TUNIS — La commémoration de la "journée des martyrs" en Tunisie a
tourné à la violence lundi dans le centre de Tunis, les policiers
chassant sous une pluie de lacrymogènes des manifestants qui voulaient
défiler sur la symbolique avenue Bourguiba interdite aux rassemblements.
Réfugiés
dans des cafés ou des commerces, des Tunisiens incrédules contemplaient
des scènes de violence inédites depuis plusieurs mois dans la capitale:
fumée de lacrymogènes, charges à moto ou en camion de policiers casqués
et armés de matraques, manifestants interpellés brutalement, voire
frappés.
Tout a commencé vers 10H00 lundi matin sur l'emblématique
avenue Bourguiba, interdite depuis le 28 mars aux rassemblements sur
décision du ministère de l'Intérieur. Répondant aux appels lancés sur
les réseaux sociaux, des centaines de personnes, hommes, femmes, vieux
et jeunes, se sont rassemblées pour commémorer "la journée des martyrs"
et réclamer la réouverture de l'avenue.
Dans une ambiance tendue,
les manifestants, enroulés dans des drapeaux tunisiens et criant: "ni
peur, ni terreur, l'avenue appartient au peuple", ont remonté l'avenue
au pas de course.
"C'est nous qui avons libéré la Tunisie, ils
n'ont pas le droit d'interdire des marches pacifiques", a déclaré à
l'AFP Mohsen Ben Henda, un septuagénaire, avant que ne commencent les
tirs nourris de lacrymogènes.
Les gens se sont enfuis dans les
rues avoisinantes ou se sont réfugiés dans les cafés de l'avenue, mais
des groupes se sont rapidement reconstitués, notamment sur l'avenue
Mohamed V, perpendiculaire à l'avenue Bourguiba.
Les gens
criaient: "Dégage! Dégage!", reprenant le slogan de la révolution, et la
colère était palpable du côté des manifestants.
"C'est affreux ce
qui se passe aujourd'hui", disait, au bord des larmes, une avocate,
Yamina. "Nous sommes pacifiques, et ils nous interdisent l'avenue
Bourguiba alors qu'ils l'ont livrée aux salafistes", criait-elle.
L'artère
symbole de la révolution tunisienne, où sont généralement organisés
tous les mouvements de contestation, est interdite aux rassemblements
depuis des incidents lors d'une manifestation d'islamistes qui s'en
étaient pris à des artistes.
Samedi déjà, une manifestation de diplômés chômeurs qui tentaient d'accéder à l'avenue avait été violemment dispersée.
"Je
suis consterné. Les gens que la révolution a amenés au pouvoir sont
aujourd'hui ceux qui nous empêchent de manifester", a déclaré à l'AFP
l'ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme Mokhtar
Trifi.
"C'est une journée vraiment triste", a-t-il ajouté.
"Tu peux tirer sur le peuple mais le peuple se relèvera!" pouvait-on lire sur une pancarte brandie par une jeune fille.
"Regardez, c'est ça la Tunisie de la liberté, la Tunisie d'Ennahda", lâchait un autre manifestant, dégoûté.
Deux
journalistes, la correspondante de l'hebdomadaire français Le Point et
la rédactrice en chef du site tunisien Kapitalis, ont été molestées par
des policiers.
Le porte-parole du ministère de l'Intérieur Khaled
Tarrouche a réitéré l'interdiction de manifester. "On ne va pas laisser
s'installer le chaos. Les gens ont la possibilité de manifester ailleurs
que sur l'avenue Bourguiba", a-t-il dit à l'AFP.
Selon lui, en
tirant des lacrymogènes, les forces de l'ordre "voulaient éviter de
pires affrontements", les manifestants leur ont jeté des projectiles et
une bouteille incendiaire a détruit un car de la police.
La
manifestation de lundi avait été appelée sur les réseaux sociaux pour
commémorer "la journée des martyrs", en souvenir de la répression
sanglante par les troupes françaises d'une manifestation à Tunis le 9
avril 1938.
Des cérémonies officielles en présence du Premier
ministre Hamadi Jebali et du chef du parti islamiste Rached Ghannouchi
sont prévues lundi après-midi. Pendant ce temps, des heurts sporadiques
se poursuivaient dans le centre-ville.
De Cécile FEUILLATRE (AFP)
décidément, ils n'ont plus qu'un seul objectif la destruction du pays !
et je ne sais pas comment on va s'en sortir de cette impasse, partout ou ces bâtards passent il n'y a que, ruines, destructions, et vandalismes, des pauvres citoyens ayant (travailler eux) , toute leur chienne de vie pour posséder un bien quelconque, eh! ben , on y met le feu, on le detruit ce bien, je suis dégouté , par cette, merde, de ce que l'on nomme révolution, je suis dégouté de voir le pays partir en couille, je suis dégouté à vomir de le voir se faire diriger par des barbus puants et incultes! quelle horreur, quelle erreur, aujourd'hui je sent tout de même , que, pour que notre si beau pays redevienne comme jadis , comme, avant , on va ramer, on va beaucoup ramer, car il ne fallait pas rêver, il ne fallait pas se leurrer , partout ou la nébuleuse salafistepute, passe , il n'y que ruine et destruction !