Le mariage, très utile.

Je me suis toujours demandé l'utilité et le sens de tous les rituels autour du mariage.
J'essaye de comprendre le sens de toutes ces parades, ces tensions, ces mises en scènes. J'ai constaté que cette manifestation paroxystique met en exergue les logiques et sens qui sont diffus dans l'interprétation des rapport inter-humains et le couple.



Vous allez voir c'est simple.

Dans notre contexte le mariage au départ est un commerce entre deux clans. Les individus sont le support de cet échange mais cette transaction est négociation, se toiser, des démonstrations de force, des démonstrations belliqueuses etc.
Il y'a toute une mise en scène quand l'homme va récupérer sa femme de chez elle. Il vient en force, tout un bataillon ( la chanson de mar7bé eb awled sidi 7allou jme3a sallou syoufhom lama3a). De son côté le clan de la femme met en avant ses forces. L'homme doit comprendre qu'il fait une action périlleuse. Il est dans l'entre des fauves. Une forme de mobilisation générale.

La "valeur" d'échange de la femme est la puissance, la richesse de l'alliance.
C'est ce qui revoit au besoin de "se casser la gueule", la tirelire pour décrocher la main de la femme. Selon cette conception. Une femme qui ne se fait pas désirer, qui ne coûte pas les yeux de la tête à l'homme qui décroche sa main peut subir plus tard des réflexions du genre : "enti blech emmelli", Je t'ai ramassée etc.

Donc selon ces logiques, c'est normal qu'une femme n'abaisse pas la taxe qui peu importe la consistance du rapport des deux individus support de l'échange, montre au vu de tous, en société donc, que l'homme l'a décroché de haute lutte ce qui atteste de sa valeur, du fait qu'elle était voulue, désirée et qu'elle a daigné se donner à lui, sa valeur est ainsi attestée, une bonne fois pour toutes. Le prestige social de sa famille est ainsi affirmé.

à continuer...

Vu qu'on parle "d'échange" Quelle est la différence entre la prostitution et cet échange?
Il y'a des garanties institutionnelles, la valeur de la femme est attestée, il y'a toute la famille alliée derrière qui établi un lien social d'alliance.
Donc l'affinité personnelle des individus n'est pas l'étalon ou la mesure pour faire la part entre un rapport de prostitution et un rapport "personnel".
Le rapport personnel, entre individus, bâti sur l'affinité n'est pas l'objectif principal de l'institution du mariage bien que le mariage fait le constat empirique que l'affinité aide.

Le but de mon propos n'est pas de déprécier le mariage en l'associant à la prostitution qui est dépréciée, refoulée, comme quelque chose qui est consacrée mais qui n'est pas socialement assumée. Elle est tolérée tant qu'elle tient son rang. Si elle s'affiche en société elle ne rencontre que l'anathème. Le client qui dans l'intimité du rapport charnel célébrait devient complaisant et rejète avec la prostitué sa "nature animale" qui lui impose de faire des écarts et des transgressions au canon social.

On se leurre si on oubli, la signification sociale de nos actes. On peut choisir de ne pas nous conformer mais on arrive mieux à nous positionner si on est conscient du sens social. On doit s'émanciper au niveau intellectuel des conceptions consacrée après avoir saisie leur sens. On peut mieux argumenter nos choix, établir un dialogue entre nos différents repères. On se convainc d'abord pour ensuite convaincre le monde.

Et nous dans ce contexte?
Même si nos contextes respectifs ne se confondent pas nécessairement avec le contexte décrit ci-dessus on remarque que ce contexte agro-pastoral nous envahie de toute part. On est ramené au sein de la société au modèle prédominant ou qui a le vent en poupe.

Le concubinage ou le copinage:
Il se retrouve hors contexte ou hors sujet. Quand les impératifs sociaux s'imposent on ne trouve pas nécessairement une pertinence à ce phénomène. Certains en ramenant à cette grille de lecture confondent le concubinage avec la femme accessible pour ne pas dire femme publique ou prostituée. L'homme ne s'est pas ruiné pour aboutir à cette femme donc "il n'a pas pu apprécier sa valeur".
Fini l'écran de fumée du romantisme, de la précipitation. "Les vrais valeurs" reviennent au goût du jour et "on revient au droit chemin".
Une étrangère c'est différent parce que son clan c'est la France ou l'Angleterre et ils ont l'arme nucléaire

Le mariage d'amour:
On va l'appeler un concubinage qui veut avoir les garanties institutionnelles on va dire. Déjà on veut affronter le social, vu que le concubinage n'a pas de statut dans nos sociétés. On voit déjà un effort pour harmoniser, ce qui prouve que intrinsèquement il y'a une reconnaissance de la valeur du rapport ce qui amène "à se mouiller" et chercher l'assise sociale.
Il peut souffrir d'un mal très connu : le manque d'imagination, j'explique
On a du mal à se représenter en dehors des modèles consacrées ce qui fait que des attentes réciproques s'expriment d'en ne sait où et viennent pourrir l'ambiance.
On part de la légèreté de l'amour à la réalité dense d'un rapport institutionnalisé et les cannons sociaux de retour.
L'homme râle parce que la femme devrait faire ceci ou cela, pareil pour la femme. On vit selon les modèles standards si on ne peut pas envisager d'autres.

des commentaires?

en Tunisie, le mariage est un permis de fornication..

Sur le plan sociologique je crois que ,y'a lévi-strauss qui disait à peu prêt ,l'échange de la femme entre les clans (mariage) est le noyau de la civilisation puisqu'il maintient la cohésion sociale entre les clans et entrain l'échange des biens avec.
De même que le mariage permet de donner une plus grande stabilité à la famille et aux individus.La famille étant le noyaux de la nation.Le mariage est bon pour l'individu , pour la nation et pour la civilisation.(Et pour maintenir les valeurs conservatrice qui permettent le maintient du pouvoir régnant selon marx).donc tout est bon dans le mariage.

chidd-min-ghadi a écrit:

Sur le plan sociologique je crois que ,y'a lévi-strauss qui disait à peu prêt ,l'échange de la femme entre les clans (mariage) est le noyau de la civilisation puisqu'il maintient la cohésion sociale entre les clans et entrain l'échange des biens avec.
De même que le mariage permet de donner une plus grande stabilité à la famille et aux individus.La famille étant le noyaux de la nation.Le mariage est bon pour l'individu , pour la nation et pour la civilisation.(Et pour maintenir les valeurs conservatrice qui permettent le maintient du pouvoir régnant selon marx).donc tout est bon dans le mariage.

Sociologiquement parlant il faudrait distinguer entre les différentes phases de l'histoire, des us et coutumes et des rapports sociaux depuis l'antiquité et jusqu'au temps moderne pour pouvoir discerner entre ce qui est dit par un sociologue et son disciple même si tu trouves qu'il y a plus d'un point commun au mariage d'un babylonien et celui d'un Français zerebe de seconde generation...