Israel: Rejet d'une plainte en diffamation contre le film "Jénine Jénine"

Un tribunal israélien a rejeté une plainte en diffamation contre le film "Jénine Jénine" sur les combats dans le camp de réfugiés éponyme en Cisjordanie en 2002, tout en estimant que le documentaire a travesti la réalité, apprend-on lundi de source judicaire.

Cinq réservistes de l'armée israélienne qui avaient participé à une opération meurtrière dans le camp de réfugiés palestinien avaient accusé Mohammed Bakri, producteur et réalisateur du film d'avoir diffamé les troupes israéliennes.

Ils avaient demandé 2,5 millions de shekels (500.000 dollars) d'indemnités à cet acteur arabe israélien célèbre, pour le tort causé, se plaignant d'avoir été injustement présentés comme des "criminels de guerre" .

Le tribunal de district de Petah Tikva, près de Tel-Aviv, a rejeté leur plainte considérant qu'ils n'avaient pas été personnellement victimes d'une diffamation portant atteinte à l'armée israélienne dans son ensemble.

Il a accusé le réalisateur de "mauvaise foi" -- ce qu'il a rejeté-- lui reprochant notamment de n'avoir pas présenté la version des faits de l'armée israélienne pour contrebalancer les témoignages de habitants du camp.

Il lui a reproché en particulier d'avoir mis dans la bouche des témoins des termes comme "massacre" et "génocide" qu'ils n'avaient pas employés en arabe.

Les Palestiniens avaient qualifié de "massacre" cette opération menée début avril 2002 par l'armée israélienne dans cette ville et son camp de réfugiés, qui en était sorti dévasté.

Le comité israélien de la censure avait interdit début décembre 2002 la projection du film, estimant qu'il s'agissait d'une version "biaisée" de ces événements au cours desquels 52 Palestiniens et 13 soldats israéliens avaient trouvé la mort. Mais cette censure avait été levée en 2003 par la Cour suprême d'Israël.