11h, les militants du parti Ettajdid rejoignent la manifestation et font part de la répression à laquelle ils ont eu droit en sortant de leur local de l’avenue de la liberté par la police et certains « citoyens ». Les élus de la constituante n’ont pas dérogé à la règle …
La foule réunie comme convenu depuis 10h, se dirige vers l’horloge de la place du 14 Janvier en empruntant l’avenue Mohamed V. Plusieurs visages connus y figurent notamment Hamma El Hammemi, Radhia Nasraoui, Ibrahim el Gassas, Emna Mnif, Jawher Ben Mbarek et beaucoup d’autres … La plupart des militants de Doustourna, Jawher Ben Mbarek en tête, qui ont pu s’échapper de la souricière tendue par les forces de l’ordre sont revenus à la place des droits de l’homme et étalaient leurs aventures mettant l’accent sur le degré de violence inouïe.
La foule ne tardera pas à gouter à l’amère brutalité de la police et de la garde nationale, la « première » répression eut lieu devant le siège du RCD (tout un symbole ...) à coups de gaz lacrymogène et de matraques. Les personnes qui tombaient par terre en fuyant furent violemment tabassées et beaucoup de blessés jonchés le sol.
Des groupes se formèrent alors, tentant d’accéder à l’Avenue Habib Bourguiba à travers rue de Rome, rue de Paris, rue de Marseille, Jean Jaurès et Mohamed V, mais la police était déployée partout. Et à l’aide de quelques barbus (qui étaient là pour les aider, surtout pour le tabassage des femmes), de gaz lacrymogène et beaucoup de violence, ils réussirent à repousser tant bien que mal les manifestants … Encore une fois, la dispersion eue raison des manifestants, mais les affrontements continuaient même tard l’après midi.
Des insultes entre la police et l’armée Certains manifestants prirent la fuite et se réfugièrent, dans le local du RCD, gardé par l’armée nationale. L’armée a pris leur défense et empêché la police de les pourchasser dans le local, la plupart étaient des femmes et des vieilles personnes … Les policiers n’ont pas apprécié et ont commencé à jeter des injures aux militaires. Les réfugiés furent par la suite conviés à quitter les lieux, les militaires voulant éviter tout problème avec la police.
Le barbu en voiture de location Un véritable Kamikaze (signification vent divin en Japonais) se leva et ramena les nuages de gaz en direction de ces « bagas », obligeant la police à se replier. Le recul des forces d’oppression laissa entrevoir des citoyens par terre en train de se faire rouer de coup, mais aussi quelques personnes à ras le sol. Une voiture de type Symbol avança vers l’avenue Mohamed V, un groupe de jeune l’arrêta appelant son aide pour partir au secours d’une dame étendue par terre, ce dernier barbu, regarda les jeunes d’un air mesquin et poussa un rire ironique avant de démarrer sur les chapeaux de roues …
Les barbus à coup de pierres, les marchants à la sauvette à coup d’insultes Les personnes qui ont pris l’initiative de fuir vers l’avenue de la liberté et en direction du passage ont été farouchement agressées par les barbus près de la mosquée Al Fath. L’un d’eux n’a pas hésité à jeter une pierre en direction d’une jeune femme qui fut atteinte au niveau de sa poitrine avant de s’évanouir complètement. Les femmes et surtout les filles ont été prises à partie, insultées et malmenées par ces barbus. Un marchand de kaki, situé au niveau de la station de métro, prenait un malin plaisir à traiter de tous les noms toutes filles qui lui semblaient s’être échappées de la marche.
Silence ! On tabasse … La police, après avoir repoussé la foule, a arrêté des photographes, amateurs comme professionnels, confisquant les cartes mémoire ou visionnant tout simplement le contenu des photos pour effacer celles qui ne leur plaisaient pas … Ceci était le geste le plus « gentil », dans d’autres cas, certains photographes étaient arrêtés et les appareils confisqués ou détruits instantanément. Les policiers en civil paraissaient avoir des directives particulières, vu qu’ils se dirigeaient vers toute personne filmant une scène de lynchage et les pourchassaient pour les arrêter.
On est tous égaux devant la matraque S’il y a bien une chose qu’on pouvait retenir de la journée d’aujourd’hui c’est bien celle-là, aux yeux de nos oppresseurs on était tous égaux : femmes, enfants, vieilles personnes, jeunes, étudiants, chômeurs, élus du peuple, élu de la fac, journalistes professionnels, journalistes citoyens, blogueurs, photographes … tunisiens …
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 10/4/2012, 16:42
photos de la PRESSE https://www.facebook.com/media/set/?set=a.306684156070945.72044.125024570903572&type=1
Dernière édition par Kahéna le 12/4/2012, 13:49, édité 1 fois
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 10/4/2012, 16:44
Kahéna a écrit:
photos de la PRESSE https://www.facebook.com/media/set/?set=a.306684156070945.72044.125024570903572&type=1
tatoum Homo Habilis
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 10/4/2012, 18:23
waouuuu ! encore un peu et on le prendrait au serieux, ce gros porc de flic , dans le bachée tenant un fusil mitrailleur à la main !!!!
le tunisien a besoin de ca pour respecter, l'ordre ! quelle bande de nase, quelle bande de rigolos !
la réaction flicarde a ete disproportionnée par rapport, à cette manif qui etait pacifique tout de même ! mais questions d'habitude , le flic tunisien avec matraque sitot dehors dans une manif, bastonne même son pere !
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 11/4/2012, 10:03
Dernière édition par Kahéna le 12/4/2012, 13:48, édité 2 fois
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 11/4/2012, 10:04
Dernière édition par Kahéna le 12/4/2012, 13:49, édité 1 fois
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 11/4/2012, 10:07
Police jetant des pierres
Vous remarquerez qu'à gauche on retrouve le gros qui avait attaqué le local du PSG, chemise bleu clair..et blouson sans manches bleu marine
ici même:
Dernière édition par Kahéna le 13/4/2012, 12:56, édité 4 fois
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 11/4/2012, 10:25
le barbu milicien d'ennahdha
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 11/4/2012, 10:32
Citation :
By Fairouz Boudali
Témoignage : brutalisée par la police de Larayedh 10 April, 2012
Le matin du 9 Avril, je me rends en famille à rue Habib Bourguiba, pour prendre un café sur la place. Bien sûr, on savait qu’une manif était prévue et on comptait y participer à rue Mohammed Ali. Une demie heure plus tard, un peu avant 10 heures, nous entendons des clameurs et des coups de sifflets venant du coté du théâtre. Surpris de voir, la manif déjà à rue Habib Bourguiba où il était théoriquement interdit de manifester, nous rejoignions la foule qui doit se composer de quelques centaines de personnes. Comme elle était précédée d’une rangée de policiers, je les suppliais de nous permettre d’avancer. Les policiers m’ont répondu très poliment « Mais bien sûr madame, nous sommes avec vous aujourd’hui !». Naïvement, je les ai crus, vu que le 20 Mars ils étaient vraiment avec le peuple.
Quelques mètres plus loin, quelqu’un crie « lacrymo » ! Je trouvais cela étonnant, car j’étais en première ligne et je ne voyais aucune trace de gaz lacrymogène. E n regardant en arrière je m’aperçois qu’effectivement une fumée s’épaissit, en plein milieu de la foule et des cris. A ce moment-là, je ne comprenais toujours pas ce qui s’est passé. Je ne comprenais pas que la police a utilisé la ruse pour nous attirer dans un guet apens, nous encercler et nous arroser de gaz lacrymogène. Pourquoi ne nous ont-ils pas simplement empêchés d’emprunter la Rue Habib Bourguiba depuis le départ ?
Quoiqu’il en soit il fallait courir, ce que nous avons fait. Malheureusement, un jeune policier me pousse violemment par terre, et un autre me lance une chaise, qui heureusement ne m’atteint pas sur la tête, mais sur le dos. Sur le coup on ne réalise pas, mais par la suite je m’aperçois que mon bras que je bougeais difficilement me faisait très mal.
Quand à cette histoire de Molotov, j’atteste et je confirme, ce sont des mensonges. Il n’y avait pas trace de Molotov et je trouve honteux qu’un ministre qui se dit « islamique » mente aussi effrontément. Personne n’a enfreint la loi non plus, et il n’y avait aucun perturbateur parmi nous et tout ces scénarios que le ministre a essayé désespérément d’imaginer hier sont une honte. J’avais honte hier soir de voir notre ministre débiter de telles niaiseries. Comment ont-ils pu oublier si vite leur propre matraquage ? J’étais là et j’ai tout vu, et rien de ce qu’il a dit n’est vrai. Cette bassesse me prouve encore plus que nous sommes à la veille d’une dictature bien plus dangereuse que celle de Ben Ali. Pour cette raison et pour l’avenir de nos enfants, nous sortirons encore dans les rues le 1er Mai et les jours suivants, et nous nous battrons pour empêcher ceux que nous avons libérés de nous bâillonner.
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 11/4/2012, 10:47
Categorized | NEWS, POLITICS, STORIES
Tolerated Tunisian Terrorism?
Posted on 11 April 2012. Tags: terrorism, tunisia
Citation :
Yes! I meant the title and I would have said that the current Tunisian police/government is recruiting terrorists to terrorize the free people of Tunisia… but I don’t have a proof yet… The only proof I’ve got today shows that Terrorists are openly accepted and tolerated… by the police. I will use the example of Mr. Fathallah Chokri. This is his Facebook profile and this is his profile picture holding, I believe, 2 AK47.
Digging a little into his profile, we see him in one of his, Alqaeda styled videos titled ”عليكم سلام الله اني مودع” I am leaving this world for paradise and can be seen below:
This kind of videos was an efficient tool to recruit young desperate muslims looking for an alternative, and this video is no different. One of the video comments was:
Allah is great, God bless you brother Chokri… It is an honor to know you and to be your friend… I am asking god to bless me with Jihad as he blessed you… This comment was made by a Tunisian facebook user with a profile snapshot below ( notice all the Jihadi flags on his profile )
This could’ve been an isolated story of a terrorist group training clandestinely as many others across the world if it wasn’t for the video below showing him in downtown Tunis, trying to organize a protest in front of the French Embassy. His reason? A Frenchman and a director of a company has thrown the Tunisian Flag onto the ground… In the video, he stated that when he was talking to a policeman, the cop asked him to beat up some woman in the street and break her car but he refused, and the cops are now following him…
Strange story right? Well, it might sound strange until you see the video below taken from the April 9th protest. In this video, we see Mr. Chokri with a gang attacking the famous deputy Khmais Ksila while he was “protected” by a policeman. If you are familiar with the Tunisian police’s way of work, you will have no doubt in your mind that this group works with the police.
And last but not least, if you think that it might have been a coincidence that this guy was hired by the police to help them control the crowd and they didn’t know about his terrorism activities/plans, I would like to remind you that the Tunisian police knows even what people had for dinner the previous night… Well that might be an exaggeration but I only used it to emphasize the fact that the Tunisian police ( aka Ben Ali police ) knows everyone and what everyone is being up to, let alone someone posting these videos online… You you can put the dots together and be your own judge…
http://www.bouguerra.org/?p=1697
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 11/4/2012, 11:01
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9 avril, Ennahdha ne reconnaît pas l'histoire de la nation
Sa première interview, à peine sorti des geôles de Ben Ali en 2005, avait arraché des larmes aux lecteurs. Ce 9 avril 2012, il fait encore pleurer à chaudes larmes mais à force d'avoir fait pleuvoir des grenades lacrymogènes sur le peuple de Tunis. Ali Laarayedh ministre de l'intérieur après quinze ans d'emprisonnement, serait-il victime du syndrome de Stockholm qui transforme la victime en bourreau ? À moins qu'il n'ait fait l'objet d'un coup fourré d'une police encore marquée de réflexes de l'ancien régime, qu'il projette de soumettre à des normes plus démocratiques mais qui serait encore en partie incontrôlable et rebelles à son pouvoir... En procédant à l'extension du domaine de la répression de toute manifestation interdite seulement sur l'avenue Bourguiba, les forces de l'ordre ont élargi le carré sécuritaire du non droit, à une périphérie débordant même le périmètre autorisé autrefois par Ben Ali pour des marches très encadrées sur l'Avenue Mohamed V.
Jamais depuis la révolution les moeurs de l'ancien régime ne se sont autant rappelées à notre désolant souvenir. Tous les témoignages de journalistes, d'élus de la Constituante, d'avocats et de médecins, de militants politiques et des droits de l'homme, et de manifestants de tous âges et toutes catégories sociales venus commémorer cette fête des martyrs, confirment la bastonnade brutale accompagnée d'une couverture opaque et toxique des pires bombes à gaz qu'il nous ait été donné à inhaler de mémoire de résistant à l'oppression (et de riverain de l'avenue Bourguiba empoisonné pendant plusieurs heures jusque dans la profondeur de son domicile !).
Sous les yeux d'observateurs étrangers, un couple d'experts français en évaluation des politiques publiques et surtout l'éditorialiste de New-York Times Roger Cohen pris dans le tumulte en compagnie de sa jeune fille, s'est affiché l'inquiétante dérive au bout de seulement cent jours de gouvernance, d'un pouvoir qui apparaît désormais en contradiction avec les revendications de la révolution et plus soucieux d'imposer SA loi que de faire respecter l'État de droit dont aujourd'hui les Tunisiens se réclament.
Le ministère de l'intérieur se défend de ces accusations en rappelant que depuis le 28 mars 2012, il avait interdit sur l'avenue Bourguiba toute manifestation dont les commerçants et les riverains se seraient plaints des retombées négatives sur leurs intérêts spécifiques, leur sécurité et leur tranquillité.
Une enquête de journaliste devrait pouvoir vérifier la véracité de ces plaintes. Néanmoins, le 9 avril étant un jour férié, boutiques et banques étaient closes et les cafés de l'avenue ont plus souffert du gaz que du chant national des manifestants. Nous attestons que ces cafés n'ont jamais autant de clients que le jour des grandes marches commémoratives pacifiques au cours desquelles aux tables des cafés les curieux et sympathisants se retrouvent au premières loges.
Mais c'est d'abord un point de droit que font valoir des juristes avertis. Ainsi l'animateur du réseau Dostourna Jawhar Ben Mbarek, furieusement battu ce 9 avril, avertit que l'interdiction de manifestation sur l'avenue Bourguiba n'a fait l'objet que d'un communiqué du ministère de l'intérieur et non pas d'une loi (comme le dit ce ministère) qui doit obéir à des dispositions de l'Assemblé nationale constituante et être publiée au Journal Officiel. D'autres juristes rajoutent que ce type d'interdiction est du ressort du gouvernorat de Tunis et rappelle l'article 4 de la loi de 1969 garantissant l'expression publique pacifique. Une bataille juridique devrait s'engager devant le tribunal administratif pour faire annuler cette interdiction scélérate.
Dés lors, sur ordre du ministre de l'intérieur -&nbp;peut-être dépassé par ses agents mais il en est le premier responsable - le peuple de Tunis venu célébrer pacifiquement les martyrs du mouvement national et ceux de la révolution a été victime d'une véritable « voie de fait », délit pénal, comme l'identifie Jawhar Ben Mbarek. Pire encore, des milices ayant été vues sauvagement à l'oeuvre, au coté des forces de l'ordre selon des témoignages concordants et dans les usages de l'ancien régime, une enquête est réclamée à la Constituante, parfois même par des élus de celle-ci victime de la répression. Au lieu de présenter ses excuses à la Nation et de verser des dommages aux blessés, le ministère de l'intérieur a l'aplomb de déclarer poursuivre en justice Hamma Hammami, chef du POCT, qui a dénoncé ces accointances délictueuses. Le désaveu de l'illégalité, de la démesure et de la violence de cette intervention policière fait l'unanimité de la société civile et de la classe politique jusque dans les rangs des deux partis solidaires d'Ennahdha dans la Troïka gouvernementale, le CPR fondé par le président de la République Moncef Marzouki et Ettakatol du président de l'Assemblée constituante Mustapha Ben Jaafar.
Comment le mouvement Ennahdha, dont le ministre de l'intérieur est l'un des leaders historiques, va-t-il se tirer de ce guêpier où il se retrouve pris, dans sa stratégie de mise au pas de la société tunisienne post-révolutionnaire qui n'admettra plus jamais une violence faite à sa liberté d'expression et de manifestation pacifique ? Dans la bataille de la communication qui s'est déjà engagée auprès de l'opinion publique nationale et internationale, le mouvement Ennahdha aux commandes de l'État pourra-t-il confirmer sa légitimité électorale en la délégitimant de manière si évidente au regard des standards démocratiques internationaux de gouvernance auxquels ce mouvement islamiste dit modéré prétend se conformer ? D'autant qu'il fait régner l'ordre de manière bien sélective, laissant courir les agresseurs de militants démocrates et laissant assiéger depuis des semaines ainsi qu'insulter les journalistes de la télévision nationale sans parler de l'extrême indulgence avec laquelle sont traités les Salafistes, « nos enfants » selon le chef d'Ennahdha ! Un tel abus de pouvoir le rendra moins fréquentable et moins susceptible de bénéficier d'une assistance internationale dans une gouvernance rendue difficile à la fois par la crise et par son inexpérience de la chose publique.
Mais c'est surtout aux yeux de ses gouvernés que le mouvement Ennahdha a perdu désormais de sa crédibilité et de sa popularité acquises par de longues années de résistance à un pouvoir arbitraire et totalitaire auquel il finit par ressembler. Plus que cela, le peuple tunisien ne lui pardonnera pas d'avoir manqué à ce point à la reconnaissance de son histoire : déjà, si la population n'avait célébré d'elle-même le 20 mars la fête de son indépendance, celle-ci n'aurait fait l'objet que d'une simple déclaration du chef du gouvernement (lequel selon le coup d'éclat d'Anonymous continue à envoyer ses mails de son adresse électronique d'Ennahdha dont il reste membre des instances dirigeantes). Les martyrs de la révolution du 17 décembre sont si peu reconnus que leurs dossiers médicaux et d'indemnisation traînent à être pris en charge, qu'ils sont battus devant le ministère des droits de l'homme et de la justice transitionnelle et qu'arrivés de Sidi Bouzid à pied après plusieurs jours de marche, ils sont reçus à la matraque ce 9 avril, Place des droits de l'homme. Car la veille, l'intox faisant son chemin, un agent de l'ordre nous expliquait, avenue Bourguiba devant Le Colisée, que ces marcheurs seraient en fait des vauriens de Sbiba venus régler leurs comptes à des revendeurs de Jelma, à Sidi Bou Mendil lieu de tous les petits trafics, en somme une guerre de petite mafia. Sans doute, à toute manifestation se mêle-il des voyous et des casseurs, mais tout de même peut-on noircir de cette manière le foyer de la révolution ?
Ainsi s'en est-on pris aux martyrs comme on s'en était pris le 7 avril aux jeunes diplômés chômeurs violemment réprimés alors qu'ils tentaient de marcher avenue Bourguiba, eux qui portèrent la révolution du 14 janvier ! En ignorant toutes ces dates et particulièrement celle du 9 avril 1938, la gouvernance d'Ennahdha s'est exclue de ce patrimoine symbolique qui cimente la nation. Voilà une faute que le peuple tunisien n'absoudra pas. Sans doute, fort de plusieurs centaines de milliers d'électeurs, ce mouvement islamiste croit en ses assises dans la population qu'il s'est acquise par son aura de résistant, désormais flétrie par des pratiques similaires à celles de l'ancien régime et surtout par sa prodigalité et par une instrumentalisation politique de la foi des tunisiens, aux fins d'installer son pouvoir. Mais plus personne n'est dupe de ces atteintes à une identité tunisienne plurielle et tolérante, inscrite dans la modernité que ce mouvement a tenté de dévoyer en faisant inscrire la Chariâa dans la Constitution, projet auquel il a dû renoncer sous la pression de l'opinion publique et de crainte de perdre le soutien international : dimanche 8 avril sur TV5, le ministre belge des affaires étrangères rappelait que l'Union européenne faisait de l'exclusion de la Chariâa la condition même de son aide à des États comme l'Égypte et la Tunisie !
Mais toute la projection idéologique d'Ennahdha n'est-elle pas de nature à ignorer l'identité historique de la petite Tunisie au bénéfice d'une grande Oumma Islamia dans laquelle elle se fondrait ? Toute sa politique surtout étrangère ne concoure-t-elle pas à réorienter notre pays dans une aire géoculturelle plus proche du désert d'Arabie que du souffle méditerranéen ? Et notre pays jusqu'ici d'une neutralité à l'écart de toute confrontation et d'une islamité bienveillante en dehors de tout schisme, n'est-il pas insidieusement poussé à se positionner d'un des côtés de la fracture moyen-orientale qui vise à endiguer et à subjuguer l'Iran chîite au bénéfice du wahhabisme saoudien et qatari et d'on ne sait quelle stratégie impériale ?
En ce 9 avril qui commémore une date symbolique s'il en est, celle de la conquête de la souveraineté tunisienne, force nous a été de constater qu'une violence s'est abattue sur la nation tunisienne par le fait d'une gouvernance indifférente et étrangère à son histoire.
Dernière édition par Kahéna le 11/4/2012, 11:44, édité 1 fois
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: miliciens 11/4/2012, 11:25
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 11/4/2012, 11:28
lien du dessus https://www.facebook.com/photo.php?fbid=344280075630675&set=a.257109187681098.68219.252618884796795&type=1&theater
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 11/4/2012, 13:18
Citation :
Les forces de sécurité viennent d’attaquer les locaux du Parti Socialiste de Gauche, où se sont réfugiés des membres du parti. Les agents de l’ordre ont agressé des membres du parti dans leur local, plusieurs personnes ont été blessées. Mohamed Kilani, Président du parti, a déclaré au reporter de TunisieNumérique, sur place, qu’il poursuivra Ali Larayedh, ministre de l’Intérieur, en justice pour les préjudices subis.
Rue du Caire, là où il y a les si bons restaurants...je m'étais arrêtée vendredi soir dernier devant la porte du PSG, étonnée de la rencontrer dans cette rue.
El_Manchou Homo Genius
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 11/4/2012, 13:35
nouveauté : baga sans plaque d'immatriculation
El_Manchou Homo Genius
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 11/4/2012, 13:40
pour info le flic à la doudoune s'appellerait Zarga et serait connu pour son zèle depuis l'époque de Zaba
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 11/4/2012, 13:49
Mais bien entendu, on avait tous des couteaux entre les dents...Ratnouchie se croit encore sur les bancs de fac, et ça ne veut rien dire anarchiste et stalinien ça ne colle pas ensemble
Citation :
Tunisie: le chef d'Ennahdha accuse des "anarchistes staliniens" de vouloir semer le chaos Créé le 10-04-2012 à 20h50 -
TUNIS (AP) — Le chef du mouvement islamiste tunisien "Ennahdha" Rached Ghannouchi a accusé mardi "certaines parties" qu'il a qualifié d'"anarchistes staliniens", d'être à l'origine des troubles qui opposé dimanche forces de l'ordre et manifestants à l'occasion de la célébration de la journée des martyrs.
"La Tunisie n'est pas menacée par la dictature, mais par l'anarchie", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse.
Les heurts au cours desquels la police a violemment repoussé les manifestants, se sont produits notamment sur l'avenue Bourguiba, principale artère de la capitale, interdite aux manifestations depuis près de deux semaines pour cause de troubles à l'ordre public. Ils ont causé de nombreux blessés des deux côtés et conduit à des interpellations dont le nombre n'a pas été précisé.
Rached Ghannouchi a pointé du doigt "des parties qui après leur échec aux élections, empruntent une voie anarchiste stalinienne pour tenter d'obtenir dans la rue ce qu'ils n'ont pas pu avoir par les urnes". Sans identifier les parties visées, il a toutefois précisé qu'il ne mettait pas en cause toute l'opposition "dont certains partis étaient nos alliés".
Le leader du parti islamiste, vainqueur des élections d'octobre dernier, a condamné la violence "d'où qu'elle vienne que ce soit de la police ou des manifestants".
Selon lui, "dans un Etat de droit, personne ne doit imposer le fait accompli", en évoquant les plaintes des propriétaires des établissements commerciaux et touristiques qui se disent touchés par la multiplication des manifestations au centre de la capitale.
M. Ghannouchi a, par ailleurs, rejeté les accusations selon lesquelles des milices d'Ennahdha auraient prêté main forte aux forces de l'ordre pour réprimer les manifestants. AP
xbb/sb
Dernière édition par Kahéna le 11/4/2012, 13:52, édité 1 fois
Kahéna Homo Addictus
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 11/4/2012, 13:50
El_Manchou a écrit:
pour info le flic à la doudoune s'appellerait Zarga et serait connu pour son zèle depuis l'époque de Zaba
hé bé...il a plus la tête d'un brigand qu'autre chose.
tatoum Homo Habilis
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ... 11/4/2012, 14:08
CE CONNARD PUMA EST UN HÉROS ????? Gros porc gavé au 3ajin mellouli ,et au khobz trabelsi ! pauvre mec, pauvre taré,tu nous as montré que tu es un ZÉRO ! tu es tellement, minable, tellement ridicule, qu'on ne peut meme pas te haïr peuh! ca sera te faire honneur !
P.S: KAHENA , MANCHOU ! merci pour tous ces clichés publiés, vous avez fait un bon travail, ces photos valent mieux que milles discours elles nous montrent , l'ignominie de l'ombre !
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Sujet: Re: manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ...
manifestatations reprimées par des violences policiéres à tunis ce lundi 9 avril ...