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| CINEMA ABSTRAIT : PARADOXES & PLASTICITES (cycle avril de CINEFILS EL HAMRA) | |
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ismael Australopithecus
Nombre de messages : 62 Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: CINEMA ABSTRAIT : PARADOXES & PLASTICITES (cycle avril de CINEFILS EL HAMRA) 24/3/2008, 11:34 | |
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Par essence, le cinéma (tout comme la photographie) est l’impression mécanique d’une réalité matérielle immédiate.
Pourtant, très tôt, parallèlement à l’abstraction plastique, des cinéastes, allemands principalement, souvent peintres de formation, ont cherché à suivre le même chemin : la recherche de l’épure plastique parfaite à travers la lumière, brisant ainsi une valeur ontologique du cinéma. Fortement liées aussi à la musique, ces expériences d’avant-garde n’eurent par la suite que des échos disparates et extrêmes (chez Guy Debord pour sa première réalisation ou bien dans une des œuvres les plus radicales de l’artiste Nam June Paik). Une autre technique issue des pratiques picturales est celle de Stan Brakhage et de ses « films peints ». Une œuvre singulière et importante que celle de ce cinéaste expérimental au 300 films.
D’un autre côté, à partir de l’ « Avventura », Michelangelo Antonioni abandonne le néoréalisme (l’avait-il jamais adopté d’ailleurs ?) pour inaugurer une ère qu’on pourrait qualifier de façon restrictive, celle de la « disparition ». Ere pendant laquelle le dépouillement tant scénaristique que visuel prend plusieurs formes mais n’en reste pas moins le fil conducteur.
Des cinéastes comme l'iranien Abbas Kiarostami ou l'américain Gus Van Sant, forcément inspirés par Antonioni, ont parfois continué, à leur manière, cette quête de la pureté par l’abstraction.
Projections débats hebdomadaires
Mardi 1er avril 08, à 18h30
FILMS EXPERIMENTAUX ET VIDEOS D’ART
Des années vingt à nos jours : DUCHAMPS, LEGER, PAIK, BRAKHAGE… 2h Mardi 8 avril 08, à 18h30
THE GREAT ECSTASY OF ROBERT CARMICHAEL de Thomas CLAY 1h36. Grande-Bretagne. 2006.
Mardi 15 avril 08, à 18h30 L’AVVENTURA de Michelangelo ANTONIONI 2h19. Italie. 1960.
Mardi 22 avril 08, à 18h30 GERRY de Gus VAN SANT 1h43. Etats-Unis. 2003.
Mardi 29 avril 08, à 18h30 FIVE de Abbas KIAROSTAMI 1h14. Iran. 2003.
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| | | ismael Australopithecus
Nombre de messages : 62 Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Re: CINEMA ABSTRAIT : PARADOXES & PLASTICITES (cycle avril de CINEFILS EL HAMRA) 30/3/2008, 18:46 | |
| CINEMA ABSTRAIT : Films expérimentaux et vidéos d'art - Mardi 1er avril à 18h30 BERLIN : SYMPHONIE D'UNE GRANDE VILLE de Walter RUTTMAN(1927 - 1h) - Spoiler:
Documentaire avant la lettre et "première œuvre d'art totale" du cinéma, un hymne constamment inventif et d'une extraordinaire beauté plastique à la capitale allemande et à sa vitalité, de l'aube à la nuit. (arte) OPUS I, II, III & IV de Walter RUTTMAN(1919, 1921, 1924 & 1925 - 7min) - Spoiler:
À la suite de son Opus I de 1919-1921, Ruttmann poursuivit ses expérimentations sur le film abstrait avec ses Opus II, Opus III et Opus IV qui furent très largement présentés et commentés dans les années 20. Les trois films furent présentés à la London Film Society le 25 octobre 1925 avec des notes de programme les décrivant comme des « études de motifs, avec un accompagnement de percussions ». Le jour suivant le London Times les décrivit comme « des films absolus - une série de motifs en mouvement qui produisent un effet des plus vivants chez le spectateur ». (Archipel) RYTHMUS 21 de Hans RICHTER(1921 - 3min20s) - Spoiler:
" Je suis encore persuadé que le rythme, c'est-à-dire l'articulation d'unités de temps, constitue la sensation par excellence que peut procurer toute expression du mouvement dans l'art du cinéma. " Hans Richter (Centre Pompidou) RYTHMUS 23 de Hans RICHTER (1923 - 3min20s) - Spoiler:
Orchestration de formes géométriques de base (plus complexe que le dans le film Rythmus 21), selon des motifs rythmiques. La construction d'obturateurs au moyen de ficelles et de caches glissants permet à Richter de filmer les réflexions lumineuses sur l'écran, au lieu d'animer des papiers découpés. (Centre Pompidou) FILMSTUDIE de Hans RICHTER (1926 - 4min) - Spoiler:
Filmstudie est un mélange d’images abstraites et concrètes qui, avec le style de montage, donnent au film un caractère surréaliste typique de la poétique de Richter. (Archipel)
TWO PENCE MAGIC de Hans RICHTER (1930 - 2min20s) SYMPHONIE DIAGONALE de Viking EGGELING (1924 - 7min30) - Spoiler:
La première partie de Symphonie Diagonale constitue une exposition
clairement définie où à chaque mouvement correspond un écho inversé et où les formes semblent devenir de plus en plus complexes. Une organisation rythmique est obtenue en fonction de variations dans la vitesse ; à laquelle s’ajoute les figures qui se déplacent le long de leurs axes ou bien apparaissent ou disparaissent dans la profondeur de l'écran (comme si les lignes en "X" représentaient la surface de deux plans en profondeur). Dans les temps forts du film, nous assistons au foisonnement de formes d'un enchevêtrement de courbes et de droites tellement complexe que, par moments, la diagonale semble se perdre, puis se retrouver ou même se trouver déplacée pendant l'élaboration d'un seul arbre de figures. Ainsi le film représente quelque chose qui pourrait s'apparenter à la perte du ton en musique. Le retour aux alternances simples vers la fin du film est associé à des structures plus complexes, laissant au spectateur l'impression d'un thème et de variations très enchevêtrés. P. A. Sitney, in Une histoire du cinéma, Musée d'Art Moderne, 1974. (La mariée désirante) BALLET MECANIQUE de Fernand LEGER (1924 - 16min) - Spoiler:
"J'ai pensé que c'était l'objet négligé, mal mis en valeur qui était succeptible de remplacer le sujet. Partant de là, ces mêmes objets qui me servaient en peinture, je les ai transposés à l'écran, leur donnant une mobilité et un rythme très calculés pour que tout cela fasse un tout harmonieux". (Fernand Léger) (Festival de La Rochelle) ANEMIC CINEMA de Marcel DUCHAMP(1926 - 5min) - Spoiler:
Classique du film expérimental, Anemic Cinema est une apothéose de la rotation : 7 minutes de plans fixes montrent successivement 19 disques rotatifs. Empruntées à Rrose Sélavy, 9 boutades comme "Inceste ou passion de famille à coups trop tirés", "Esquivons les ecchymoses des esquimaux aux mots exquis", "Avez-vous mis la moelle de l'épée dans le poêle de l'aimée?" alternent avec 10 disques à spirales mesmérisantes. (zumbazone) STUDY IN COLOR AND BLACK AND WHITE de Stan BRAKHAGE (1993 - 1min40s)
- Spoiler:
The title is almost the whole of any possible description of this hand-painted and photographically step-printed film, which exhibits variably shaped small areas of color (in a dark field) that explode into full frames of textured color interwoven with white scratch patterns that create a considerable sense of interior depth and three-dimensional movement. (Canyon of cinema)
WATER FOR MAYA de Stan BRAKHAGE(2000 - 2min30s) ZEN FOR FILM (FLUXFILM01) de Nam June PAIK(1962/1964 - 8min) Durée totale de la projection : 2 heures Débat suite à la projection Entrée : 1d500 ElHamra : 27. Rue El Jazira. Tunis. Blog de Cinéfils : http://cinefils.over-blog.com/
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| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: CINEMA ABSTRAIT : PARADOXES & PLASTICITES (cycle avril de CINEFILS EL HAMRA) 30/3/2008, 19:31 | |
| belle programmation de films ça fait envie ... surtout celui de Marcel DUCHAMP si quelqu'un y va, je suis très intéressé par son retou | |
| | | tchen'tchina Homo Habilis
Nombre de messages : 648 Age : 49 Date d'inscription : 06/09/2007
| Sujet: Re: CINEMA ABSTRAIT : PARADOXES & PLASTICITES (cycle avril de CINEFILS EL HAMRA) 30/3/2008, 22:16 | |
| j'espère pouvoir y aller ce mardi | |
| | | Phidias Homo Pacificus
Nombre de messages : 5257 Localisation : ... dans le désert Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: CINEMA ABSTRAIT : PARADOXES & PLASTICITES (cycle avril de CINEFILS EL HAMRA) 30/3/2008, 22:34 | |
| j'espère que tu pourras effectivement t'y rendre il y a beaucoup à voir d'un seul coup, ce sera peut-être un inconvéniant surtout avec des oeuvres aussi diverses, déroutantes, en tout cas, des artistes majeurs du XX ème siècle pour l'art contemporain avec ce sacré Marcel : " Esquivons les ecchymoses des esquimaux aux mots exquis" | |
| | | ismael Australopithecus
Nombre de messages : 62 Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Re: CINEMA ABSTRAIT : PARADOXES & PLASTICITES (cycle avril de CINEFILS EL HAMRA) 11/4/2008, 15:09 | |
| L'AVVENTURA de Michelangelo ANTONIONI GRAND PRIX DU JURY AU FESTIVAL DE CANNES 1960 CE FILM SERA PROJETE LE MARDI 15 AVRIL A 18H30 DANS LE CADRE DE NOTRE CYCLE : CINEMA ABSTRAIT - PARADOXES ET PLASTICITES PROJECTION SUIVIE D'UN DEBAT - Spoiler:
« Il y a dans le monde une fracture très grave entre la science, d’un côté, toute projetée vers l’avenir, et prête à renier chaque jour ce qu’elle était la veille, si cela lui permet de conquérir même une fraction de cet avenir, et de l’autre côté, une morale, raidie, figée, et qui toutefois, elle, continue à tenir debout. Dans l’avventura, la catastrophe est une impulsion érotique bon marché, inutile, malheureuse. Car le héros -quel mot ridicule !- de mon film se rend parfaitement compte de la nature grossière de l’impulsion érotique qui s’empare de lui, de son inutilité. Mais ça ne suffit pas. Voilà un autre mythe qui tombe, cette illusion qu’il suffit de se connaître, de s’analyser minutieusement dans les plis les plus cachés de l’âme. Non, cela ne suffit pas. Chaque jour on vit l’avventura, que ce soit une aventure sentimentale, morale, idéologique. » (Antonioni, à propos de L'Avventura, sur le site d'arte.) " Telle une nouvelle bataille d’Hernani, la présentation houleuse de L’Avventura au festival de Cannes, cuvée 1960, contribua à scinder le monde cinéphile en deux camps : celui des tenants du classicisme et celui des trublions de la modernité. Le sixième long métrage de Michelangelo Antonioni, suscita en effet autant de louanges béâtes que de rejets épidermiques. Conspué avec véhémence pendant la projection, puis récupéré par des critiques et des cinéastes bien décidés à faire valoir ses qualités révolutionnaires, L’Avventura cristallisa les débats sur le devenir d’un art qui avait fait de la narration son enjeu principal. Mais de quoi est-il question dans cet apparent portrait de la jeunesse bourgeoise italienne ? ... Le cinéma moderne, tel que le pratique Antonioni et une poignée de ses contemporains, (citons pèle mêle, Resnais, Godard, Pasolini, le jeune Bertolucci, Glauber Rocha, etc.) s’attache à démontrer ce qui advient quand le récit « classique », hérité du modèle aristotélicien, ne préside plus à la destinée du film. Libéré de ces contraintes narratives pesantes, le cinéaste peut, en principe, amener son spectateur sur des terrains inédits. ... Mais quarante ans après, peut être est-il temps de s’affranchir de toute la littérature qui entoure cette œuvre pour laquelle fut forgée le concept d’incommunicabilité. Peut être est-il temps d’enterrer la vielle dichotomie Classique / Moderne, de brûler les exégèses et les analyses (à commencer par les paragraphes qui précèdent) et de se laisser envoûter par la beauté des plans antonioniens, captiver par le visage de Monica Vitti, et embarquer dans ce voyage labyrinthique au cœur des passions humaines. Vœu qui a forcement quelque chose d’utopique, quand on sait ce qu’un tel film représente dans l’inconscient cinéphile mondial. Pourtant ce serait là rendre hommage à une œuvre courageuse et singulière : croyez-le ou non, pour une fois cet adjectif passe-partout n’est pas galvaudé. " (Lire l'intégralité de l'analyse sur DVDClassiK, ICI )
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| | | tchen'tchina Homo Habilis
Nombre de messages : 648 Age : 49 Date d'inscription : 06/09/2007
| Sujet: Re: CINEMA ABSTRAIT : PARADOXES & PLASTICITES (cycle avril de CINEFILS EL HAMRA) 12/4/2008, 00:25 | |
| J'ai assisté à la première séance du cycle. Et j'espère assister mardi au film d'antonioni | |
| | | ismael Australopithecus
Nombre de messages : 62 Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Re: CINEMA ABSTRAIT : PARADOXES & PLASTICITES (cycle avril de CINEFILS EL HAMRA) 21/4/2008, 11:22 | |
| GERRY de Gus VAN SANT
[center] CE FILM SERA PROJETE LE MARDI 22 AVRIL A 18H30 DANS LE CADRE DU CYCLE : CINEMA ABSTRAIT / PARADOXES ET PLASTICITES - Spoiler:
" Une voiture roule lentement accompagnée du piano mélancolique d’Arvo Pärt. Un soleil omniprésent qui berce l’image d’un halo de lumière. Ainsi débute Gerry, la nouvelle merveille signée Gus Van Sant, une heure et demie d’une xpérience contemplative unique. Né d’un voyage en Argentine avec deux acteurs, Matt Damon et Casey Affleck également co-scénaristes du film, Gerry prend la pensée actuellement en cours à Hollywood à contre-courant. Ici, pas de narration implacable, pas de psychologie appuyée, peu de dialogues: tout s'établit par le visuel, les sensations, les non-dits, les silences... Deux hommes et le désert suffisent pour raconter l’humanité. Gus Van Sant étire de sublimes plan-séquences jusqu’à l’hypnose, jouant divinement sur la dilatation du temps pour nous faire ressentir les doutes des deux personnages, perdus dans une nature immense et magnifique. L’amitié cède peu à peu au malaise, la balade vire au cauchemar. "
(Lire la suite de l'article sur Film culte, ICI )
" Même métamorphosé en cinéaste ultraformaliste, Gus Van Sant reste un Américain pétri de croyance dans les pouvoirs de la fiction. Il reste aussi celui qu'il fut au temps de My own private Idaho : un auteur épris de ses personnages, attentif à les acheminer vers un destin. D'où un film généreusement hybride, d'abord drôle et absurde, puis tout à la fois abstrait, sensoriel et épique. Plus Gerry et Gerry se fourvoient de canyons en dunes, plus la dimension physique de leur dérive est palpable, dessèchement, brûlures, suffocation, jusqu'à la naissance des mirages, la perte de soi. Le travail expérimental du cinéaste prend alors tout son sens : Gerry est une machine à produire des états seconds. L'étirement hypnotique des séquences, le jeu des travellings avec la cadence des pas conjoints de Matt Damon et Casey Affleck, les musiques planantes d'Arvo Pärt, la danse accélérée des nuages, tout concourt à instaurer un régime de réalité limite, à la frontière de l'hallucination et de la transe. « L'épouvante est le propre de l'impression que produit la beauté », écrivait le poète Leopardi. Il en va ainsi des espaces traversés, Vallée de la Mort, déserts de sable ou de sel blanc : leur majesté aride à perte de vue n'a d'autre effet que de renvoyer les deux marcheurs exsangues à l'hypothèse de leur solitude absolue et de leur disparition. Du coup, c'est une autre frontière qui menace de s'effacer : celle qui sépare la civilisation de la barbarie. On n'en dira pas plus, mais pour peu qu'on aime interpréter l'inexpliqué, Gerry est un film de rêve, ouvert à toutes les spéculations romanesques, existentielles, allégoriques. Ce qui n'interdit pas de l'aborder avec, au contraire, l'imagination à marée basse, en prenant à la lettre le régime sec infligé aux deux protagonistes : se délester de tout pour se laisser éblouir davantage, et encore mieux se perdre. " (Lire l'intégralité de la critique sur Télérama, ICI )
Projection suivie d'un débat. Prix : 1d500. Prochaine projection EVENEMENT : Ecran blanc à Jilani Saâdi : Samedi 26 avril à 16h Prochaine projection débat du mardi 29 avril : FIVE de Abbas KIAROSTAMI Cycle mai : LA PAROLE AU MUET : NAISSANCE D'UN ART
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