Kahéna Homo Addictus
Nombre de messages : 1913 Age : 107 Localisation : Behind you Emploi : legal Date d'inscription : 22/02/2008
| Sujet: Woody Allen, les homards et Madoff 2/8/2009, 12:57 | |
| Un texte hilarant qui a été publié dans le New Yorker et qui se trouve dans le supplément du Courrier Int. Et ici le lien pour l'article original et complet: http://www.newyorker.com/humor/2009/03/30/090330sh_shouts_allen?currentPage=all/color]
Il y a deux semaines, Abe Moscowitz est mort d'une crise cardiaque avant d'être réincarné en homard." Dentiste de son vivant, Abe Moscowitz atterrit donc dans l'aquarium d'un restaurant chic de l'Upper East Side. Dans l'aquarium il y avait d'autres homards, l'un d'eux le reconnait: "Abe, c'est toi?"lui demanda la créature, son antenne se redressa. " Qui ça? Qui me parle?"dit Moscowitz, encore sonné par sa métamorphose post mortem en crustacé. "C'est moi, Moe Silverman"dit l'autre homard. "Oh mon Dieu!"siffla Moscowitz, reconnaissant la voix de son ancien collègue de jeu gin-rummy. "Qu'est ce qui se passe?" "Nous nous sommes réincarnés"expliqua Moe " En un couple d'homards de 1 kg" "En Homard? C'est ce que j'ai reussi à obtenir après avoir mené une vie exemplaire? Je me retrouve dans un aquarium à la 3 eme avenue?" "Les voies du Seigneur sont impénétrables" expliqua Moe. "Regarde Phil Pinchuk. L'homme qui est tombé raide mort à cause d'un anévrisme, il est devenu un hamster. Tous les jours il court comme un con dans une roue. Pendant des années il a été professeur à Yale. A mon avis, il a fini par y prendre goût, il pédale sans arrêt il ne va nulle part , mais il sourit".
Moscowitz n'aimait pas du tout sa nouvelle enveloppe charnelle. Pour quelle raison un honnête citoyen comme lui, un dentiste, un chic type-qui méritait de se réincarner en aigle majestueux ou d'être blotti confortablement sur les genoux d'une créature sexy qui lui aurait caressé le pelage- et non de se retrouver ignominieusement comme Entrée au Menu! C'était un cruel destin d'être voué par sa chair délicieuse à être présenté au menu du jour avec des patates cuites au four et avec le dessert. Cette réflexion amena les deux homards à parler des mystères de la vie,de la religion, des caprices de l'Univers... et dire que Sol Drazin, un minable qui travaillait dans la restauration, après une attaque cérébrale, fut réincarné en étalon qui féconde quelque mignonnes petites poulines pure race, pour des sommes faramineuses. Se sentant désolé et en colère contre son propre sort, Moscowitz barbote en rond en étant incapable de rester aussi zen que Silverman devant la perspective d'être servi façon Thermidor.
A ce moment, rentre dans le restaurant et s'assoit à une table voisine Bernie Madoff en personne. Si Moscowitz était déjà particulièrement amer et agité, maintenant il s'étouffe et agite sa queue comme un moteur Evinrude. 'J'y crois pas', dit-il, pressant ses petits yeux noirs contre la vitre. 'Ce goniff qui devrait être en prison en train de casser des cailloux ou de faire des plaques d'immatriculation a réussi à sortir de son appartement pour aller dîner.' " Compte les diamants de sa bien aimée" Moe observait et louchait sur les bagues et bracelets de Mme et Mr Madoff. Moscowitz réprime un afflux d'acide, un petit problème de santé hérité de son ancienne vie. 'C'est à cause de lui que je suis ici.' pesta t'il au comble de l'énervement.
Son compagnon de bocal renchérit : " 'Ne m'en parle pas,' dit Moe Silverman. 'J'ai joué au golf avec lui en Floride, c'est le genre de mec à pousser la balle dans le trou quand tu as le dos tourné.' 'Chaque mois, il m'envoyait un relevé,' ajoute violemment Moscowitz. 'Je savais que ces chiffres étaient trop bons pour être kasher, et quand je rigolais avec lui et qu'une fois je lui ai dit que tout ça ressemblait beaucoup à un schéma de Ponzi il s'est etouffé avec un kugel. J'avais dû procéder à la manœuvre d'Heimlich pour le sauver. Finalement après toute cette vie de luxe, il fut révélé qu'il fraudait et mon placement ne valait que dalle. PS: Mon infarctus du myocarde fut si fort qu'il fut enregistré jusqu'au laboratoire océanographique de Tokyo."
"Avec moi, il a joué le difficile" dit Silverman, se fouillant instinctivement sa carapace pour un Xanax. " Il m'a d'abord dit qu'il n'avait plus de place pour un nouveau client. Plus il me repoussait, plus je voulais être dedans. Je l'ai invité à diner à la maison, et comme il avait aimé les crèpes fourrées de Rosalie, il m'a promis que dès qu'une place se libérait , elle serait pour moi. Le jour où j'ai appris qu'il pouvait s'occuper de mon compte, j'étais tellement excité que j'ai coupé la tête de ma femme sur toutes nos photos et je l'ai remplacée par la sienne. Quand j'ai appris que j'étais ruiné, je me suis suicidé en me jetant du toit de notre club de golf à Palm Beach. J'ai du attendre une demi-heure, j'étais le 12ème dans la file d'attente.'
A ce moment là, le maître d'hôtel amena Madoff vers l'aquarium, où le mielleux escroc analysait l'assortiment de candidats d'eau salée pour un potentiel met succulent, et il choisit Moscowitz et Silverman. Le maître d'hotel fit un sourire obligeant pour le choix des homards et appela un serveur pour extraire le duo du vivier. "C'est la goutte qui fait déborder le vase" Moscowitz pleura en se tordant pour l'outrage consommé. " Il m'a ruiné et là maintenant il va me bouffer avec une sauce au beurre. Qu'est ce que c'est que ce monde?"
Moscowitz et Silverman, dont le courroux atteignait des dimensions cosmiques, firent basculer l'aquarium.lIls atteignirent sa table en un clin d’oeil et Silverman lui attrapa la cheville. Moscowitz, avec une force décuplée par la rage, bondit au visage de Madoff et lui attrapa le nez avec une de ses pinces géantes. Hurlant de douleur, l’escroc grisonnant sauta de sa chaise tandis que Silverman enserrait son coup-de-pied dans ses deux pinces. Les clients n’en croyaient pas leurs yeux mais, reconnaissant Madoff, ils se mirent à acclamer les homards.
Moscowitz hurle : "'Voilà pour les veuves et les oeuvres de charité.Grâce à toi, l’hôpital Hatikvah est aujourd’hui une patinoire ! ' Madoff, incapable de se défendre des deux habitants de l'Atlantique, est finalement contraint à l'abandon. Madoff déguerpit à toutes jambes du restaurant et alla se perdre en glapissant dans la circulation. Moscowitz resserra son étau sur sa cloison nasale et Silverman perfora sa chaussure, ce qui décida l’escroc visqueux à plaider coupable et à demander pardon pour son arnaque monumentale.
Jusqu'à la fin de la journée, Madoff resta à l'hopital Lenox Hill, le corps barriolé de griffures et de contusions. Les deux renégats, satisfaits d'avoir fait éclater leur rage, avaient juste assez de force pour plonger dans l'eau froide et gagner ainsi les eaux profondes de la baie Sheepshead, où si je ne m'abuse, Moscowitz vit avec Yetta Belkin qu'il a rencontrée au supermarché du coin. De son vivant elle a toujours ressemblé à une limande, et après son tragique accident d'avion, elle en est devenue une.
Dernière édition par Kahéna le 9/9/2009, 11:04, édité 1 fois | |
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Kahéna Homo Addictus
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| Sujet: Re: Woody Allen, les homards et Madoff 8/9/2009, 14:05 | |
| Voilà j'ai trouvé le texte online en entier traduit en français. | |
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