Monique Wittig s’autoproclame « lesbienne radicale », formule qui désigne autant une préférence sexuelle qu’un choix politique.
Ce choix se retrouve dans ses livres, et Monique Wittig ne mettra plus
en scène que des femmes. Pour éviter toute confusion, elle précise :
« Il n’y a pas de littérature féminine pour moi, ça n’existe pas. En
littérature, je ne sépare pas les femmes des hommes. On est écrivain,
ou pas. On est dans un espace mental où le sexe n’est pas déterminant.
Il faut bien qu’on ait un espace de liberté. Le langage le permet. Il
s’agit de construire une idée du neutre qui échapperait au sexuel ».
Théoricienne du féminisme matérialiste, elle dénonce le mythe de « la femme », met en cause l'hétérosexualité
comme régime politique, base d'un contrat social auquel les lesbiennes
refusent de se soumettre : « La femme n'a de sens que dans les systèmes
de pensée et les systèmes économiques hétérosexuels. Les lesbiennes ne
sont pas des femmes » en 1978.
Cela doit se comprendre dans le sens où, pour elle, la catégorie
« femme » a été créee par et pour la domination
hétérosexuelle-masculine et que par conséquent, une femme qui ne répond
pas aux critères de "féminité" dictés par l'hétéronormativité et qui ne
se soumet pas à l'"homme" n'est pas une femme mais une lesbienne.
Wittig appelle ainsi toutes les femmes à devenir "lesbiennes", le mot
étant entendu d'un point de vue politique, pour un affranchissement de
la classe femme, et non plus du point de vue de l'orientation sexuelle.
Monique Wittig développe une critique du marxisme
(qui entrave la lutte féministe), mais aussi une critique du féminisme
(qui ne remet pas en cause le dogme hétérosexuel), pour aboutir à une
critique du dogme hétérosexuel, porté par la « pensée straight ».
À travers ces critiques, Wittig prône une position universaliste
forte. L’avènement du sujet individuel et la libération du désir
demandent l’abolition des catégories de sexe.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Monique_Wittig