Coup d'Etat militaire en Mauritanie

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Spoiler:

La Mauritanie va avoir droit a son 7/11 pardon son 06/08...
Vivement les nouvelles vacances d'une semaine...



Source

Ca a l'air tellement caricatural toutes ces histoires de militaires, de dictateurs et de coups d'état dans tant de pays africains, que c'est à désespérer...

Citation :

"C'EST UN COUP D'ÉTAT BIEN SÛR"
La fille du chef de l'Etat, Amal Mint Cheikh Abdallahi, a confirmé sur RFI que la garde présidentielle avait mené un putsch et capturé son père. "Les agents de sécurité du Bataillon de la sécurité présidentielle (Basep) sont venus chez nous vers 9h20 GMT (11h20 à Paris) et ont emmené mon père, a-t-elle dit. Ils sont venus à la demande du chef du Basep, le général Abdel Aziz. Nous sommes séquestrés chez nous, avec interdiction de sortir, il y a des sentinelles dans notre cuisine, dans nos chambres et nos douches ! (...) C'est un coup d'Etat, bien sûr". A Paris, le Quai d'Orsay a confirmé qu'"un groupe de généraux retiendrait le premier ministre". "Nous sommes en contact avec notre ambassade pour obtenir confirmation des événements qui semblent se dérouler à Nouakchott", a indiqué un porte-parole du ministère.

Le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi avait été élu l'an dernier à l'occasion du retour à un régime civil en Mauritanie. Il avait succédé à une junte qui dirigeait le pays depuis le renversement du président Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya en 2005, lors d'un coup d'Etat sans effusion de sang. Ce sont ces mêmes généraux qui ont conduit le pays de 2005 à 2007 qui sont derrière la fronde de 48 députés et sénateurs qui ont claqué la porte du parti au pouvoir, lundi.

El_Manchou a écrit:

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source: yahoo actualitées

"Il s'engage personnellement à préserver l'Etat de droit"
L'Etat de droit ne suppose pas le respect de ses institutions?
L'Etat de droit ne suppose pas qu'il y'ait des manières de sanctionner le président: par un recours à la court constitutionnelle, en sanctionnant ses choix aux prochaines élections ou par le billet de manifestations populaires.
Je suis loin des réalités objectives de la situation en Mauritanie mais dans un Etat qui se voudrait démocratique, ce genre de précédent risque de le ramener à l'état de république bananière. La population (en théorie) ne devrait pas se laisser faire car procéder ainsi est une atteinte à sa dignité.

Je pense qu'il y a un grand probleme entre nous, les arabes et les africains, avec la democratie. Chacun sa democratie a lui, chcun son interpretation de la liberte d'expression.
Est ce un signe que nous et la democratie ne pourrons jamais cohabiter?

OverDrive a écrit:

"Il s'engage personnellement à préserver l'Etat de droit"
L'Etat de droit ne suppose pas le respect de ses institutions?
L'Etat de droit ne suppose pas qu'il y'ait des manières de sanctionner le président: par un recours à la court constitutionnelle, en sanctionnant ses choix aux prochaines élections ou par le billet de manifestations populaires.
Je suis loin des réalités objectives de la situation en Mauritanie mais dans un Etat qui se voudrait démocratique, ce genre de précédent risque de le ramener à l'état de république bananière. La population (en théorie) ne devrait pas se laisser faire car procéder ainsi est une atteinte à sa dignité.

quand je vois sur euronews la iesse populaire avec les photos du nouveau dictateur....et quand je pense a tout les activistes pour la democraties qui nous ont ensencé sur la lecon demcratique donnee par la mauritanie etc etc etc.............je me demande si le soucis des mauritaniens etait vraiment la democratie.

Herr Mannelig a écrit:

Je pense qu'il y a un grand probleme entre nous, les arabes et les africains, avec la democratie. Chacun sa democratie a lui, chcun son interpretation de la liberte d'expression.
Est ce un signe que nous et la democratie ne pourrons jamais cohabiter?

je le crois aussi, les camerounais se rappelle de la periode de leur premier president qui faisait executer les voleur en public, qui n'hesitait pas a flageller les ministres corrompus et comment personne n'oserait te prendre ta chose que tu aura oublie dehors, et le calssement acteul de pays le plus corrompu du monde avec une presse tres libre meme vis a vis du president.

les cameraounais moyens disent que c'est a cause de la democratie qu'il sont dans la merde. va comprendre!

Herr Mannelig a écrit:

Je pense qu'il y a un grand probleme entre nous, les arabes et les africains, avec la democratie. Chacun sa democratie a lui, chcun son interpretation de la liberte d'expression.
Est ce un signe que nous et la democratie ne pourrons jamais cohabiter?

Pourquoi? Pense-tu que la France, l'Allemange, l'Italie ou autres nations européennes ont eu leur démocratie du jour au lendemain? Il s'agit d'un procéssus historique complexe qui peut prendre bcp de temps parfois... Ce qui est sûr, c'est que plus nous perdons du temps, plus celà devient plus difficle et dispensieux.

J'ai just dis ca d'une facon ironique, mais bon.
Et pourquoi pas des coup d'etat en allmagne ou en france? En fait c'est la mentalite qui compte.
Avant de penser a instaurer une democratie dans un pays arabe ou africain, il faut commencer d'abord par la preparation des esprits des gens pur qu'ils puyissent comprendre ce qui est etre different et apprendre comment exprimer son point de vue en respectant l'autre different.
Je pense que l'intolerance et l'individualisme que vit nos peuples est la cause majeure des coups 'etat dans ce genre.

Un contre-exemple existe au Mali : en 1991 le général Amadou Toumani Touré (ATT) avait mis fin par coup d'Etat à la dictature de Moussa Traoré (un autre général parvenu au pouvoir aussi par un coup d'Etat mlilitaire). ATT a par la suite organisé des elections libres au Mali (tout comme Mohamed Vall en Mauritanie), elections qui ont vu Alpha Oumar Konaré se faire élire. Ce dernier s'est retiré après deux mandats et c'est ... ATT qui s'est retrouvé de nouveau président après les elctions de 2002.
Le scenario malien ne se reproduira malheureusement pas en Mauritanie.

OverDrive a écrit:

"Il s'engage personnellement à préserver l'Etat de droit"
L'Etat de droit ne suppose pas le respect de ses institutions?
L'Etat de droit ne suppose pas qu'il y'ait des manières de sanctionner le président: par un recours à la court constitutionnelle, en sanctionnant ses choix aux prochaines élections ou par le billet de manifestations populaires.
Je suis loin des réalités objectives de la situation en Mauritanie mais dans un Etat qui se voudrait démocratique, ce genre de précédent risque de le ramener à l'état de république bananière. La population (en théorie) ne devrait pas se laisser faire car procéder ainsi est une atteinte à sa dignité.

Il faut rapprocher ce coup d'Etat à l'ouverture à l'islamisme pratiqué par Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. C'est le motif principal qui lui est reproché et qui a poussé les militaires (visiblement en phase avec une partie de la population) à lui rependre le pouvoir.

Citation :

Il faut rapprocher ce coup d'Etat à l'ouverture
à l'islamisme pratiqué par Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. C'est le
motif principal qui lui est reproché et qui a poussé les militaires
(visiblement en phase avec une partie de la population) à lui rependre
le pouvoir.

Je pense que ceci n'est pas vrai et très loin de la réalité mauritanienne (pas mes paroles mais celle d'un ami mauritanien interrogé sur la question) car les mauritaniens ont toujours été un peuple très attaché à l'islam et de sa spiritualité donc dire ouverture à l'islamisme est totalement dénué de sens. Et ce surtout parceque les mauritaniens en général ont garder un esprit et des valeurs bédouines et simples, rien de péjoratif la dedans, mais pour dire qu'ils gardés d'anciennes valeurs qui contrairement à d'autres pays plus dévéloppés, plus en contact avec la modernité (le matérialisme ) ont vu les personnes s'éloigner de la religion à mesure que leur pays 'se modernise'


Tout ça pour dire que quand on ne connait pas la réalité des choses en mauritanie on ne peut pas affirmer que La principale raison du renversement militaire est l'ouverture à l'islamise et surtout assoscié l'idée de l'obligation de cette action militaire menée par les généraux "qui a poussé les militaires" au fait qu'ils soient en phase avec une partie de la population (toute proportion gardée de cette "partie" qui à mon avis n'inclu que les généraux et leurs supporters) qui n'a jamais été contre cette ouverture à l'islamisme si on peut même l'appeler ainsi.


Pour l'instant et au vue des données disponibles et des analyses des politologues Les généraux qui ont organisés le renversement militaire ont été déchu de leurs postes. Ils ont pris leurs soldats et fait le putsch. Profitant de la fragilité politique du moment après la démission de 48 parlementaires et membres du gouvernement qui dénonçaient une politique "soliste" du président.

Evitons donc les facilités

Lexians, tu évoques l'islam (hors sujet de mon propos) ce qui est très différent de l'islamisme. Le premier tiers de ton message est donc hors sujet. Est-ce que tu nies une montée de l'islamisme en Mauritanie ? Ensuite qui peut nier certains faits liés à l'islamisme qui se sont déroulés sous la présidence de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi ? Dont certains ont coûtés la vie à des français ... (http://www.lepoint.fr/actualites-monde/mauritanie-inculpation-des-assassins-presumes-des-quatre-francais/924/0/222179). Par ailleurs, les relations avec Israël (elles ont été rétablies fin 1999), se ranger ostensiblement dans le camp occidental et la perspective d’une riche ère pétrolière (qui doit ranger la Mauritanie parmi les premiers producteurs) font aussi partie du contexte et des enjeux de ce putsch. Pas seulement la gestion de l'islamisme. Et si ton ami connaît très bien la situation en Mauritanie, d'autres la connaissent aussi et ont une analyse différente.

Citation :

Putsch en Mauritanie
7 août 2008
Un coup d'Etat dépose le président démocratiquement élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi soupçonné de liens avec Al-Qaïda.
La Mauritanie perd son premier gouvernement civil et démocratique depuis vingt ans.

Le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, arrivé au pouvoir l'an dernier à l'issue d'élections libres, a été renversé mercredi par un coup d'Etat orchestré par l'état-major de l'armée, apparemment mécontent des récentes ouvertures en direction des islamistes.

Ce putsch, condamné unanimement par l'Union européenne, les Etats-Unis et l'Union africaine, a été lancé juste après l'annonce du limogeage des quatre plus hauts responsables militaires du pays, dont le chef de la garde présidentielle, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui devient le nouvel homme fort de cette ancienne colonie française.

Dans une brève déclaration lue à la télévision d'Etat, les putschistes ont annoncé la mise en place d'un «conseil d'Etat» dirigé par ce général Aziz, un ancien proche du président Abdallahi qu'il avait même soutenu lors du scrutin présidentiel de 2007, ainsi que le rétablissement dans leurs fonctions des trois autres généraux limogés, dont le chef d'état-major de l'armée, le général Mohamed Ould Cheikh Mohamed. Aucun autre détail n'a été fourni.

Le président arrêté
Peu auparavant, le porte-parole officiel de la présidence, Abdoulaye Mamadouba, avait annoncé que des officiers putschistes avaient lancé un coup d'Etat et qu'ils avaient placé le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi en état d'arrestation au palais présidentiel de Nouakchott, ainsi que le premier ministre Yahya Ould Ahmed Waqef.

Les programmes de la radio et télévision d'Etat ont été interrompus dans les premières heures du coup d'Etat. Selon des témoins, des soldats ont été déployés dans toute la capitale mais aucun acte de violence n'a été signalé.

Un député mauritanien, Mohammed Al Mukhtar, a affirmé à la chaîne panarabe par satellite Al-Jazira qu'une grande partie de la population mauritanienne soutenait ce coup d'Etat. Ce député a décrit le gouvernement comme «un régime autoritaire» et a accusé le président d'avoir «marginalisé la majorité au Parlement».

Liens avec Al-Qaïda
Le président Abdallahi reprochait apparemment aux quatre généraux limogés d'avoir apporté leur soutien à des députés qui avaient accusé le chef de l'Etat de corruption et dénoncé sa volonté de dialogue avec des groupes islamistes soupçonnés de liens avec des réseaux terroristes proches d'Al-Qaïda.

La Mauritanie, un des trois pays arabes à avoir des relations diplomatiques avec Israël, a été secouée en 2007 par des attaques anti-israélienne et antifrançaise attribuées à des cellules islamistes alliées à Al-Qaïda.

En décembre, quatre touristes français avaient été tués par des hommes armés et, dans la foulée, les organisateurs français du rallye Dakar avaient annulé l'édition 2008.

AP

http://www.latribune.fr/info/Coup-d-Etat-en-Mauritanie-324-~-AP-MAURITANIE-PUTSCH-$Db=News/News.nsf-$RSS=1

Citation :

Publié le 06/08/2008 à 20:18 - Modifié le 06/08/2008 à 20:20 Le Point.fr

Le président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi a été arrêté mercredi à Nouakchott au cours d'un coup d'État sans effusion de sang mené par le chef de la garde présidentielle qu'il venait de limoger. Lepoint.fr a joint le journaliste mauritanien Lemine Ould Med Salem (photo ci-dessous), qui connaît très bien les protagonistes du putsch. L'occasion de découvrir leurs motivations dans un pays qui avait connu des élections présidentielle et législatives parfaitement libres, pour la première fois, en 2007.

Lepoint.fr : Qui sont les putschistes ?
Lemine Ould Med Salem : Ce putsch a été mené par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, le chef du bataillon de la garde présidentielle, qui est la force d'élite mauritanienne, et le général Ould Cheikh Mohamed Ahmed, chef de l'armée. Ces deux officiers faisaient partie des instigateurs du putsch d'août 2005 contre le régime autoritaire du président Maaouiya Ould Taya, au pouvoir depuis 1984. Un putsch qui avait débouché sur un processus de transition démocratique exemplaire, puisque c'est l'unique fois où un pays membre de la ligue arabe a connu des élections législatives et présidentielles pluralistes avec des résultats reconnus par tous comme transparents et crédibles.

Lepoint.fr : Pourquoi ce putsch ?
L. O. M. S. : Officiellement, il s'agit, selon eux, de sauver la démocratie et de remettre sur les rails le processus démocratique qu'ils ont inauguré au sein de la junte en portant Ely Ould Mohamed Vall à la présidence de la République, en août 2005. Dans les faits, un bras de fer oppose le président déchu et les principaux chefs de l'armée après la constitution d'un gouvernement d'ouverture le plus large possible, en mai dernier. Deux partis de l'ancienne opposition y ont fait leur entrée, ainsi que quelques figures du régime de l'ancien président Taya. C'est ce qui a poussé, sous l'impulsion des généraux, certains députés, tous issus de la majorité présidentielle, à déposer une motion de censure. Un nouveau gouvernement a donc été formé, le mois dernier, sans pour autant donner satisfaction aux députés frondeurs, qui ont à nouveau menacé de déposer une motion de censure, tout en demandant la convocation d'une session extraordinaire du Parlement et la mise en place d'une commission d'enquête chargée de vérifier le fonctionnement et le financement de la fondation caritative que dirige l'épouse du chef de l'État. Ce dernier a tenté de reprendre la main en décidant ce matin (mercredi 6 août) de démettre les principaux chefs de l'armée, qui ont immédiatement riposté en le destituant.

Lepoint.fr : Quelle importance joue l'armée en Mauritanie ? Quelle voie de sortie pour les putschistes ?
L. O. M. S. : Tous les présidents, jusqu'en 2007, étaient issus de l'armée. Depuis le coup d'État militaire de juillet 1978, l'armée est devenue le principal pilier de la vie politique et des institutions, même si, constitutionnellement, elle n'a pas plus de pouvoir que l'armée d'un pays démocratique standard. Cette prise de pouvoir militaire est donc en violation de la légalité. Sauf que ce coup d'État n'a pas donné lieu à des manifestations d'opposition. La majorité présidentielle et le principal parti de l'ancienne opposition l'ont approuvé. Le fait aussi que les putschistes n'aient pas suspendu le Parlement, les partis politiques, les syndicats, la presse indépendante, leur donne la possibilité de se présenter comme étant mus par des motivations essentiellement démocratiques. Je pense que le nouveau conseil d'État présidé par le général Mohamed Ould Abdel Aziz - le nouvel homme fort dans le pays - finira par annoncer l'organisation prochaine d'une élection présidentielle.

Lexians a écrit:

Pour l'instant et au vue des données disponibles et des analyses des politologues Les généraux qui ont organisés le renversement militaire ont été déchu de leurs postes. Ils ont pris leurs soldats et fait le putsch. Profitant de la fragilité politique du moment après la démission de 48 parlementaires et membres du gouvernement qui dénonçaient une politique "soliste" du président.

La démarche c'est de comprendre ce qui se passe. Sans parti pris, je ne cautionne ou défend ni le putsch ni l'ancienne démocratie (qui n'est pas une fin en soi) et son président destitué, sans chercher des bouc émissaires de facilités (comme les islamistes), mais sans jouer la comédie des outragés et des indignés (comme actuellement la communauté internationnale), juste comprendre les faits, les mécanismes, les enjeux (et je précise que je n'ai pas d'actions chez TOTAL ). Mais force est de constater que le chemin vers la stabilité politique et le vrai respect d'un Etat de Droit (comme souligné par Over) est encore très long pour ce pays. Et que si l'islamisme est pris comme prétexte à un putsch par les militaires et une partie du Parlement (qui représente la population), disons-le.

Citation :

En Mauritanie, une armée omniprésente qui "rectifie" le jeu politique
MAURITANIE - 7 août 2008 - AFP
Véritable colonne vertébrale du pouvoir depuis 30 ans en Mauritanie, l'armée n'hésite pas à sortir des casernes pour s'arroger le droit de "rectifier" le cours de la vie politique, comme le confirme son coup d'Etat de mercredi.

Mais contrairement au coup de force de 2005 contre le régime de Maaouiya Ould Taya (1984-2005), un chef d'Etat très critiqué pour ses violations des droits de l'Homme, les militaires putschistes viennent de renverser un président démocratiquement élu, le premier depuis l'indépendance du pays en 1960.

"Les militaires ont un poids important dans la société. Et il est très difficile pour ce corps de ne plus avoir de pouvoir", indique à l'AFP Alain Antil, spécialiste de la Mauritanie à l'Institut français des relations internationales (Ifri) de Paris.

Depuis le coup d'Etat de 1978, le premier du pays, "l'armée a toujours été au pouvoir et n'arrive pas à rentrer dans les casernes", ajoute-t-il.

Si le président renversé mercredi, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, était un civil, les "généraux" exerçaient en effet sur lui une très forte influence.

Lors de l'élection présidentielle du début 2007, cet homme adepte du consensus, peu connu dans son pays et qui avait vécu près de 20 ans à l'étranger, était ainsi apparu comme le candidat officieux de la junte dirigée par Ely Ould Mohamed Vall, très populaire mais qui ne pouvait pas se présenter.

Mais une fois élu, le président présenté par ses adversaires comme faible et falot, a progressivement voulu prendre ses distances avec ses encombrants tuteurs militaires.

Ces derniers n'ont notamment pas apprécié l'ouverture présidentielle vers les islamistes modérés, le retour de certains caciques du régime d'Ould Taya et ont stigmatisé sa prétendue faiblesse dans la lutte contre le terrorisme. De plus, des soupçons de corruption impliquant des membres de son entourage ont contribué à alourdir l'atmosphère. Le chef de l'Etat a progressivement, à partir de juin, perdu l'appui des députés et sénateurs de son propre parti qui, sous la menace d'une motion de censure, ont même poussé le gouvernement à la démission.

"Avec cette crise politique, les militaires voulaient montrer au président qu'il ne pouvait pas faire ce qu'il voulait", souligne le chercheur de l'Ifri. Un bras de fer s'engage alors entre le chef de l'Etat et les dirigeants de l'armée, notamment son propre chef d'état-major particulier et commandant de la garde présidentielle, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui fut un des artisans du coup d'Etat de 2005. Le président a voulu affirmer son autorité, en signant un décret limogeant tous les chefs de l'armée.

Cette décision fut une "erreur", pour le vice-président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho), une ONG basée à Dakar qui avait envoyé des observateurs lors du processus électoral de 2006-07 en Mauritanie.

"On pouvait gérer la crise d'une autre manière, avec notamment une dissolution de l'Assemblée nationale et de nouvelles élections législatives", ajoute Abou Bacry Mbodj. Mais le chef de l'Etat "a laissé pourrir la situation, il s'est dit que les militaires n'allaient pas oser" le renverser, relève un observateur étranger de la vie politique mauritanienne.

Les militaires putschistes doivent maintenant convaincre les partis de participer à la prochaine présidentielle. "Et il y aura alors une possibilité forte d'un retour de Vall (chef de la junte entre 2005 et 2007)", estime le chercheur de l'Ifri.

Voici une lettre de Mr. Marzouki a la Mauritanie qui accuse cet acte criminel et anti-démocratique :

Citation :

رسالة مفتوحة لأشقائي الموريتانيين

jeudi 7 août 2008

لو كنت موريتانيا لما ترددت لحظة واحدة في إدانة الانقلاب والعمل بكل قواي لعودة الشرعية للدولة والرئاسة للرئيس الذي انتخبه الشعب،أيا كان موقفي منه واختلافي معه ، لا لشيء إلا لأنه مهما كانت المآخذ على السياسات المتبعة ،أو حتى فشلها، فإن الشعب الذي يعيّن هو وحده المؤهل لتقييم من اختار في الانتخابات الموالية ، عازلا من يشاء ومجدّدا لمن يشاء. أما أن تأخذ حفنة من الأشخاص حق قرار ليس من صلاحياتها لمجرد أنها تملك الدبابات ، فهذا عين الاستهتار بإرادة الشعب ومطلق الاحتقار لسيادته وكرامته.

لكنني لست موريتاني وإنما عربي من تونس، ومع هذا، مسّني الانقلاب في الصميم. لقد جئتكم لأول مرة بتفويض من اللجنة العربية لحقوق الإنسان صحبة رجل القانون الأستاذ عبد الوهاب معطر لمراقبة الانتخابات الرئاسية التي حملت إلى سدة الحكم الرئيس سيدي محمد ولد الشيخ عبد الله والتي شكلت حدثا ، لا في تاريخ موريتانيا فحسب وإنما أيضا في تاريخ المنطقة والأمة.

لا أخفيكم يا أشقائي الأعزاء،أننا شعرنا كتونسيين بشيء من الغيرة ونحن نتحرك وسط عاصمة تشعر فيها بنسيم الحرية في كل منعطف طريق...ونحن نتابع حملة انتخابية كما تقع في كل البلدان العريقة في الديمقراطية... ونحن نتحدث بكل حرية مع المرشحين... الذي أذهلنا أكثر التنظيم المحكم للانتخابات .كدنا لا نصدق ما نرى، وقد أتينا من بلد الانتصار بنسبة 99% بفضل علنية الاقتراع وسرية الفرز. نعم لن ننسى ما حيينا سرية الاقتراع وكيف تم الفرز في المدرسة الفقيرة في الحي الفقير. تلك الليلة المشهودة، جلس كل المراقبون ومنهم نواب كل المرشحين وفرشوا على الحصير البالي كل الأوراق وعدوها أكثر من مرة وأمضيت المحاضر من طرف الجميع دون أدنى نزاع. قلت لنفسي ، كلا نحن العرب لسنا أعداء للديمقراطية بالطبع والغريزة، بل ونستطيع حتى دون تدرب طويل كما يدعون،تحقيق انتخابات على الطريقة الموريتانية . ومن يومها وأنا أسوّق النموذج الموريتاني وأدعو إليه في كل مناسبة.

هذا الدور لموريتانيا ، كقدوة ، كمشعل، كمثال، كمدرسة، كأمل ،هو الذي ضربه الانقلاب ضربة لا نتمناها قاتلة. الثابت أنه نصر رخيص و شماتة عارمة لكل الأنظمة الاستبدادية العربية.هو حجة إضافية لأعداء العروبة والإسلام المرددين أن بنا عيب ذهني وخلل أخلاقي يجعل شعوبنا لا تحكم إلا بالإذلال والترويع من قبل استبداد عسكري أو بوليسي فاسد.

هذا الانقلاب مجرم على الصعيد الموريتاني لأنه احتقر إرادة الشعب وتجاوزها ،ومجرم على صعيد الأمة ككل لأنه قوى من شوكة أعدائها وألدهم عصابات الاستبداد ، وأخّر مسيرتها و خيب آمالها وأحبط من معنوياتها .إنها مسؤولية كبرى ملقاة على عاتقكم لتصحيح جريمة نكراء في حق الشعب والأمة .

إن واجبكم ليس فقط تجاه موريتانيا وإنما تجاه الأمة وتجاه الديمقراطية في العالم، وهذا الواجب يطلب منكم إفشال الانقلاب بكل الوسائل المدنية وعودة الشرعية للحكم والحكم للشرعية .

وفقكم الله وقلوبنا معكم في محنتكم -ومحنتنا- الجديدة .

Phidias a écrit:

Lexians, tu évoques l'islam (hors sujet de mon propos) ce qui est très différent de l'islamisme. Le premier tiers de ton message est donc hors sujet.

Au contraire mon ami ! (Avec un gros accent British) Cette partie à justement tout à avoir à cause du fameux amalguame que l'ont fait depuis longtemps entre justement islam et islamisme au sens où le monde actuellement l'entend. Et justement j'ai introduit mon message par cette partie car dans ton poste originel la seule information que l'on peut tirer c'est que le motif principal du putsch est l'ouverture à l'islamisme qui est pratiqué par le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Quand même je trouve ça assez fort comme affirmation. Tu m'excuseras de chipoter sur les mots mais j'accorde une grande importance au choix lexical et à l'association d'idées.

Citation :

Citation:En Mauritanie, une armée omniprésente qui "rectifie" le jeu politique
MAURITANIE - 7 août 2008 - AFP
Véritable
colonne vertébrale du pouvoir depuis 30 ans en Mauritanie, l'armée
n'hésite pas à sortir des casernes pour s'arroger le droit de
"rectifier" le cours de la vie politique, comme le confirme son coup
d'Etat de mercredi.

Mais contrairement au coup de force de
2005 contre le régime de Maaouiya Ould Taya (1984-2005), un chef d'Etat
très critiqué pour ses violations des droits de l'Homme, les militaires
putschistes viennent de renverser un président démocratiquement élu, le
premier depuis l'indépendance du pays en 1960.

"Les militaires
ont un poids important dans la société. Et il est très difficile pour
ce corps de ne plus avoir de pouvoir", indique à l'AFP Alain Antil, spécialiste de la Mauritanie à l'Institut français des relations internationales (Ifri) de Paris.

Depuis
le coup d'Etat de 1978, le premier du pays, "l'armée a toujours été au
pouvoir et n'arrive pas à rentrer dans les casernes", ajoute-t-il.

Si
le président renversé mercredi, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, était un
civil, les "généraux" exerçaient en effet sur lui une très forte
influence.

Lors de l'élection présidentielle du début 2007,
cet homme adepte du consensus, peu connu dans son pays et qui avait
vécu près de 20 ans à l'étranger, était ainsi apparu comme le candidat
officieux de la junte dirigée par Ely Ould Mohamed Vall, très populaire
mais qui ne pouvait pas se présenter.

Mais une fois élu, le
président présenté par ses adversaires comme faible et falot, a
progressivement voulu prendre ses distances avec ses encombrants
tuteurs militaires.

Ces derniers n'ont notamment pas
apprécié l'ouverture présidentielle vers les islamistes modérés, le
retour de certains caciques du régime d'Ould Taya et ont stigmatisé sa
prétendue faiblesse dans la lutte contre le terrorisme. De plus, des
soupçons de corruption impliquant des membres de son entourage ont
contribué à alourdir l'atmosphère. Le chef de l'Etat a progressivement,
à partir de juin, perdu l'appui des députés et sénateurs de son propre
parti qui, sous la menace d'une motion de censure, ont même poussé le
gouvernement à la démission.

"Avec cette crise politique, les
militaires voulaient montrer au président qu'il ne pouvait pas faire ce
qu'il voulait", souligne le chercheur de l'Ifri. Un bras de fer
s'engage alors entre le chef de l'Etat et les dirigeants de l'armée,
notamment son propre chef d'état-major particulier et commandant de la
garde présidentielle, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui fut un
des artisans du coup d'Etat de 2005. Le président a voulu affirmer son
autorité, en signant un décret limogeant tous les chefs de l'armée.

Cette
décision fut une "erreur", pour le vice-président de la Rencontre
africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho), une ONG basée
à Dakar qui avait envoyé des observateurs lors du processus électoral
de 2006-07 en Mauritanie.

"On pouvait gérer la crise d'une
autre manière, avec notamment une dissolution de l'Assemblée nationale
et de nouvelles élections législatives", ajoute Abou Bacry Mbodj. Mais
le chef de l'Etat "a laissé pourrir la situation, il s'est dit que les
militaires n'allaient pas oser" le renverser, relève un observateur
étranger de la vie politique mauritanienne.

Les militaires
putschistes doivent maintenant convaincre les partis de participer à la
prochaine présidentielle. "Et il y aura alors une possibilité forte
d'un retour de Vall (chef de la junte entre 2005 et 2007)", estime le
chercheur de l'Ifri.

Tu vois là ça commence à être plus nuancé parceque les causes sont multiples : limogeage des généraux, lutte de pouvoir, corruption, démission des parlementaires et faiblesse de lutte contre le terrorisme, faisant surement allusion à l'assassinat des français que tout le peuple mauritanien avait condamné et la découverte d'une cellule qu'on dit appartenir à Al-Qaida et que le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi avait dit que des mesures serait prise pour lutter contre cela.

Les généraux ont trouvé que ce n'était pas assez et qu'ils "voulaient montrer au président qu'il ne pouvait pas faire ce
qu'il voulait" serait-ce finalement q'une lutte de pouvoir ?!

Ceci sans rappeler que des cellules terroristes ont été découverte un peu partout dans le monde est ce que ça donne le droit aux militaires de renverser le gouvernement en place, il faut lutter contre ça mais pas incomber ça qu'au président. Pour ce qui est du parlement qui represente le peuple, le président du parlement Massoud Ould Belkheir et ses parlementaires ont refusé ce putsch des militaires et ont appeler à sa relaxe immédiate et à ce qu'il retrouve ses fonctions. D'autres parlementaire ne partage pas cet avis et soutiennent les militaires. ça en fait un problème politique qu'il faudrait régler au sein du parlement et avec le gouvernement pas avec les armes.


Tout ça pour dire que les raisons sont multiples et ce qui m'a fait reagir au départ c'est de restreindre l'action des généraux militaires à ce que tu avais cité lors de ton premier post à savoir l'ouverture à l'islamisme. Et d'après moi, parfois les raisons sont loin d'être celles que se relayent les médias.


Pour en revenir justement à cette ouverture à l'islamisme pratiqué par le président déchu ( Ce n'est plus la peine d'y revenir en réalité puisque j'ai déjà établi mon point de vue mais heureusement qu'on est dans un forum de luxe et qu'on aime bien ettaka3rir -répétitions-)

Citation :

Est-ce que tu nies une montée de l'islamisme en Mauritanie ?

Citation :

l'ouverture à l'islamisme pratiqué par Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.

Citation :

Ces derniers n'ont notamment pas apprécié l'ouverture présidentielle vers les islamistes modérés,

Je trouve ces affirmations très intéressantes. En quoi justement se traduit cette montée de l'islamisme et surtout quelle relation avec le président déchu. Certainement il y a eu les deux affaires de l'assassinat des français et de la cellule découverte que l'on dit appartenir à Al-Qaida mais en Tunisie aussi il y a eu une affaire pareille, en Italie, en Somalie, en Egypte, au mali etc ... ça peut arriver sous n'importe quel régime ce que je n'est pas réussi à trouver c'est comment se traduit cette ouverture présidentielle en Mauritanie ? Ah oui il y a cette dépeche AFP :

Citation :

Un coup d'Etat dépose le président démocratiquement élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi soupçonné de liens avec Al-Qaïda.

Carrément !!!



Je n'ai non plus aucun parti pris. C'est juste que parfois ça m'agace de mettre islamisme islamiste Al-Qaida à toutes les sauces, en général, sans pour autant désigner ton post spécifiquement, Phidias. Sauf que pour ce cas il se trouve que c'est toi qui en a parlé donc je te réponds histoire d'apporter mon grain de sel également.

Citation :

Un coup d'Etat dépose le président démocratiquement élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi soupçonné de liens avec Al-Qaïda.

Aïe! C'est très fort ça! Qui est ce qui a dit ça? un journal ou un participant à cette discussion?!

Sinon, il fait chaud au coeur de voir que beaucoup de Mauritaniens refusent encore ce coup d'État et défendent encore leur démocratie:

http://aljazeera.net/NR/exeres/96DCEB46-FBC4-4ABE-B373-7EDC0DF92395.htm

au fait les mauritaniens sont divisés et ils sont beaucoup de part et d'autres alors on est loin de l'idée que le tout peuple adhere a la democratie....parce qu'il y a ceux qui ne le sont pas et leur soucis est vraiment alimentaire et basique.
il est possible qu'on leur a decrit la democraite comme le paradis sur terre et puisqu'on leur a dit que c'est la seule alternative ils sont parti voter.
bref le resultat est la
moi je regarde les faits et les faits parlent vrai et ne sont pas des discours idelogique qui lui par contre tord le cou aux faits.

no comment!

il est quand meme inacceptable que ceux qui symbolisent le processus democratique soutiennent l'antidemocratique par excellence.

pourquoi l'experience française serait valable pour ce cas et non pour d'autres quand la meme experience est evoqué pour expliquer voire justifier ce qui ce passe ailleurs?