Régionalisme foot et démocratie

Je ne cesse de constater que des points de tensions se manifestent autour de ces questions.
Je suis tombé sur des groupes sur facebook où les uns et les autres se laissent aller à parler de leur supposée identité par rapport aux autres.
Les termes jabri, jboura et tjoubir s'échangent de tous les côtés pour s'affirmer par rapport aux autres.
On dirait des nationalismes qui se font face. C'est curieux de voir ses jeunes afficher une identité et l'opposer aux autres avec en arrière plan des questions de justice sociale, justice entre régions, urbanisme et les déplacements de populations qui font que les gens se retrouvent mélangés.

La question qu'on se pose est où au juste ce trouve cette région qui nous exporterait les jbouras? car à lire les messages, les jbouras viennent du kgb, 08, les jbouras aiment le club africain, les jbouras aiment l'étoile, les espérantistes ne sont pas des jbouras mais les clubistes disent le contraire. Les sahéliens, les sfaxiens etc.

Toute cette effervescence quel sens elle a?

A un moment on a tous voulu être tunisien, peut être la lutte contre l'occupant nous a fédéré, le projet de l'indépendance et de la construction de l'État.

Les tendances "nationalistes" ne sont pas apparemment dues au sous développement, en Italie par exemple, le nord essaye de prendre le maximum d'autonomie et de pouvoir sur l'argent des taxes récoltés dans la région.

Je ne veux pas condamner ces "décharges" qui en soit ne représentent pas un danger tant que les populistes ne s'en mêlent pas. Tout le monde a des doléances plus ou moins fondées par rapport aux autres. On réinvente sa version de l'histoire bâtie sur des vraisemblances pour soutenir ses thèses...

On devrait peut être trouver le moyen d'affirmer positivement son identité "retrouvée". Il est claire que la tendance à si différencier des autres agit en même temps que la socialisation. En regardant hier le documentaire sur Claude Lévi-strauss, je me rappelle le: "l'interdiction de l'inceste est le début de la société", on était dans le biologique et dès qu'il y'a eu l'interdiction de l'inceste on est entrées dans le social.
En simplifiant, dans un repère patriarcal, on a besoin des autres pour prendre leur filles et leur donner les nôtres.

On me prends souvent pour sfaxien ou sahélien, on m'a souvent dit "Il ne y'a pas de Tunisois". Tout ce "racisme" on le subit d'une façon ou d'une autre même si ce n'est pas toujours ouvert. Tu sens des fois que à cause de ton apparence les gens te compliquent l'existence. On vit avec, pas le choix.

tu as oublié le fameux "sè7li 7awi" qui est un ras-le-bol contre les sahéliens qui trustent les postes politiques en Tunisie depuis 50 ans

El_Manchou a écrit:

tu as oublié le fameux "sè7li 7awi" qui est un ras-le-bol contre les sahéliens qui trustent les postes politiques en Tunisie depuis 50 ans

Qu'est ce que ça changerait à l'histoire si les bizertains, les gafsiens ou les tunisois avaient eu le plus de postes politiques?
On aurait des rôles qui s'inter-changent et la même pièce de théâtre. Peut être que la question est plus le "mode de fonctionnement" que les termes de l'équation.
La justice et la méritocratie donneraient légitimité à tout le monde et personne ne sera mécontent de son lot.
Tant qu'il persiste le doute que les passes-droits et les favoritismes existent, même ceux qui méritent risquent d'être contestés.
La justice et la démocratie profiteraient à tout le monde. Ceux qui auront des succès ou des fortunes n'auraient plus à subir le regard ambigu des autres, même s'ils sont méritants. Comme en sport, on ne peut pas entrer dans l'histoire si les conditions de la course n'étaient pas pareilles pour tous les concurrents.