Clinique catholique: le père fait retirer le crucifix dans la chambre

C'est quoi cette histoire?
Lundi, 17h30, clinique Saint-Vincent-de-Paul-Maternité catholique à Bourgoin-Jallieu en Isère. De violents éclats de voix proviennent de la chambre où est hospitalisée une fillette, qui a subi le matin même dans l'établissement une opération chirurgicale programmée. Avant que le personnel médical n'effectue des soins sur elle, son père, qui est ''de confession musulmane'' selon plusieurs articles, exige le retrait du crucifix accroché au mur. On ne sait pas s'il l'a exigé au nom de sa conception de l'islam.

Comment a réagi le personnel?
''Pendant près d'un quart d'heure, le père, en présence de son épouse, s'est emporté verbalement, exigeant que le crucifix soit décroché", raconte un témoin. Après que l'infirmière a tenté de calmer les esprits, le crucifix est finalement enlevé du mur, dans l'intérêt des soins dispensés à l'enfant.

Qu'en pense la direction de l'établissement?
Elle a été informée de l'incident. "Quand les gens choisissent d'être soignés dans notre établissement, ils le font en toute connaissance de cause. Ils savent qu'ils sont dans une maternité catholique. Ceci n'est nullement caché: c'est d'ailleurs parfaitement inscrit à l'entrée de l'établissement, tout comme dans le livret d'accueil. Les petites soeurs des maternités catholiques évoluent en vêtement religieux dans les services, la cloche visible depuis les chambres sonne trois coups à chaque naissance. Cette demande est surprenante de la part d'une famille qui a choisi librement notre établissement " déclare Marie-Thérèse Besson, directrice de la clinique. "Chaque chambre est pourvue d'un crucifix. De petite taille, celui-ci n'est nullement ostentatoire, très sobre".

Quelle suite?
L'incident devrait être évoqué au prochain comité d'éthique de l'Alliance des maternités catholiques dont est membre la clinique Saint-Vincent-de-Paul de Bourgoin-Jallieu. "Nous sommes ponctuellement confrontés à ce type de situation dans chacune de nos institutions", expose soeur Marie-Mathieu, présidente du conseil d'administration de l'établissement, qui rassemble des religieuses, des personnalités civiles, des philosophes, des juristes et des représentants du corps médical de chaque établissement. Soeur Marie Mathieu estime que cet incident va à l'encontre de l'un des fondements de l'établissement, le respect mutuel. "La clinique accueille et respecte tout un chacun avec ses convictions religieuses. Notre souhait est le désir de communion universelle".

(Source: Le Dauphiné libéré)