Les conditions de travail dans les pays du Golfe

De meilleures conditions de travail pour les étrangers
jeudi 31 janvier 2008

A la suite d'une réunion organisée à Abou Dhabi , les pays du Golfe ont décidé de se pencher sérieusement sur les conditions de travail de leur main-d’œuvre étrangère, généralement mal logée et sous-payée.jeudi 31 janvier 2008
Par FRANCE 24

Des baraques rudimentaires, un terrain vague. Ici vivent 300 ouvriers du bâtiment, entassés par huit dans de petites chambres. C’est un camp d’ouvriers comme il en existe beaucoup dans les pays du Golfe, où 80% de la main-d’œuvre est originaire d’Asie. Alors on fait profil bas, personne ne se plaint. Syndicats et grève sont d’ailleurs interdits. « Des camps, j’en ai vraiment vu beaucoup mais celui-là, ça va, c’est même plutôt mieux que d’habitude », commente l’un d’entre eux. Ce camp a le luxe d’être doté d’une télévision et d’eau chaude.

« En plus, si j’arrive à travailler 300 heures par mois, j’arrive à avoir un salaire de 3000 dirhams », poursuit-il. Grâce à ses qualifications, cet ouvrier indien gagne 600 euros par mois, à condition de travailler 12 heures par jour, 6 jours sur 7. Un bon salaire qui le place loin devant ses collègues non-qualifiés. Pour eux, le salaire retombe à 250 euros mensuels. Certains sont là depuis dix ans mais n’ont jamais été augmentés. Sans compter que la paie arrive presque systématiquement en retard. « Il y a toujours des retards, quelques fois, c’est trois mois de retard », confie un autre ouvrier.

Alors que protester est souvent synonyme d’expulsion pour cette main-d’œuvre étrangère, les pays du Golfe ont commencé à se pencher sur leurs conditions de travail afin de les améliorer. Six pays du Golfe se sont réunis à Abou-Dhabi avec douze pays asiatiques. « Les Emirats arabes unis sont le premier pays à s’engager à partir de cette année à payer les salaires impayés aux salariés », a affirmé le ministre du Travail aux Emirats arabes unis à l’issue de cette rencontre. « La couverture maladie est devenue obligatoire. Et en 2006, nous avons infligé 400 millions de dirhams d’amendes aux entreprises qui n’avaient pas payer leurs salariés », poursuit-il. Une mini révolution que les pays asiatiques saluent. En attendant la signature des accords, pays d’origines et pays d’accueil se sont engagés à mieux contrôler les filières de recrutement.

Les abus sont en effet constatés dans les pays d’accueil mais aussi dans les pays d’origine. Beaucoup d’immigrants partent avec la promesse d’un emploi mais n’ont aucune garantie. Sur place, les conditions sont rarement celles annoncées. Les pays du Golfe ont proposé de s’impliquer dans le recrutement pour limiter les intermédiaires. Mais les monarchies pétrolières doivent aussi faire face à une nouvelle donne : l’économie asiatique est en plein essor. Les besoins en main-d’œuvre augmentent aussi les salaires sont en hausse.