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Les étudiants tunisiens en France : une présence de qualité

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Six étudiants tunisiens ont réussi à intégrer l'Ecole Polytechnique de Paris lors de la session 2007. Ils représentent 20% des candidats étrangers admis qui sont au nombre de 30 sur 300 postulants. Ce score reflète la remise en forme du génie tunisien. En effet, il faut remonter à 2003 pour retrouver un aussi bon résultat. En 2006, un seul candidat a réussi à ce prestigieux concours.

L'Ecole polytechnique est une prestigieuse école d'ingénieurs qui compte 200 ans d'enseignement et de recherche. Créée en 1794, elle a été profondément réformée en 2000, perdant son statut militaire et optant pour un cycle de quatre ans. Elle est aujourd'hui résolument engagée sur la voie de l'international. Les polytechniciens sont présents dans toutes les avancées technologiques : énergie, transport, conquête de l'espace, télématique et dans tous les secteurs de la recherche.

Beaucoup d'autres réussites sont à enregistrer chaque année à l'actif des étudiants tunisiens. En effet, les écoles centrales (essentiellement Paris, Lyon et Lille) comptent actuellement dans leurs effectifs une douzaine d'étudiants tunisiens, chacune. Les chiffres sont du même ordre pour les écoles supérieures des Mines, des Ponts et Chaussées et Supélec. Les étudiants tunisiens sont également présents à raison de deux à quatre éléments dans les Hautes Ecoles de Commerce (HEC), à l'Ecole nationale d'Aviation Civile ou à Supaéro. Plus de 100 étudiants tunisiens sont ainsi inscrits chaque année dans les différentes grandes écoles françaises.

D’après les données publiées par l’ambassade de France en Tunisie plus de 9000 étudiants tunisiens sont inscrits dans des établissements relevant du ministère de l’Éducation nationale pour l’année universitaire 2006/2007. En cinq ans, le nombre de ces étudiants s’est accru de 72%. Il convient toutefois de relever que seuls 5 543 d’entre eux sont en situation de mobilité effective, l’autre partie correspondant aux étudiants issus de familles tunisiennes résidant déjà en France.

34% des étudiants tunisiens poursuivant leurs études en France sont des scientifiques et 21% poursuivent des études supérieures en lettres et sciences humaines. Les autres étudiants se spécialisent dans divers domaines, tels les sciences économiques, les sciences médicales, le droit, etc. 50% des étudiants tunisiens en France sont inscrits en troisième cycle ce qui place la Tunisie en première place sur l’échelle des nations étrangères ayant une élite poursuivant ses études en troisième cycle en France.

La communauté estudiantine tunisienne est la troisième de France. Chaque année, l'État français octroie près de 300 bourses à des étudiants tunisiens inscrits en thèse de doctorat ou dans des grandes écoles. Chaque année aussi, l'Institut préparatoire aux études scientifiques et techniques (Ipest), sis à La Marsa, dans la banlieue nord de Tunis, permet à près de 90 étudiants d'accéder aux écoles d'ingénieurs et aux concours d'agrégation (de mathématiques et de physique) dans l'Hexagone. La plupart de ces scientifiques optent pour une carrière sur place, où les sollicitations ne manquent pas. Peu d'entre eux rentrent en Tunisie une fois leurs études achevées.

Ce statut qu’occupe désormais nos étudiants en France à amené l’Observatoire de la Vie Étudiante à préparer en 2007, en collaboration avec le Centre de recherches sur l'enseignement supérieur (CRES) de l'Université Paris 8 et l’Observatoire de la jeunesse de Tunisie, une enquête spécifique sur les conditions de vie et d’études des étudiants tunisiens en France. L’enquête sur les étudiants tunisiens vise à appréhender d’une manière encore plus détaillée et ciblée la situation d’une des composantes les plus importantes de la population étrangère des universités française.

Cette élite tunisienne dont la consistance ni la qualité ne sont plus à démontrer reste largement distante des préoccupations de transition démocratique intérieures de leur pays. Peut parmi eux se font remarqué par leur engagement pour la cause des libertés et des droits de l’homme en Tunisie. On ne leur connaît pratiquement pas de contributions concrètes dans de tels engagements. Cet état de fait contraste avec les précédentes générations d’étudiants tunisiens en France depuis le temps de Bourguiba et jusqu'à plus récemment aux années 80 quand la gauche tunisienne mobilisait par centaine et millier pour ses assemblées.

Les étudiant tunisiens restent pourtant très attachés à leur pays et tiennent à garder leur liberté d’accès. Beaucoup pensent aussi à ne pas compromettre leur établissement dans le pays s’ils viennent à décider d’y retourner. Une forte présence de délateurs et des agents de renseignements de la dictature jusqu'à dans leurs rangs continue à leur rappeler qu’ il n’ en sont pas moins sous menace continue en France que leur collègues poursuivant leurs études en Tunisie. Cet état des lieux serait imparfait sans noter l’exception qu’a réussi l’ATUGE (Association des tunisiens des grandes écoles) qui à réussi à s’implanter en France aussi bien qu’en Tunisie et constituer le forum commun qui réussi à unir ses adhérents indépendamment de tout positionnement.

(TUNISIA Watch - Synthèse le 15/08/2007)

http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2007/08/15/les-etudiants-tunisiens-en-france-une-presence-de-qualite.html