La bourgeoisie a très bien compris la haine du peuple qui grossit
inexorablement et exige un grand nettoyage complet des mœurs dissolues
de la classe dominante. Dernièrement,dans le contexte de l’affaire
Strauss-Kahn, les médias bourgeois ont donc prétendu faire
leur autocritique et jouer la transparence, tout en agitant évidemment
le repoussoir du « puritanisme anglo-saxon » pour ne pas « aller trop
loin » dans le dévoilement de la vie privée.
Cet argument de la vie privée est
insupportable pour les masses car il dissimule en vérité une omerta
totale sur un mode de vie généralisée dans la bourgeoisie, une vision du
monde des classes dominantes qui témoignent de leur décadence
inévitable. En fin de compte, les médias bourgeois ne disent pas grand
chose, n’analysent rien, ne possèdent aucune vision systémique.
Ainsi,
au sujet de l’affaire du ministre pédophile à Marrakech, plusieurs noms
sont sortis, parmi lesquels ceux de Jack Lang et de Philippe
Douste-Blazy. Un autre ancien ministre (de la défense), Hubert
Védrine, n’a jamais été inquiété dans l’affaire du réseau Tora.
Pourtant, au début des années 90, Hubert Védrine, alors porte-parole de
la présidence, était hébergé au domicile du prêtre Nicolas Glencross à
Saint-Léger-des-Vignes, une petite commune de la Nièvre dont il restera
conseiller municipal jusqu’en 1995. Or, alerté par la rumeur publique,
la gendarmerie a découvert au domicile de Nicolas Glencross le plus
important studio de photos pédopornographiques jamais mis à jour en
Europe. 30 000 clichés pédopornographiques étaient découverts à son
domicile.
Glencross mourut d’une crise cardiaque
peu après la fin de sa détention préventive. Le pasteur Doucé, par
lequel transitaient les clichés pédopornographiques, fut quant à lui
assassiné dans la forêt de Rambouillet. Hubert Védrine, qui aurait dû
être considéré comme un témoin privilégié de l’affaire compte tenu de sa
proximité avec Glencross, n’a jamais été interrogé dans le cadre de
l’enquête.
Au sujet de l’affaire du ministre
pédophile dont le nom est tû par la bourgeoisie, il semble que la ville
de Marrakech soit devenue un lieu bien connu de débauche pédophile pour
de nombreux bourgeois français (Agadir étant apparemment « réservé » aux
Allemands). Il faut rappeler que le ministre incriminé à Marrakech a
été arrêté alors qu’il se trouvait en compagnie d’autres notables. En
fait, d’autres personnalités bourgeoise pratiquent le tourisme sexuel
dans ce pays en bénéficiant de la clémence du régime social-féodal du Maroc dépendant de l’impérialisme français.
Le 24 avril 2006, Jacques-Henri Soumère,
directeur de théâtre (Opéra de Massy, théâtre de Longjumeau, le Comédia
actuellement, théâtre de Mogador de 2000 à 2005, la Mutualité, le
théâtre de Fontainebleau, etc), a été arrêté dans sa résidence de
Marrakech en compagnie de deux mineurs. Plusieurs centaines de vidéos
pédopornographiques avaient été retrouvées sur place. Verdict du
tribunal marocain aux ordres de l’impérialisme français : quatre mois de
prison avec sursis !
Dans le cas du ministre pédophile, le
peuple est toujours maintenu dans l’ignorance totale par la bourgeoisie,
mais deux choses paraissent quasiment certaines :
1) Cette affaire a bien eu lieu ; 2) Le ministre en question a bien été exfiltré discrètement vers la France.
Yves Bertrand, ex directeur des
Renseignements généraux, a d’ailleurs affirmé qu’il avait fait part de
cette affaire à Daniel Vaillant et Lionel Jospin, respectivement
ministre de l’intérieur et premier ministre.
Ces derniers se sont empressés de
démentir les déclarations de Yves Bertrand, mais il parait totalement
improbable qu’un rapatriement en urgence du ministre pédophile se soit
réalisé sans que deux hauts responsables de l’Etat bourgeois en soient
tenus au courant.
La gigantesque hypocrisie de la
bourgeoisie est proportionnelle au phénomène systémique de la décadence
qui la traverse. Comme nous l’expliquions dans un précédent article, des
rumeurs persistantes font état de l’implication de Jack Lang dans une
affaire de pédophilie au Sud-est de la France à la fin des années 80
sans qu’aucune information plus précise soit diffusée à ce sujet.
Au début des années 80 et toujours dans
le Sud-est de la France, à Aimargues (Gard), avait éclaté l’affaire du
« lieu de vie » Coral où les noms de 343 personnes étaient cités, parmi
lesquels Jack Lang et Frédéric Mitterrand. Il s’agissait d’un
établissement éducatif se voulant ouvert aux méthodes alternatives qui
accueillait principalement des enfants autistes. En 1979, un enfant de
onze ans avait déjà été retrouvé mort la tête dans un seau d’eau.
L’autopsie démontra qu’il avait été sodomisé.
L’affaire Coral en elle-même porte sur
l’existence d’un réseau de pédophiles qui violaient les enfants avec la
complicité de la direction de l’établissement. Au cours de l’enquête, un
des directeurs du « lieu de vie », Jean-Noël Bardy admettait
l’existence d’ « activités sexuelles thérapeutiques ». Malgré le
témoignage d’enfants, le dossier fut progressivement enterré et les
quelques inculpés condamnés à des peines très légères : trois ans de
prison, dont un ou deux avec sursis. Aucune personnalité politique n’a
été appelée à comparaître.
Parmi les 343 personnes citées dans le
dossier, figuraient plusieurs personnalités d’extrême-droite, dont
Michel Caignet, un éditeur de magazines pédopornographiques frappés
d’interdiction mais qui renaissaient sous des noms différents : Gaie
France, Gay France, Alexandre, Sparte, etc.
Au passage, on voit ici la fascination
fasciste pour le modèle de société de Sparte, basé sur le
social-darwinisme, le patriarcat, l’eugénisme, à l’opposé de celui
d’Athènes. Michel Caignet, ancien membre de l’organisation nazie FANE
(Fédération d’action nationale et européenne), était un des principaux
destinataires des photos pédophiles prises dans le studio de Nicolas
Glencross qu’il publiait dans ses magazines. Il a été condamné en 1997 à
quatre ans de prison, dont 18 mois avec sursis.
Un des contributeurs de premier ordre
des magazines pédophiles de Caignet était Bernard Alapetite, ancien
collaborateur des revues fascistes Défense de l’Occident, Intiative
Nationale (organe du Parti des Forces Nouvelles) et d’Éléments, revue
trimestrielle du Groupe de recherche et études pour la civilisation
européenne (GRECE) dont il fait partie. Sans surprise, Bernard
Alapartite était également cité dans les affaires du réseau Tora et
Coral. Il éditait lui-même le magazine « Beach Boys » qui se présentait
de la manière suivante :
«La beauté féminine n’a plus le
monopole de l’esthétique photographique. Aujourd’hui, »Beach Boy
offre » une alternative à cette dictature de la courbe du deuxième
sexe. Pour beaucoup, la quintessence de la beauté s’incarne dans la
silhouette d’un adolescent. Mais l’adolescent n’est pas qu’une belle
image météorique. Si dans cet instant de vie, le corps de l’homme trouve
souvent son idéal et fugitif accomplissement, il est toujours et
surtout la chance et l’espoir de l’espèce. N’oublions jamais les lignes
d’Henry de Montherland : »Quels que soient les bouleversements et les
ruines, il y aura toujours des enfants parmi nous ». » Les lecteurs de Contre-Informations
repéreront immédiatement le caractère fasciste de ces quelques lignes :
célébration de la fulgurance à l’opposé de la construction, conception
antidialectique de la nature magnifiant le combat pour la survie,
affirmation du patriarcat. De surcroît, il n’est pas étonnant de
retrouver des fascistes liés à des affaires sordides de pédophilie. En
effet, les fascistes prétendent s’opposer à la décadence bourgeoise,
mais le fascisme lui-même se développe à l’époque de la putréfaction
capitaliste et s’en nourrit.
Le fascisme prétend incarner une
exigence de civilisation mais il est inextricablement lié au monde
ancien du capitalisme dont il colporte le pourrissement. La décadence bourgeoise est nihiliste :
elle célèbre de la jouissance fulgurante et transcendante (opposée à la
conscience matérialiste), ce qui en fait une composante du fascisme en
expansion à l’époque de la crise générale du capitalisme. Le fascisme
fonctionne sur ce rapport dialectique : il propose en apparence une
solution de retour à l’ordre civilisationnel mais grandit sur le terreau
de la décadence bourgeoise. Du reste, les affaires de pédophilies
montrent clairement l’imbrication des fascistes dans les élites
bourgeoises et leur décadence.
La fascination à tendance pédophile pour
les éphèbes constitue ainsi une composante intrinsèque du fascisme qui
se reflète par exemple dans les références à Sparte, à Alexandre le
Grand, à l’amitié virile entre jeunes recrues, à la camaraderie scoute
etc. Comme les pédophiles, qui justifient toujours leurs crimes par
l’éducation, l’éveil à la sexualité, la fascination des fascistes pour
la figure de l’éphèbe repose sur la célébration de « l’enfant qui
devient homme », du rapport franc, d’homme à homme, que ne pourront
jamais comprendre les femmes.
On peut penser ici à l’illustrateur
fasciste Pierre Joubert, grand spécialiste des représentations du
scoutisme qui s’intéresse particulièrement à cet aspect de transmission
des valeurs patriarcales d’ « homme à homme » (qui est censée s’opposer à
la décadence mais en fait dialectiquement partie).
Contre-Informations parle de décadence
bourgeoise car Contre-Informations est un média scientifique qui vise à
comprendre le monde pour conduire à la révolution socialiste.
Les
affaires de pédophilie ne tiennent pas à un pouvoir secret complotiste
mais bien à la marche normale du capitalisme en période de crise. La
compréhension scientifique de cette tendance conduit à l’analyse de la
décadence bourgeoise. C’est cette ambiance de décadence que le peuple ne
peut plus supporter. La révolution socialiste sera un gigantesque coup
de balai contre la débauche, les rapports sexuels tarifés, le
libertinage des bourgeois. La révolution socialiste est à la hauteur de
l’exigence de civilisation du peuple !
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