Forum Tunisien de Discussions Libres et Constructives |
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| De Architectura | |
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Holy Trousers Homo Pacificus
Nombre de messages : 2545 Age : 37 Date d'inscription : 28/03/2008
| Sujet: De Architectura 16/5/2009, 19:57 | |
| J'aimerais parler d'un architecte qui m'a inspiré beaucoup et que j'admire beaucoup Il se demarqua des ses contemporains non seulement par son œuvre intemporelle et innovatrice, mais aussi par son individualisme, tout en conservant l'éloquence qui caracterisait le 19eme siecle. Il ne s'identifiait jamais a avec l'architecture moderne, un terme qu'il meprisait tout comme antonio gaudi. Frank Lloyd Wright Il est né à Richland Center dans l’état de Wisconsin en 1867, mort en Arizona en 1959, agé de 91 ans. le plus grand architecte américain de tous les temps selon l’Institut Américain des Architectes Wright a toujours essayé, à travers une architecture en parfaite symbiose avec son environnement, de remettre l’homme dans une harmonie avec la nature, ce qui se voit dans son architecture qu'on va appeler plus tard "organique". Pour comprendre mieux ses oeuvres et ses influences, il faut se situer dans le contexte des etats unis vers la fin du 19eme siecle. Son Père ( pasteur, musicien, orateur et directeur d’école) a eu une grande influence sur son education et sa sensibilité ( on dit qu'il lui jouait chaque soir les sonnets de beethoven ). Mais c'est sa mère qui a joué le rôle décisif pour qu'il devienne architecte: encore enceinte, elle affirmait qu’elle allait avoir un garçon et qui deviendrait un grand architecte. Elle fit tout pour que cela devienne réalité. Elle l'éleva avec cette conviction, l’entoura de la beauté de la nature, et décida d’envoyer son fils travailler à la ferme pendant les étés. Wright dans son autobiographie reconnait ces années passées dans la nature comme étant les plus instructives. Dans le contexte de la fin du 19eme siecle et du debut du 20eme, l’architecture americaine ne se distinguait pas par une vraie innovation. Le classicisme etait en vigueur. La Columbian exposition à Chicago par exemple a permis au monde entier de l’admirer dans sa vraie grandeur Il faut aussi noter que FLW, comme la majorité des grands architectes, n'a pas recu de formation academique ( Le corbusier, Tadao Ando et j'en passe ) Il a étudié d'abord le genie civil mais ne lui a pas plu et apres deux semestres il quitta l'université ( comme moi d'ailleurs ) pour aller travailler chez Sullivan ( grand architecte de l'epoque, precurseur d'un nouveau genre d'immeubles, qu'on appellera plus tard le gratte-ciel, et de l'architecture organique). Il se demarque par ses dessins et sa maitrise du style classique. Apres quelques conflits il decide de quitter le bureau et de travailler pour son propre compte. C'est là qu'il donna naissance au style des Prairie Houses Maison Harley Bradley, Illinois, 1900- Spoiler:
« J’aimais la prairie d’instinct, pour sa grande simplicité – les arbres, les fleurs, le ciel lui-même, formaient un contraste saisissant. Je m’aperçus qu’une petite hauteur était suffisante pour que les choses paraissent tout de suite plus grandes – chaque détail devenait plus important, tout devenait moins large. J’eus l’idée que les plans horizontaux dans les bâtiments appartenaient au sol. Je commençais à concrétiser cette idée. » Frank Lloyd Wright
Maison Willits, Illinois, 1902Une autre belle citation que j'adore : - Citation :
- La Prairie possède une beauté qui lui est propre. Nous devons reconnaitre et accentuer cette beauté naturelle, son etendue tranquille. A l'aide de toits à douce inclinaison, de constructions basses, de silhouettes calmes, de cheminees larges et massives et de saillies, a l'aide de terrasses basses, de murs en prolongation des maisons et entourant les jardins individuels.
Admirez cette merveille, église unitaire de Wisconsin qui fût construite en 1949 L'oeuvre la plus célèbre de Wright est sans doute la fallingwater, construite en 1939 en Pennsylvanie. Le parfait exemple d'architecture organique, elle se fond dans son environnement, comme si elle faisait partie de lui depuis des lustres. Admirez comment la roche qui soutient la maison, emerge de l'interieur et se fond dans la maison telle une piece de meuble : La double terrasse en porte a faux surplombe directement la cascade Je me demande quel effet ca ferait d'habiter une maison pareille Le musée Guggenheim de New York est sa derniere oeuvre ( j'espere que vous ne vous etes pas encore endormis ) Remarquez les lignes futuristes, concues dans les annees 50 ! et finalemennt le Johnson Wax building Voila wiki qui en parle http://en.wikipedia.org/wiki/Johnson_Wax_Building juste quelques photos : Un immeuble fait entierement de briques, de tubes de verre et de poteaux ressemblant a des arbres, ou a de gracieuses jambes de femme. La nature est toujours presente : Une entre principale discrete, invisible meme comparee aux dimensions du batiment de l'interieur, on se croirait travailler dans une foret, submergee de lumiere zenithale pour finir, ses citations : - Citation :
« Écrire la Nature avec un ‘N’ majuscule comme l’on écrit Dieu avec un grand ‘D’ »
« Qui veut être un homme doit être un non-conformiste »
« Être grand, c’est être incompris »
« Rien n’est aussi sacré que l’intégrité de son propre esprit »
« La lumière humaine est au dessus de l’instinct. Par cette lumière humaine, l’imagination de l’homme naît, conçoit, crée, meurt certes, mais pour continuer la lumière de l’existence sous forme de cette lumière qui vivait en l’homme. L’esprit en est illuminé, il provient de cette lumière et a son tour il illumine l’espèce. Il n’y a rien de plus élevé dans la conscience humaine que les rayons de cette lumière intérieure. Nous les appelons beauté. La beauté n’est rien d’autre que l’éclat de la lumière de l’homme- l’éclat du romantisme élevé de l’humanité, tout comme nous savons que l’architecture, les arts, la philosophie et la religion sont romantiques. Tout vient alimenter et est alimenté par cette lumière inextinguible dans l’âme de l’homme. »
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Nombre de messages : 2123 Age : 49 Date d'inscription : 02/07/2007
| Sujet: Re: De Architectura 17/5/2009, 00:37 | |
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| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: De Architectura 2/6/2009, 01:04 | |
| - Holy Trousers a écrit:
- J'aimerais parler d'un architecte qui m'a inspiré beaucoup et que j'admire beaucoup Il se demarqua des ses contemporains non seulement par son œuvre intemporelle et innovatrice, mais aussi par son individualisme, tout en conservant l'éloquence qui caracterisait le 19eme siecle.
Il ne s'identifiait jamais a avec l'architecture moderne, un terme qu'il meprisait tout comme antonio gaudi.
Frank Lloyd Wright
Ton intérêt pour cet architecte de référence semble largement partagé ... Wright, génial pionnier de l'architecture américaineLE MONDE | 01.06.09 | 17h22 - Spoiler:
Comme chaque année, les amateurs passionnés de Frank Lloyd Wright (1867-1959) ont fait le pèlerinage à travers les maisons d'Oak Park et les faubourgs de Chicago (Illinois). Elles accueillent, un jour seulement, et par petits groupes, les fanatiques de l'architecte le plus admiré du pays, auteur en particulier du Musée Guggenheim de New York. Construit en 1959, ce musée accueille depuis le 15 mai une vaste exposition consacrée à l'oeuvre de Wright, en présentant 64 projets majeurs sur les 800 qu'on prête à l'architecte. Pour la visite des maisons, le silence est de règle, comme à l'église. En temps ordinaire, seuls sont ouverts au public le Temple de l'Unité (1905), la Robie House (1909) et le premier atelier de l'architecte, qu'il abandonna à la même époque avec femme et enfants, pour les besoins d'une plus vaste ambition architecturale. L'atelier est pieusement entretenu dans son état d'origine, assez polymorphe. La Robie House, longue et basse maison - comme plaquée sur le sol -, est scandée de toitures en porte-à-faux, et vibrante des matériaux - bois, brique, pierre et vitraux - qui constituent l'arsenal composite de l'architecte. C'est l'un des premiers édifices témoin, par tous ses détails, d'une aventure formelle et spatiale prodigieusement libre. Une théorie, presque une théologie de l'architecture vivante, "organique", que le créateur du Guggenheim de New York n'a cessé de perfectionner.
Comme nombre des édifices tenus par les fondations liées à Wright, à Chicago, Los Angeles, New York, Taliesin (Wisconsin) et Taliesin Ouest (Arizona), la Robie House n'est qu'en partie ouverte, pour cause de restauration. Si l'on devait suivre l'aventure de Wright, le chemin nous conduirait avec Mamah Cheney, sa deuxième femme - précédemment celle d'un de ses clients - en Europe, puis dans le Wisconsin, au Nord de Chicago, où il crée sous le nom de Taliesin sa première communauté, vouée à l'architecture et à une vie frugale. Les bâtiments brûleront en 1914 et Mamah Cheney y périra avec deux enfants et quatre autres personnes. Reconstruit avec sa troisième femme, Olgivanna, Taliesin brûlera une deuxième fois, et encore une troisième fois sans faire autant de morts. Wright part ensuite s'installer dans l'Arizona pour y fonder Taliesin Ouest, qui survivra à l'architecte et deviendra le siège de sa fondation. Ces fragments de vie n'apparaissent guère dans l'exposition du Musée Guggenheim. Pas grand-chose non plus sur la vie fulgurante de Wright : cette lecture puriste et structuraliste de l'oeuvre a été regrettée par la critique américaine, notamment Wladimir Ouroussof (New York Times).
Intitulée "De l'intérieur vers l'extérieur" (jusqu'au 3 août), l'exposition sera présentée à partir d'octobre au musée Guggenheim de Bilbao (Espagne). Comme toutes les institutions américaines, le Guggenheim de New York est confronté à la crise économique. Le 17 juin, un dîner de gala sera donné, dont les bénéfices iront à la Fondation Frank Lloyd Wright. Difficile d'obtenir des chiffres mais, alors que la restauration de la Maison sur la cascade (Pennsylvanie) est heureusement achevée, et que la vaste spirale de l'institution new-yorkaise a pu bénéficier des temps heureux pour se faire lifter et discrètement agrandir, l'oeuvre de Wright reste exposée et fragilisée par une construction qui n'était pas toujours exempte de désinvoltures techniques. La Fondation a ouvert ses archives, permettant l'annonce d'une pléiade d'ouvrages, alors que chaque année voit déjà sortir son titre de référence, sans compter les rééditions des textes messianiques de ce fils de prédicateur baptiste. Premier sorti en France : Frank Lloyd Wright, l'intégrale (Le Chêne), une intégrale malgré tout sélective, utile par son format (400 p., 39,90 euros). Taschen promet un nouvel effondrement des bibliothèques : trois tomes monumentaux incluant la totalité de l'oeuvre construite, dessins originaux compris, mais aussi les projets restés dans les limbes. Premier paru : Wright 1943-1959, qui évoque souvent des projets peu connus. Suivront les années 1885-1916, puis 1917-1942, des césures pertinentes. A raison de 600 pages et 150 euros chacun, on saura tout de l'oeuvre, et en version trilingue, en gardant l'espoir d'un supplément consacré à la vie. Cette vie dramatique n'est pas inconnue. Mais la dimension de l'homme Wright gagnerait à être mieux diffusée, comme le montre le récent livre de Nicholas Fox Weber sur l'autre grand génie du XXe siècle, Le Corbusier (éd. Fayard). Destiné à être partagé avec le public, tel un gros roman à lire devant la mer (Le Monde du 29 mai), il ne livre des rapports entre Wright et Corbu que le refus du premier de toute rencontre avec le second, à qui il fit cette aimable réponse : "J'espère que Le Corbusier trouvera l'Amérique comme il espérait la trouver". La seule construction de la Fondation Guggenheim à New York est une aventure bien américaine. Inachevée à la mort de l'architecte, elle ne put être transformée en cours de route, selon l'habitude de Wright. Il laissera à son propos quelques lignes qui valent manifeste : "L'oeil ne rencontre aucun changement abrupt ; il est au contraire doucement conduit, comme s'il était au bord d'un rivage, et regardait une vaque se dérouler indéfiniment, un étage se fondant naturellement dans le suivant au lieu de l'habituelle superposition de strates. L'ensemble est coulé en béton dans une structure qui s'apparente davantage à une coquille d'oeuf qu'à une structure cruciforme." Wright exposé au Guggenheim : une histoire de bernard-l'ermite.Frédéric Edelmann
Une vie avec ses réussites et ses tragédies ... | |
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